Retour 24mm f1.4 GM Sony
Voici un nouveau petit retour terrain d’une focale qui me tient à cœur. 24mm est une focale que j’ai longuement eue en monture A avec le 24mm f2 Sony. Une focale que j’ai adorée pour son piqué à pleine ouverture, son homogénéité, son peu de distorsion pour les pano, sa grande ouverture pour de l’astro ainsi que sa faible distance de mise au point pour de la proxi.
Malheureusement l’équivalent de cette optique n’existait pas encore lors de ma bascule en E c’est pourquoi j’ai pris le 16-35f4 qui est aussi une superbe optique pour sa polyvalence ainsi que sa légèreté. Cependant, je n’ai pas pu résister à la tentation lors de la sortie de ce 24mm f1.4 GM (et finalement revendu le 16-35).
Est-ce un choix irrationnel ou est-ce que ce 24mm a vraiment des atouts ? Vaut-il le 24f2 monture A ? C’est ce que nous allons voir avec ce retour terrain.
La première chose qui frappe est sa légèreté. 445g l’objectif ! Il est plus léger que le 24f2 (555g) de la monture A qui est deux fois moins lumineux. Il est aussi bien plus léger que le 24mm f1.4 sigma (665g). Ces deux 24mm ont un design pour reflex alors que le GM est construit pour les boîtiers sans miroir. La dernière lentille est grande et vraiment très proche du capteur ce qui doit permettre une formule optique plus compact.
Si je dois partir léger avec un seul objectif pour un bivouac ou de la haute route par exemple, c’est bien le 24mm qui fait partie de l’équipement.
Pour avoir une telle légèreté il a fallu faire des compromis sur les matériaux utilisés qui sont ici majoritairement du plastique que ce soit pour le pare-soleil et une bonne partie du fût. Pour autant, l’aspect ne fait pas jouet avec une finition très propre.
La tropicalisation n’est pas laissée non plus de côté. Un joint se trouve au niveau de la monture pour éviter un ruissellement entre l’objectif et le boitier. C’est la norme avec les optiques G/GM de chez sony.
Comme avec le 90mm macro ou d’autres optiques GM, une bague métallique permettant de commander le diaphragme est implémentée. Il est possible de choisir son diaphragme avec ou sans click via cette bague ou la locker sur A pour la paramétrer via le boitier. Pour ma part, j’aurais préféré ne pas avoir ce mécanisme pour gagner quelques grammes car je préfère gérer l’ouverture via le boitier. C’est une affaire de gout et d’ergonomie mais l’option est là.
Le switch AF/MF classique est aussi présent et permet de bloquer le focus. Pour avoir fait l’erreur à plusieurs reprises, il faut privilégier le switch physique sur l’objectif que via le boitier. Car en cas de mise en veille ou de redémarrage du boitier, on peut s’assurer que le point ne bouge pas.
Un bouton paramétrable est aussi présent. Il peut être paramétré de plusieurs manières mais une option bien pratique est de le paramétrer pour utiliser l’AF sur les yeux.
On retrouve aussi deux trois inscription un peu tape à l’œil comme le logo G orange caractéristique du haut de gamme sony ainsi qu’une petite plaquette indiquant la focale et l’ouverture de l’objectif.
La bague de mise au point est large et très fluide avec un bon grip en caoutchouc. Le focus étant commandé par des moteurs linéaires, il n’y a pas de liaison direct entre la bague de map et les groupes de lentille. Il n’y a donc pas de butée lors de la rotation de la bague.
La lentille frontale est très petite pour un 24mm d’une telle ouverture. Le diamètre de filtre est d’uniquement 67mm (72mm pour le 24f2 ou 77mm pour le sigma 24mm f1.4). Une belle prouesse qui est surement due à la formule optique étudiée pour boitier sans miroir (lentille XA) et permet aussi de diminuer le poids. Etant plus habitué à des diamètres de filtre de 72, il vous faudra racheter des filtres ou une bague d’adaptation.
Le pare-soleil taillé en tulipe est en plastique avec un revêtement feutré pour bloquer au mieux les lumière parasite (et aussi emprisonné pleins de poussières). Le pare-soleil a aussi un système de verrouillage assurant la position du PS. Ainsi, pas de risque d’avoir un bout de pare-soleil dans le champ de vision impliquant un fort vignetage. Pas de risque non plus de perdre le pare-soleil lors d’un petit choc. Il faut cependant s’habituer à déverrouiller le PS au risque de le casser assez rapidement.
L’optique est livrée avec une petite sacoche de transport bien pratique.
J’ai maintenant l’optique depuis 7 mois et elle fait toujours partie de mon équipement photo. Je n’ai pas remarqué d’usure particulière au niveau des pièces en mouvement. J’ai quelques rayures légères au niveau du fût mais c’est plutôt dû a mon utilisation sans trépied qui m’oblige à poser l’apn en équilibre sur des rochers.
Qualité optique :
Piqué
Difficile de lui reprocher quelque chose en terme de piqué. On est très bon dès la pleine ouverture à F1.4 du centre au bord, vraiment impressionnant. On devient vraiment excellent en fermant d’un cran. La diffraction vient jouer un peu des tours vers F16 mais il n’y a vraiment pas de quoi éviter de fermer à fond en cas de besoin (pause plus lente, effet étoiles du soleil, PDC plus grande). Je trouve un peu dommage que l’on ne puisse pas fermer un poil plus pour avoir une plus grande plage de manœuvre.
