Vers le NORD!

Une aventure pas comme les autres, une aventure humaine!
Prendre toutes les vacances de l’année en un bloc pour partir au Nord avec Lisa qui, avec ses horaires saisonniers a pu se libérer tout le mois de novembre.
L’idée est de partir dans le Nord en road trip, de la Suisse au Cap Nord. Le cap nord étant plus un azimut qu’un objectif.
Évidemment, on ne peut partir dans le Nord comme ça. Pour se préparer psychologiquement, Lisa me fit découvrir le film culte « les Chti ». Ça devient sérieux, on s’attend au pire et on emporte quelques doudounes supplémentaires, ça à l’air de bien cailler.
Malheureusement, 2j avant de partir, le démarreur de la voiture lâche équipée pour le road trip tombe en panne. On tente quelques réparations de dernière minute avec mon super mécano Laurent en faisant quelques soudures mais ça ne tient pas vraiment. Lisa et moi ne sommes pas trop motivés à faire commander un démarreur en Allemagne pour le changer en cours de route tout en étant obligé de se parquer en pente pour pouvoir repartir.
Après avoir convaincu les parents, on négocie le petit SUV Subaru qui consomme plus de deux fois moins que le 4×4 d’origine.
Il nous faut tout rempaqueter les affaires pour le voyage dans une voiture bien plus compacte. Il a fallu faire des choix sur le matériel, pas de kayak pour les fjords Norvégien malheureusement…
On perd aussi beaucoup en confort car la voiture n’est pas équipée pour les road trips. On n’a pas de tente de toit ce qui veut dire que l’on devra monter la tente tous les soirs pour dormir. Pas super pratique…

Une fois tout bien agencé dans l’auto, on attaque la montée vers le nord. Après 3h de route, à Bale, un camion venant en sens inverse nous envoie un petit caillou sur le par-brise. Bim, fissuré, ça commence bien…
La traversée de l’Allemagne ne se fait pas aussi rapidement que prévu. Il fait un temps de cochon avec beaucoup de pluie et l’on rencontrera aussi quelques bouchons. Heureusement que le reste du mois novembre ne sera pas pareil 😉
Il nous faudra deux jours pour traverser le pays. Après 10h de route on s’arrête au bord d’un lac au nord de l’Allemagne. Bizarre, il y a une plage de sable. Après confirmation en regardant la carte, il s’agit d’un bras de mer. On met la tente sur la plage, au pied d’un arbre.

Il y a un bâtiment joliment éclairé à côté. C’est les décorations de Noel avant l’heure

Le lendemain, on finit de traverser l’Allemagne et file directement au nord du Danemark. De là, on prend un ferry qui nous amènera directement à Bergen, en Norvège. L’occasion de se reposer un peu avec une nuit en cabine et profiter pour lire quelques lignes.

Une fois arrivé à Bergen, on continue notre route en direction des bœufs musqués. Cap vers le célèbre parc national de Dovrefjell, les distances sont gigantesques est les détours dans les fjords forment de vrais labyrinthes. La Norvège aime les tunnels autant que la Suisse, ils réussissent même à passer sous les fjords! La route devient de plus en plus mauvaise, la neige commence à tenir sur la route et nous quittera plus jusqu’à notre retour. Les locaux ont tous des pneus cloutés, il nous faut rouler doucement avec nos pneus neige pour ne pas se laisser surprendre.

On découvre une application pour smartphone bien pratique qui nous donne toutes l’emplacement et une description de toutes les petites cabanes sur le chemin. La route est encore longue, on choisit une cabane avec une belle vue sur l’application. Dans le sud, elles ont toutes une forme triangulaire absolument adorable. Sous le charme, on décide de faire une courte rando pour y passer la nuit.

Le petit lac que l’on voit depuis la cabane avec une ambiance sublime avec la pleine lune.

Au petit matin, un rocher rappelle la forme de la cabane triangulaire de la cabane

Après ce lever de soleil dépaysant, il nous faut reprendre la route qui est encore longue avant notre premier objectif, les hauts plateaux de Dovrefjell. Sur la route, chaque fjord est plus beau que le précédent, les paysages sont vraiment majestueux. Arrivé au plateau, tout est givré, d’une beauté sans nom mais le froid y est aussi glacial.

