Trois facettes d’Equateur: Chapitre 2 Andes
Après une semaine de dépaysement totale en Amazonie, il est temps de revenir plus au centre du pays, dans les Andes.
Quel plaisir de ne pas se sentir moite en permanence en quittant les 100% d’humidité constants de la forêt équatoriale.
Les Andes sont la chaîne de montagnes traversant toute la côte Ouest de l’Amérique du Sud Tout l’ouest de l’Equateur est parsemé de gigantesque volcan inactif, endormi ou en éruption. Les territoires sont énormes, il ne sera pas possible pour nous de tout voir en une semaine, il nous faudra faire un choix! Un dilemme se pose, que faire pendant cette courte période dans les Andes? Tenter l’ascension d’un haut sommet comme le Shimborazo culminant à 6263m afin de battre un record d’altitude et profiter d’une vue imprenable si les conditions le permettent? ou faire un trek de plusieurs jours pour profiter d’une belle vue de cette région volcanique?
L’ascension du plus haut volcan d’Equateur, le Chimborazo est vraiment une option tentante mais l’altitude élevée et la météo peuvent rapidement jouer des tours. On décide plutôt de partir pour 3-4 jours de treks en autonomie en direction du volcan El Altar qui semble bien situé. On décide de prendre une route moins parcourue que le sentier classique menant au lac du cratère effondré du volcan (Laguna Amarilla). On décide de suivre l’arrête sud du volcan que les Andinistes empreinte pour faire le sommet culminant à 5’319m. Selon la carte, ce parcours devrait nous permettre d’avoir une belle vue sur les volcans aux alentours et notamment le fameux Chimborazo.
Pour arriver au départ de notre randonnée, il nous faudra expérimenter les bus Equatorien. Trouver le guichet du bon bus dans la gare routière. Chaque compagnie de bus tente de vous démarcher en criant tous les bénéfices et destination possible de leur bus.
On évite de montrer nos affaires de valeurs lors des trajets en bus car nos différents arrêts et changement de bus se font dans des endroits pas forcément très recommandables. On prend nos sacs remplit d’appareil photo entre les jambes coincées sous notre siège plutôt que de les glisser dans la soute du bus. A chaque arrêt du bus, des locaux entrent pour tenter de vendre quelques sucreries ou fruits puis repartent à l’arrêt suivant. Étant fan des fines tranches de bananes frites, je ne résiste pas à troquer un sachet contre un dollar. Après 8h de route, on arrive à Riobamba, un village de montagne entre le Chimborazo (6263m) et l’Altar (5319m). C’est une ville entourée de montagne dans une cuvette à 2’700m d’altitude. On y mange pour trois fois rien! Avec 3$: une grosse soupe de poisson, un grand jus de fruit et une belle portion de riz avec du poulet. De quoi bien démarrer l’aventure avec le plein de sucre lent!
On saute dans un taxi pour filer en direction de l’El Altar. L’excitation monte d’un cran lorsque l’on voit le volcan à travers le pare-brise.
Le volcan est majestueux avec son cratère effondré, les multiples sommets forment comme une couronne. On arrive on dernier village avec une route goudronnée. On profite d’être bien à l’écart de la ville pour trouver une petite auberge: l’osteria rosa de los Altares. On a droit à une visite du domaine par le propriétaire Fernando, un prof d’anglais, nous montrant son jardin avec ses citronniers et ces roses multicolores. On arrive à négocier un transport pour nous amener au pied de l’El Altar pour le lendemain matin. Il a une de ses connaissances qui peut nous y amener très tôt, aux alentours de 4h du matin car nous voulons partir avant l’aube.
Mais avance de partir et de profiter de notre courte nuit, on décide d’aller visiter une petite cascade notée comme un point d’intérêt sur la carte. On décide d’y aller a pied car elle n’a pas l’air bien loin. Grand mal nous à pris, on voulait arriver au coucher du soleil à la cascade mais nous avons bien sous estimé les distances. On décide tout de même de continuer, guidé par la lumière de la lune.