Son excellent piqué permet de recadrer un peu sur des capteurs très définit pour gagner un peu en longueur de focal.
Distorsion :
Comme on peut l’attendre d’une optique fixe de ce calibre, comme son homologue en monture A, la distorsion est très faible. C’est une optique idéale pour faire des panoramas ou des photos d’architecture, d’intérieur ou autre.
AC/flare :
Les aberrations chromatiques sont quasiment inexistantes, il est très difficile de le mettre en défaut.
Le flare peut être présent lorsque le soleil est dans le champ mais je le trouve relativement bien résistant. (léger flare sous le soleil sur l’image ci-dessous)
Vignetage :
Le vignetage est présent à pleine ouverture et disparaît en fermant à plus de f2.8.
Le vignetage à pleine ouverture est un point qui m’intéresse particulièrement pour l’astro photographie car habituellement les grands angles ont un fort vignetage ce qui nous fait perdre beaucoup d’étoile dans les bords. Un vignetage trop fort se remarque aussi lors d’un panorama en astro car l’image est « quadrillée » par des bandes noires dans les raccords. Ici le vignetage est vraiment contenu, les étoiles dans les bords sont bien présentes et il n’y a pas ce phénomène de bandes noirs qui apparaissent.
Coma :
Vu que le thème de l’astro a été lancé un poil plus haut, qu’en est il de la coma ? Le 24mm est vendu par Sony comme étant une optique spécialement designé pour ne pas avoir de coma. Et effectivement, il n’y a pas de coma, c’est vraiment bluffant. Les étoiles dans les bords ne sont absolument pas déformées. Là où il vous faudra recadrer les bords sur un UGA ou faire un pano pour n’avoir que le centre, le 24mm vous permet d’avoir une image à 100% utilisable. Le combo pas de distorsion, peu de vignetage, peu d’AC et pas de coma en fait une optique parfaite pour de l’astrophotographie.
<
AF
L’AF n’est pas forcément la caractéristique la plus primordiale pour une optique grand angle de ce type. Sony a pourtant mis le paquet en intégrant la technologie de moteurs linéaires héritée du 400mm f2.8, une optique typée sport. L’AF linéaire permet un déplacement très rapide et précis du bloc lentille. Le suivit est donc très bon, pratique si vous utilisez l’eyes AF pour des événements. Un peu moins utile si comme moi, vous utilisez le 24mm plutôt pour faire du paysage.
Comme pour le 400mm f2.8, le moteur linéaire fais un léger ronronnement dès que l’apn est sur ON. Le ronronnement est à peine perceptible contrairement au 400f2.8. Il vous faut coller l’oreille contre l’objo et être dans un endroit totalement silencieux. Rien de gênant en pratique
Bokeh
Le bokeh est aussi un argument marketing mis en avant par Sony. Le diaphragme est composé de 11 lamelles pour un bokeh rond même en fermant le diaf. Il n’y a pas non plus d’effet cat eye dans les bords. Le bokeh est très doux et avec la grande ouverture de f1.4, il est possible de détacher le sujet de l’arrière-plan si celui-ci est assez proche. Cela permet de faire des images de portrait assez originale avec un grand angle avec des fonds tout de même estompés.
Les 11 lamelles de diaf permettent d’avoir un bel effet « étoile » avec les source lumineuses ponctuelle comme le soleil.
Proxi
Une autre spécification mise en avant par sony vendant l’objectif comme ayant une distance de mise au point min très faible pour faire de la proxi photographie. La mise au point min est de 24cm ce qui est dans la moyenne des 24mm du marché. Pour comparaison, le 24mm f2 de la monture A à une distance de mise au point de 19cm ce qui est vraiment impressionnant et permet vraiment de faire de la proxi. Serte 24cm suffit dans la majorité des cas mais un grossissement supérieur aurait été la bienvenue. Tout de même, l’ouverture de f1.4 ainsi que le rendu du bokeh permet de faire des images en proxi très plaisante
Synthèse :
+ très bonne construction avec un choix de matériaux judicieux pour un compromis masse/robustesse. Pare soleil avec verrouillage.
+ très bonne tropicalisation avec notamment un joint au niveau de la monture.
+ de nombreux accès rapides directement sur l’objectif (bague de diaf, AF/MF, click, bouton personnalisable)
+ Piqué très bon dès la pleine ouverture du centre au bord (très homogène) parfait pour du paysage
+ Pas de distorsion parfait pour de l’archi ou des panoramas
+ Pas de coma, très lumineux, peu de vignetage à PO parfait pour de la photo astro
+ Compact et léger. Un objectif que l’on peut prendre partout en balade. Le fait qu’il soit excellent dès la pleine ouverture permet de se passer de trépied dans certain cas. Diamètre d’objectif réduit.
+ L’ouverture et le rendu du bokeh permet de bien détacher son sujet. Parfait pour des portraits au grand angle ou de la proxi.
– Prix
– Distance de map aurait pu être en dessous de 20cm
– Un peu trop de fioriture? (logo G, plaquette, bague de diaf)