 

Sur la cote, dans les fjords, les eaux de l’océan encore « chaudes » de l’été tempèrent les alentours entre -3°C et -5°C. Dans les terres, c’est une autre histoire, les températures chutent drastiquement sous les -10°C! Plus on avance et plus le record est battu! Au départ du plateau, on est à -13°C. Il faut prendre son courage à deux mains pour sortir et aller installer la tente.

On c’est mis dans un spot ou des élans peuvent être observés (merci Samuel pour les infos). On scanne tout le plateau s’étandant jusqu’à l’horizon aux jumelles mais non, rien en vue. On croise quelques traces et quelles traces! Elles sont vraiment énormes!

En revenant vers la tente, je distingue les premiers résidus d’aurores boréales. Un très léger voile blanc quasi invisible à l’œil et qui est à peine révélé par l’appareil photo (entre l’horizon et la grande ourse).

Avec Lisa, on c’est mis en commun accord qu’elles ne comptent pas. On les voit à peine sur l’image et à l’œil nu, c’est vraiment très dur à distinguer le léger voile blanc.

lac gelé au petit matin par -14°C

On continue à s’enfoncer dans la réserve et les températures chutent. Un nouveau record est établi, -15°C!
Il faut commencer à bien s’équiper mais on profite du peu de soleil annoncé pour aller à la rencontre des bœufs musqués.

Lisa aux jumelles

Lisa en repère deux au loin. On est tout fou! On approche tout doucement dans la neige. Difficile d’être discret en brassant la neige… On est repéré par des lagopèdes des saules qui s’envolent en grand fracas. Ça n’a pas l’air de perturber les bœufs qui ont leur nez collé au sol, broutant les rares herbettes sous la neige.
Ils avancent tout doucement, toujours dans la même direction. On décide de leur couper la route, anticipant leur passage, en passant derrière une petite bute. Là on attend, on attend qu’ils arrivent. Une bon quart-heure plus tard, voilà un des deux protagonistes qui se détache.

Immobile, le froid commence à être très mordant et nous oblige à poursuivre le chemin. On avait prévu d’arriver à une cabane 11km plus loin mais impossible d’y arriver avant la tombée de la nuit. Nous avons un peu sur estimé notre avancée dans cette neige et par ce froid sans compter les quelques heures de jours qui se comptent sur les doigts d’une main. Arrivé sur un replat, on repère 2 troupeaux de bœufs musqués à 2-3km de distance.

Assez facile de les repérer dans ce territoire immaculé.

Malheureusement, la nuit tombe très tôt et on décide de monter la tente. On se fait une raison, nous n’arriverons jamais jusqu’à la cabane. Cette nuit-là, la troisième de suite sous tente, il a fait -18°C, pas facile de garder sa température corporelle dans ces conditions. Autant vous dire que la nuit n’est pas des plus reposante. On se met à la recherche de ces reliques glacières.

Heureusement, au petit matin, les bœufs sont toujours là, fidèles au post!


On les voyant, on a l’impression de voyager dans le temps, un retour à l’age glacière.

Un moment mémorable en compagnie de ce mâle. Il ne se préoccupe pas vraiment de nous. On est à bon vent, nos odeurs étrangères ne parviennent pas à leur museau. Je ne déclenche pas souvent l’appareil car le bœuf et ne lève pas souvent la tête lorsqu’il broute. Lorsqu’il lève son regard, on sent vraiment la préhistoire qui nous frappe.

Son regard nous transperce!

Il s’ébouriffe de temps en temps pour faire tomber la neige

Au petit matin, en plus de ce mal on avait aussi repéré deux autres individus aux jumelles se reposant dans des petits aulnes verts.
On c’est mis en marche pour aller à leur rencontre mais ces deux individus étaient beaucoup plus tendus. Ils nous lançaient un peu des regards noirs.

On redouble de vigilance pour se faire accepter car les bœufs musqués peuvent charger s’ils se sentent menacé.

On comprend assez vite la cause de leur inquiétude, a leur pied, un petit de l’année dormait tranquillement blotti contre sa maman!