Au pied de la cascade, on est accueillis par 4 lucioles! Les voyez-vous sur l’images? Un vrais spectacle lumineux avec des lucioles semblant scintiller.
Multiples scintillements de lucioles
Cascade Puelazo éclairée au clair de lune
On ne restera pas bien longtemps au pied de cette cascade et retournons dormir à peine quelques heures avant le départ pour le trek. Le lendemain matin, la connaissance de notre hôte klaxonne frénétiquement pour nous communiquer son impatience. On monte à bord de son auto pas forcément adaptée pour une route de montagnes. Lisa entame une discussion avec le conducteur pendant que l’on prend de l’altitude. Il nous faudra bien 2h pour rejoindre le début de la randonnée. Avec la garde au sol du véhicule, ce n’était pas gagné d’avance que l’on y arrive…
Commence notre ascension vers le sommet de l’Altar. Pas évident de trouver son chemin dans les pâturages. Vers 3800m, on entre dans la dernière forêt. Assez fou qu’il y ait encore des arbres à cette altitude, comme au Népal, tout semble étiré en comparaison aux Alpes. La limite de la foret passe de 1800m à 3800m et les sommets atteignent les 6000m contre 4000m pour les alpes.
Foret à 3800m
Le soleil nous ouvre la voie, il apparaît sur l’arête du col ou nous devons nous rendre. Le soleil illumine les fougères donnant une ambiance enchanteresse à ce petit bois.
Le chemin est encore long, il faut nous reprendre le sentier.
Impossible de ne pas se retourner pendant l’ascension. Le majestueux Chimborazo se détache au fond de la vallée. Fun fact, la terre n’est pas une sphère parfaite. De par la rotation de la terre et l’effet de centrifuge, la terre est un peu aplatie au niveau des pôles. De ce fait, le Chimborazo culminant à 6’263m au dessus du niveau de la mer est le sommet le plus haut du monde. Si l’on mesure depuis le centre de la terre, le Chimbo mesure 6’384km de haut soit 18,8km plus haut que l’Everst! Evidement, si le référentiel est le niveau de la mer, le Mont Everest est la plus haute montagne du monde avec ses 8’849m.On distingue aussi la petite forêt précédemment traversée au fond de la vallée.
Le soleil commence à taper, il faut mettre de la crême solair!
L’espace d’un instant, on a la chance d’apercevoir un condor des Andes! Le plus grand oiseau terrestre au monde avec quasiment 3m50 d’envergure. Malheureusement, on en verra qu’une fois de très très loin.
On continue notre ascension jusqu’au col. Sur la montée bien raide, on entend un grand fracas! On se demande ce que ça peut bien être car le grondement est vraiment très sourd. On pense à un orage lointain dont seul les basses fréquences nous atteignent ou a un éboulement de terrain. On a beau regarder, rien ne bouge, bizarre…
Une fois au col, de belles rafales de vent nous attendent. On cherche un endroit sympathique pour poser la tente afin de passer la nuit. Comme la logique le voudrait, on cherche un spot bien plat et protégé du vent pour passer la meilleure nuit possible malgré le fait que l’on soit à plus de 4200m d’altitude.
Je rigole, bien sûr que non! On cherche un spot esthétique avec une super vue pour poser la tente 🙂 La vue est pas mal bouchée avec des nuages bas venant de la forêt amazonienne. Normalement, les nuages se dissipent pendant la nuit. On verra bien…
Une fois le joli spot trouvé au abord d’une petite falaise. On installe la tente avant qu’un drôle de papillon vient nous rendre visite. Un colibri! à plus de 4200m d’altitude! Incroyable! Il vient butiner une petite fleure orangée.