On évite les mouvements brusques, on ne fait pas trop les malins. Mais ils ont bien senti que l’on est venu en paix.

Un incroyable moment passé avec ces reliques glacières parfaitement adapté à leur environnement glacial. Pour nous, c’est une autre histoire, après 3 nuits passé en bivouac avec des températures oscillant entre -15° et -18°, on décide de retourner vers la civilisation. On arrive dans une petite station de ski ou l’on se loue un petit bungalow pour les deux prochaines nuits. Quel plaisir de pouvoir se réchauffer un peu. Récupérer des calories sous une douche bouillante! Se manger des plats cuisinés sans risquer de perdre les doigts. On profite aussi de l’arrêt pour faire une lessive de tous nos habits. On les met dans un sac étanche avec un mélange de savon et d’eau puis on remue le tout frénétiquement. Notre petit bungalow est maintenant tapissé d’habit en cours de séchage ainsi que de sac de couchage et de tentes qui doivent d’abord dégeler. On se met à l’aise et on regarde un petit film. Ça fait du bien de couper un peu le road trip et récupérer un peu de confort.

Le lendemain, sur les conseils de notre hôte, on remonte une vallée voisine pour visiter un lac gelé.

Des bulles emprisonnées dans la glace offrent des paysages miniatures. On s’imagine sauter de bulle en bulle. On peut aussi voir une invasion de soucoupe volante 🙂

L’or bleu

Après ces quelques heures de repos, on se remet en route en direction de la prochaine grande étape: les îles des Lofoten.

La beauté des rivières gelées est difficile à exprimer avec des mots. Il est aussi bien difficile de le retranscrire par la photo. Tout semble figé par les glaces mais la rivière, avec l’inertie de l’eau qui coule semble aller à contre-courant. Elle vit malgré le froid.

Avec la neige qui se met à tomber, les arbres au loin se transforment en peinture.

Lisa découvre un secteur de rivière avec plein de pattern de glace. Elle m’interpelle pour me montrer tous ces cristaux de glace car elle sait que j’en raffole!

Comment ne pas tomber sous le charme de cette beauté éphémère?

Une fois arrivé à Bodö, on met la voiture sur un ferry pour rejoindre le bout des îles des Lofoten. Une région bien connue par les touristes et photographe et pour cause! Les paysages y sont grandioses, un mixte entre montagne et océan!

Une région qui peut être bondée à la haute saison, on profite des points de vue « classique » déserté en ce mois de novembre. Cliquer pour voir les images de la même région en été

Reine à l’heure bleue

Avant la tempête

Lorsque le soleil arrive à transpercer le plafond nuageux, le ciel s’illumine et les ambiances deviennent féeriques.

Cette région des Lofoten est constituée d’une multitude de petits îlots reliés par des ponts (autrefois uniquement par petits bateaux). Pour mieux se rendre compte de la géographie du lieu, on prend un peu d’altitude. Du sommet de Reinebringen, la vue est à couper le souffle. Ces montagnes émergent de l’océan!

Les couleurs des eaux peu profondes rappel les Caraïbes.

Cette vue est un classique mais gravir les 1600 marches de pierre installée par un groupe de Nepalais est clairement un incontournable de la région. De là, on peut voir toute la région de Reine ainsi que l’impact du tourisme de masse sur le paysage avec un gigantesque bateau de croisière disproportionné par rapport au reste du village de pécheur. Il ne faut pas prendre cette randonnée à la légère est être bien équipé! Car hors saison les marches gelées sont très glissantes et il ne vaut mieux pas perdre pied dans ces hauteurs! Il faudra que l’on s’équipe de petits crampons pour le reste du voyage!

On reprend la route, chaque fjord est une nouvelle découverte. On croise notre route avec les élégants cygnes chanteurs.

Les nuages bas transforment les paysages faisant ressortir les tons bleu et jaune. La marée en se retirant dessine des motifs sur le sable.

Impossible de ne pas s’arrêter à l’œil du dragon. La météo était un peu capricieuse et une pluie givrante a transformé la route en patinoire. Pris par surprise, notre voiture n’a pas voulu effectuer le virage comme convenu et nous avons fini notre course dans le talus. Heureusement la voiture avec les 4 roues motrices a réussi a s’extirper avec peu d’égratignure. Malgré ce contretemps, nous arrivons au fjord de l’œil du dragon. Ici, avec le temps, le rocher a creusé et polis une petite fosse au fils des marrées successive. A marrée basse, il est possible de découvrir l’œil du dragon.

On s’y installe pour la nuit car les prévisions sont très bonnes pour les aurores cette nuit! On croise les doigts que le ciel se dégagera. La nuit tombée, on plisse les yeux pour apercevoir les aurores mais rien n’y fait, les nuages sont encore trop sombres. Quelques heures plus tard, quelques étoiles filtres à travers les nuages puis nous apercevons les fameux drapés blancs. Un moment incroyable, on reste au bord de l’eau à observer ce spectacle lumineux.

Le spectacle n’en finit pas! Les aurores sont d’une intensité incroyable! En plus des couleurs verdâtres, on distingue clairement les couleurs rouges de l’aurore à l’œil nu!

On décide de s’installer pour la nuit au bord de la plage sur le sable gelé.

C’est une première pour Lisa de voir ce vent solaire ioniser les particules en haute atmosphère. On n’a pas été déçus, même les locaux le lendemain nous ont dit qu’il n’avait pas vu une telle intensité d’aurore en 30ans!

Pour mieux se rendre compte de la magie des aurores boréales, un petit time laps de la soirée:

Plus tard dans la nuit, les nuages refont leur apparition. Vers les 4h du matin, une fine pluie nous humidifie les sacs de couchage. On attendra jusqu’à 5h de matin avant d’abandonner et rentrer nos affaires trempées à la voiture et continuer notre route vers Segla.

Aux abords de la route, on croise un pygargue à queue blanche qui ne semble pas trop apprécier notre présence.

Arrivé à Segla, un bout de Norvège un peu plus calme que les Lofotens, on se met en route pour une première randonnée avec un point de vue sympa au-dessus des fjords. Il faut se dépêcher car le soleil n’est vraiment plus très présent, le nombre d’heures d’ensoleillement se compte maintenant sur les doigts d’une main.

La vue est splendide sur les petites îles en contrebas.

On croise souvent des traces de lièvres ou de lagopèdes sans jamais les apercevoir. Ils sont probablement plus actifs durant les longues nuits.

La montée est rude dans la neige. On profite de reprendre notre souffle au col avec une vue <3

Arrivé au sommet, on remarque que nous ne sommes pas les seuls à être venu campé ici. Une petite place a déjà été déblayée. On profite pour récupérer le même balcon sur le fjord en l’améliorant quelque peu avec notre pelle à neige. On s’installe au fond du sac de couchage, il fait déjà bien froid. On se réchauffe autant que se peut avant que les lumières nocturnes ne fassent leur apparition.

 

La chance nous sourit à nouveau, les aurores boréales font leur apparition dans le ciel nocturne. De loin pas aussi marquées et vivaces que la veille mais elle se laisse bien imprimer sur le capteur de l’appareil photo.

À l’œil nu, le voile vert est à peine différentiable des nuages de plus haute altitude.

Puis, il est temps d’aller se coucher, on a beaucoup de marche le lendemain!

 

Pour stabiliser la tente du vent, les bâtons de ski sont d’une aide précieuse. Ici, il n’est pas vraiment possible de planter des sardines de manière efficace.

On profite des premières lueurs pastel du lever du jour avant de plier nos affaires et redescendre vers l’océan.

Sur la descente, une ombre fugace plane à nos côtés avant de se percher dans les boulots en contrebas. On sort les jumelles et l’on reconnaît la silhouette d’une chouette. On s’approche et l’on découvre la belle chouette épervière scrutant les environs de ses yeux jaunes d’or. Une rencontre merveilleuse qui restera gravée dans nos cœurs. Elle ne se soucie pas tant de notre présence et reste perchée sur la cime de son arbre pour une bonne dizaine de minutes pour notre plus grand plaisir.

Les alpes norvégiennes sont relativement jeunes avec ces 400 millions d’années (deux fois plus vieilles que les alpes) ce qui les rend très abruptes et impressionnantes. Ici, les « devils tooth », s’érigent hors de l’eau tel des dents du diable.