La nuit tombée on se couche pour passer reprendre des forces. Malheureusement, avec l’altitude tout ne se passe pas très bien. On a de la peine à trouver le sommeil avec un beau mal de crâne partagé. Au loin, les grondements sourds continuent ce qui n’aide pas non plus à trouver le sommeil. Plutôt que de tourner en rond sur le matelas gonflable, je vais prendre l’air. D’ailleur, peux être que le ciel est maintenant dégagé?
Quel claque! En sortant, une petite lueur rouge attire le regards au loin. Le grondement ne vient pas d’un orage mais d’un volcan! C’est la première fois que je vois ce phénomène naturel. Ça explique cette vibration venant des tripes de la terre que l’on a entendue lors de l’ascension. Un volcan en éruption, je n’en reviens pas! C’est le volcan Sangay dont le sommet à 5286m est en feu!
Les surprises ne s’arrêtent pas là. En plissant les yeux, je remarque un léger flou blanc à droite de la voie lactée. Je crois bien que c’est le petit nuage de magellan que l’on ne voit que depuis l’hémisphère sud! Incroyable!
Je me dépêche de mettre le tout en boîte, sur l’écran de l’appareil photo, j’apprécie tous les détails que mes yeux n’arrivent pas à percevoir.
Lisa me rejoint pour apprécier le spectacle! Magique ce ciel étoilé qui change tellement de la voûte céleste du nord!
N’arrivant pas à trouver le sommeil, on décide de se faire une petite infusion « bonne nuit » avec le réchaud à gaz.
Et ce n’est pas tout! Il y a aussi les lumières zodiacales sur l’horizon! C’est le soleil qui éclaire des poussières et comètes à l’intérieur de notre système solaire. Étant à l’équateur, on voit particulièrement bien les débris sur le même plan d’écliptique. Je profite pour faire un panorama mettant en évidence toutes ces spécificités astronomiques. Sur la toute gauche, on voit notre montagne, notre objectif, l’Altar!
Volcan El Altar – Lumière zodiacal – Sangay – voie lactée – nuage magellan – notre tente
Finalement, je programme l’appareil photo en time laps pour déclencher à intervalle régulier me permet de rejoindre Lisa dans les bras de Morphée.
Une chose est certaine, avec cette escapade photographique nocturne et le mal d’altitude, ce n’est pas la nuit la plus reposante que l’on a eue.
Au petit matin, la première lueur du jour efface les étoiles et apporte une ambiance toute particulière sur le camp. De belles couleurs orangées découpant les montagnes et volcans alentour tell un dessin en ombre chinoises, on se croirait dans un tableau!
Le volcan est actif par intermittence et le décalage entre le son et le jet de cendre ardent est de plus d’une minute!
Difficile de trouver des mots pour décrire ce panorama digne d’un roman de fantaisie!
Panorama depuis le col à 4300m. De gauche à droite: Volcan El Altar (5’319m), cascade du laguna Negra, Laguna Estrellada, Volcan Sangay (5’286m), Laguna Plateada
Les cendres expulsées par le Sangay rand la scène surréaliste. On se croirait aux premiers jours de la formation de la terre lorsque celle-ci était couverte de volcan. Un moment hors du temps, un moment privilégié avec Lisa dans une nature pur et intacte ou les volcans obscurcissent le ciel de leur cendre et la foret amazonienne recouvre les plaines de nuages.
Ambiance au volcan Sangay (5’286m) avec de nombreux plans de vallées
Les petites fleures se sont déjà ouverte pour profiter du soleil et la pollinisation par le colibri.
Le temps de boire un thé, on démonte le camp de base à 4300m et nous mettons en route pour la suite de l’ascension. C’est accompagné de belles rafales de vent sur les crêtes et de pas mal de brouillard nous privant de la vue sur les cimes que nous progressons.
le brouillard est très présent rendant le sommet de l’Altar (5’319m) fantomatique
Les prévisions météorologiques pour les jours précédents et suivant son très similaire. Découvert le matin puis rapidement bouché en début d’après midi. Le climat local est dicté par la proximité de la foret amazonienne. L’air très humide de par l’évaporation de la canopée de la foret se condense rapidement dans l’après-midi lorsque l’air est forcé de se refroidir en grimpant contre la chaîne des Andes. Le taux d’humidité dépasse les 100% forçant l’eau contenue dans l’air à se condenser formant un épais brouillard.