Réflexion des dents du diable

On se loue un petit rbnb pour faire sécher notre matériel de bivouac et l’0n se remet sur les chemins des fjords norvégiens. Munie de nos petits crampons, la montée se fait de manière plus sereine sans glissade inattendue.

On monte au col de la montagne Segla. Un impressionnant pic de 600m de haut surplombant le fjord. Les conditions d’enneigement ne nous permettent pas de faire l’ascension de ce pic, on contentera de dormir au col avec ses 300m de falaises avec une vue imprenable sur les environs.

Pour la troisième nuit d’affilée, le ballet nocturne reprend. Les couleurs vertes sont très vives et forment de belles lignes au-dessus de la falaise. Même la neige se teinte de vert par réflexion de ces lumières astrales.

Difficile de trouver un meilleur emplacement pour profiter de ce spectacle.

Vue depuis l’intérieur de la tente

Au petit matin, le soleil se lève derrière le géant de pierre en faisant rougir les cirrus.Lisa admirant la vue de la tente avant de sortir prendre l’air frais

Dès que le soleil fait son apparition, la température monte de 2°C et fait du bien après une nuit glaciale.

Le panorama est sublime avec ces sommets enneigés qui s’illuminent d’une teinte orangée avec les premiers rayons du jour.

Après un bon bain de soleil, il est temps de replier les affaires et de continuer notre route. Le temps commence à se gâter On profite pour faire une dernière marche vers un autre col mais le mauvais temps et le vent nous fera rebrousser chemin.

Sur la route, quelques ferrys plus loin, nous voilà dans la plus grande ville du nord de la Norvège: Tromso. Ça fait un peu bizarre de revoir autant de circulation et de monde. On se loue une petite coloc un peu à l’écart de la ville où l’on découvre les environs avec notamment des reines peu craintifs.

Des reines se reposant dans le petit village de notre coloc

On profite de ces deux jours en collocation pour découvrir les environs de Tromso et de sortir les skis de randonnées pour faire des petites balades nocturnes.

Petit time laps de la soirée

 

On profite de ce retour à la civilisation pour manger dans un bon resto, goûter au poisson local. En marchand sur les quais du port, on remarque que des sorties d’observation des orques sont proposées. Ce n’est pas vraiment dans notre manière de découvrir la nature mais étant déjà sur place on se décide de s’offrir un petit tour en bateau observer ces grand mammifère marin. Avant de réserver nos places, on s’assure bien qu’il n’y a pas de nourrissage pour attirer les animaux!

Le lendemain matin, très tôt, on embarque sur notre bateau et l’on se met à voguer dans les eaux froides de la Norvège. Le bateau se dirige vers Skervoj, c’est là que les sardines passent l’hiver et assez logiquement, les orques aussi. Le trajet jusqu’à Skervoy nous prendra quelques heures, de quoi observer le paysage et voir le soleil se lever. Sur le trajet, on croise une mère orque accompagnée de son jeune de l’année reconnaissable à sa couleur jaunâtre.

Une fois arrivé dans les Nordiques de Skervoj, l’activité des orques s’intensifie. On repère un mâle très reconnaissable à leur aileron très proéminent.

Les orques chassent en groupe et se préoccupent très peu de nous et passent parfois si proche que l’on peut voir les goûtes d’eau ruisseler sur peau.

Nous ne sommes de loin pas les seuls, d’autre petit zodiac observent aussi les grands mammifères. Ici, une queue de baleine à bosse sortant de l’eau.

Les orques chassent en petit groupe. Ils sont très organisés. En groupe, ils plongent dans les profondeurs du fjord jusque dans les eaux plus froides et sombres ou les harengs se cachent pour l’hiver. À leur hauteur, les orques les terrifient et les dispersent en leur montrant leur ventre blanc les éblouissants. Les harengs sous la paniques se font remonter à la surface par petit banc.

Une fois un petit banc de hareng remonté proche de la surface, le massacre peu commencer. Tous les orques se lancent alors dans la manne et dévorent les harengs à pleine dent, c’est un vrai carnage.

D’autres animaux se joignent au festin entre les mouettes et les baleines.

Le soleil commence déjà à se coucher. A vrais dires, je ne saurais dire s’il c’est vraiment levé, il aura fait jour pendant moins de 3h! Les expulsions d’air des baleines se teintent de rouge avec les dernières lueurs du jour.

D’autre observateur vogues sur des petits voiliers.

Après le long chemin de retour, on passe la nuit sur une petite île sympa repérée depuis la voiture: Sommaroy.

Sommaroy au petit matin

Sommaroy est entourée de petites îles entourées d’un bleu paradisiaque

On réfléchit longuement dans la tente pour la suite du voyage. Le plan initial était de monter jusqu’au cap nord avant de redescendre par la Finland. Le spectacle des orques était tellement magique que l’on décide de ne pas monter jusqu’au cap nord mais de rejoindre Skervoj, le village avec les orques et de profiter de la proximité de ces grands mammifères quelques jours de plus.

Le lendemain, on se remet en route vers le nord pour rejoindre les orques situées à une bonne dizaine de fjords. Le temps se gâte à nouveau avec du brouillard et des grêlons. On monte cette fois-ci sur un plus petit zodiac car nous sommes directement sur place. On est au ras de l’eau ce qui devrait nous permettre de voir les orques de plus près. On c’est aussi équipé de grosse combinaison étanche et d’un masque tubas pour aller nager avec les orques. Malheureusement, le mauvais temps avec le vent et les grandes vagues ne nous permettent pas de nager avec ces grands mammifères. D’ailleurs, on n’en voit pas vraiment, on navigue entre les grosses vagues et l’on se protège le visage avec les mains pour ne pas trop se faire fouetter par les giboulées. Il fait aussi très froid, pas vraiment les meilleures conditions pour observer les orques.

Pourtant, après quelques heures sans rien voir, on repère une famille d’orque en chasse. On se rapproche pour profiter du spectacle et nous ne serons pas déçus!

Une mère apprenant a son petit à chasser.

Ils surfent les vagues et les cassent avec le museau très profilé, aérodynamique. 

Les mouettes virevoltent autour des la zones de chasse pour tenter de piquer par-ci, par-là des harengs.

Au carnage, des rorquals commun (deuxième plus grand mammifère au monde après la baleine bleue) se joignent. Ils foncent dans le banc de hareng, gueule grande ouverte pour rafler le plus de petit poisson possible. Sur l’image, on peut voir un hareng échapper de justesse à la gueule de la baleine. On peut aussi voir un autre hareng coupé en deux se faire pécher par une mouette.

Les mâles plus territoriaux sont marqués sur les flancs par des interactions avec d’autre mâle ou lors de chasses.

Parfois, les orques sortent à la vertical de l’eau pour observer les environs. On y voit aussi une mouette partir avec un butin volé aux orques.

Un moment vraiment incroyable de voir ces comportements. Pleins de souvenir impérissable dans nos têtes!

Le froid étant très intense, on c’est loué une petite roulotte de caravane pour se réchauffer et faire sécher nos affaires. La nuit, on profite pour marcher le long du fjord éclairé par nos lueurs nocturnes habituelles.

Une petite video time laps des aurores à Skervoj

Malheureusement, le voyage commence à toucher à sa fin et l’0n doit commencer a entamer notre descente vers le sud. Cette fois-ci, on ne longera plus les côtes mais on redescendra par la toundra finlandaise, la laponie.

Plutôt que de rouler tous les jours, on décide de se louer un petit chalet perdu dans la forêt finlandaise et partir faire des randonnées en étoile depuis ce chalet. Ça nous permet aussi de nous poser pour quelques jours consécutif et reprendre des forces. Ici les températures chutent drastiquement. Autant, sur les côtes norvégiennes à proximité de l’océan, la température descendait rarement sous les -10°C autant dans les terres finlandaises, les températures tombent. On dépasse notre record de température de -20°C avec les bœufs musqués et l’on frôle avec les -30°C. On est bien content de pouvoir revenir dans notre petit chalet cosy bien chauffé après une sortie.

Le chalet est situé en pleine forêt avec de nombreux lacs. Le soir, on se baladait sur les lacs gelés, on admire les aurores boréales danser sur l’horizon.