Lors de notre progression sur l’arrête, avec le soleil bas sur l’horizon et ce fameux brouillard, un beau cercle de broken se forme.
Ce phénomène est toujours intrigant car comme chacun le sait, la position de l’arc en ciel dépend de la personne qui le regard. Il n’est pas possible d’atteindre le pied de l’arc en ciel car celui-ci recule d’autant que l’on s’en approche. L’angle formé entre notre oeil, le ciel et l’arc en ciel est toujours de 40° Ici, le ciel étant rasant sur l’horizon et le brouillard très proche, il est possible d’observer le phénomène dans sa quasi intégralité. L’arc-en-ciel forme un cercle complet avec notre ombre en son centre et nous suit, nous col durant notre montée. Impossible de s’en défaire!
La montée est rude avec notre sac surchargé. On monte pas à pas, un pied après l’autre. On surprend encore quelques colibris ballotté par les rafales de vent.
Plus on progresse et plus les conditions se gatent. On hésite à mainte reprise de s’arrêter pour installer notre camp mais on se motive mutuellement pour rejoindre le camp « officiel » au pied de l’arrête technique du volcan El Altar. Sur la fin, nous sommes forcés de baisser notre tête face au sol car des petits grésillons nous fouettent le visage.
On entend aussi des petits gloussements trahissant la présence d’un petit groupe de lagopède local. Ils se mettent rapidement à courir dans les parois rocheuses! Incroyable de voir des animaux vivre dans ces hauteurs avec ces conditions à plus de 4500m.Attagis de Gay au milieu de flocons à 4550m d’altitude
Un caracara passe aussi au loin sur fond de brouillard
Quel est pas notre étonnement de découvrir 4 tentes déjà installées au pied du volcan! Lisa parlant couramment l’espagnol entame la discussion avec les Andinistes.
Ce sont en faite 3 groupes qui avaient réalisé le sommet de l’Altar culminant à 5’319m le matin d’avant, tous avec succès. Ils sont à présent en plein rangement du campement. Super, on va pouvoir prendre leur emplacement de tente, protégé du vent par des petits murs en pierre.
//photo tentes?
Après une légère hésitation, Lisa s’approche d’un des guides pour lui demander un matelas de sol en rab. Le sien étant resté bien sagement dans un Uber de Quito. Super! Il lui en prêt un que l’on randra une fois de retour à la capitale. On restera d’ailleurs en contact par la suite. Vous pouvez retrouver son profil Instagram ici
Avant leur départ, ils nous laissent tout leur surplus de nourriture. On recoit de leur part à manger pour une semaine et plusieurs bidons d’eau à faire bouillir. La solidarité et la générosité sont à leurs combles. Nous sommes ravis. Après, tout ne semble pas super frais, on fera disparaître quelques cuisses de poulet au plus grand plaisir du chien qui vient d’arriver.
En plus du chien, 6 chevaux à vide sont arrivés accompagnés de 2 locaux de la communauté de la vallée d’en bas. Ils sont utilisé pour transporter les charges lourdes. Ils ne perdent pas de temps, ils commencent directement à charger les canassons pour la descente. Alors que ceux-ci grignotes les rares touffes de lichen poussant dans les anfractuosités de la roche. Nous saluons les andinistes, qui nous laissent seul au monde perché à 4600m d’altitude. On profite pour cuisiner un bon petit repas avec les ingrédients qu’ils nous on laissé. Ce sera purée de pomme de terre avec du lait en poudre et du jambon. Miam!
Une fois rassasié, une petite sieste s’impose pour récupérer de cette montée éprouvante.