Petit time laps de la soirée

https://youtube.com/shorts/DVxEymorpDY

Pendant les très courtes journées, on se balade dans la forêt et on se laisse surprendre par la beauté du paysage.

Les ambiances avec le brouillard et le soleil rasant sont très particulières. Ici, un petit courant permet de garder une petite portion du lac hors glace malgré le froid mordant (-22°C). Pour le plus grand plaisir de ce cygne chanteur qui peut se nourrir d’algues.

Parfois les aurores boréales se mélangent aux lumières artificielles comme ici, l’éclairage d’une piste de ski à droite.

Lisa complètement givrée

On rencontre une amie à Lisa à Äkäslompolo qui nous amène faire une balade dans les collines Finlandaise. Ces montagnes ont été polies par l’érosion avec le temps pendant plus d’un milliard d’années (bien plus vieux que les alpes norvégiennes ou nos alpes ce qui explique ce paysage vallonné et peut accentuer).

L’hiver est très rude, les arbres se couvrent de givre du côté opposé au vent.

Les arbres couverts de givre se transforment en « bougie » au cours de l’hiver. Il fait si froid que l’humidité de l’air expiré givre directement au contact des cheveux.

Palastunturi, l’un des plus haut sommet de la laponie sortant du brouillard

Les asturgis se forment lors de fort vent sculptant la neige et le givre

Des montagnes vieilles de plus de 1 milliard d’années érodées par le temps

Avec ce froid, tout semble pétrifié, figé dans le temps par le froid. N’attendant qu’une chose, le retour du chaud avec le printemps.

La nuit tombée, on retourne voir ces arbres pétrifiés par le froid. L’ambiance y est toute particulière avec la voie lactée et de très faible aurore boréale. Il n’y a pas de doute, on est bien au pays du père noël!

Après la Finland, on continue notre descente plus au sud pour rentrer chez nous. On passe par la Suède qui n’est pas avare en belle surprise.

Arbre givré par le vent

Ici, les températures frôlent les -30°C à nouveau et les rivières commencent à geler malgré l’écoulement d’eau. Des plaques de glace se forment à la surface et dérive comme une coulée de lave.

La lune à travers les embruns de la rivière

Sur le bord d’un chemin, on trouve une chouette petite cabane hexagonale qui nous servira de couvert pour la nuit avant de terminer notre descente.

Après cette dernière nuit au nord, on traverse toute l’Allemagne pour redescendre vers la Suisse.

1,5 mois de road trip à la découverte des joyaux du nord. On n’a pas été déçus avec des nombreuses aurores boréales, des animaux nordiques tels que le bœuf musqué, la chouette épervière et les orques! De superbe paysage avec des fjords et des étendues de forêt boréales. Pleins de nuit inoubliable que ce soit sous tente, dans un chalet, un bungalow, une caravane ou en coloc 🙂

Des vacances ou l’on prend le temps de vivre avec les événements et de changer les plans de route selon nos envies.

 

 

 

*svp remplissez toutes les cases. Merci!
  • Bertrand dit :

    C’est magique !!! Je rêve de faire ce genre de road trip où tu te laisse guidé par les envies et les paysages tous plus sublimes les uns que les autres !!! J’ai beaucoup aimé la lecture de ton récit et de votre aventure !!!
    P.S trop belle l’épervière

  • Aurel dit :

    Vous devriez écrire un livre, c’est vraiment chouette à lire et les photos sont trop belle !!

    • admin dit :

      Merci beaucoup Aurel!
      Je dois avouer que l’écriture d’un livre me trote depuis un moment. J’ai enfin pris mon courrage a deux mais et j’ai attaqué la tache sérieusement!
      Je vous tiendrais au courant de l’avancée du livre 😉
      Bonne journée

  • Serge dit :

    J’ai beaucoup apprécié la qualité des photos ainsi que, dans une moindre mesure, le reportage et ses commentaires. Bravo ! J’aime beaucoup la flore, la faune et les paysages de la péninsule scandinave que j’ai pu goûter 14 ou 15 fois, je ne sais plus trop ! mais;… en période chaude. Très bien donc l’originalité de s’y rendre en hiver !