Après avoir repris des forces, on se remet en route pour explorer les environs. Dans un premier temps, on continue la trace que prennent les Andiniste pour l’ascention du volcan. On monte jusqu’au pied du glacier à 4700m d’altitude environs.
N’étant pas équipé pour aller sur glacier et vu qu’il nous reste pas mal de temps avant la tombée de la nuit, on décide de descendre a la laguna negra (lac en fond dans l’image).
Le temps se gâte un peu avec l’arrivée de quelques vagues de brouillard viennent compliquer un peu la descente dans ce terrain un peu scabreux. De quoi aiguiser nos sens de lecture du terrain pour éviter de se coincer dans ces pierriers et falaises.
La vue est splendide avec ces fleures, ses méandres et marécages vert pétant ainsi qu’évidement la cascade et l’Altar.
Après 400m de descente dans du pierrier péteux, on observe le lac négras pris dans le brouillard lui donnant une atmosphère toute particulière.
Un joli jeu de lumière sur la cascade descendant de l’Altar et plongeant dans la Laguna negra, la cascade semble sortir de nul part
Les derniers rayons de soleil font bien ressortir les touffes d’herbe.
Arrivé juste a temps au bord du lac pour capturer la barrière de brouillard et la réflexion de l’El Altar dans la laguna Negra. Un paysage surréaliste, on dirait un tableau! Je ne suis d’ailleurs pas le seul au bord du lac, il y a aussi quelques campeurs qui ont installé des tentes.
Malheureusement, le coucher de soleil ne vint jamais. Avec les nuages bas, le soleil est caché sur l’horizon.
La nuit tombe vite, il faut se dépêcher de remonter à notre tente qui nous attend 500m plus haut. Le retour au camp de base ne se fait pas sans peine. Le chemin repéré pour le retour s’avère long et un peu trop risqué de nuit. C’est à l’aide du GPS et à la lumière de nos frontales que l’on retombe sur nos pattes en rejoignant un autre chemin 150m plus bas. Ce sentier est bien marqué et nous permet de rejoindre l’arrête principal pour remonter au camp. On y arrive bien lessivé alors que la nuit est maintenant bien installée. C’est fou comme la nuit tombe vite à l’équateur. 18h précise passé, la course du soleil est perpendiculairement à l’horizon et l’obscurité s’installe en moins d’un quart d’heure.
Une nuit de tous les records, dormir à plus de 4600m d’altitude! Contrairement à la nuit à 4300m, cette fois si, on se sentait vraiment bien. On passera les deux une très bonne nuit! Comme quoi! On regrette déjà que ce soit la dernière dans ces hauteurs…
Cette nuit fut pour moi, l’un des plus beau paysage nocturne qu’il m’ai eu de voir!
Entre le volcan El Altar coiffé par la grande ourse, les lumières zodiacales au-dessus de la chute d’eau du lago negra, le volcan Sangay en éruption sous la voie lactée, le nuage de Magellan au-dessus du petit pic rocheux ou notre bivouac est installé.
Le volcan Sangay haut de ses 5286m (maintenant peut être un peu plus?) en éruption. Un spectacle lumineux toujours aussi magique!
Le volcan Chimborazo 6263m est le premier à recevoir la lumière. Le reste de la plaine est sous la mer de brouillard
Les couleurs chaudes rosée pastelle viennent chasser les couleurs bleues, froides de la nuit
Le jour est maintenant levé. Il est temps de rejoindre Lisa au camp de base qui déguste son petit café laissé par nos collègues Andiniste de la veille.
On se réchauffe à la lueur des premiers rayons de soleil après cette nuit qui aura recouvert la tente de givre.
Après ce magnifique lever, nous plions le camp et entreprenons la descente dans la plaine. Les sacs sont bien lourds, plusieurs arrêts sont nécessaires pour soulager nos omoplates. Les pieds souffrent aussi de ces plus de 1000m de descente.
Sur notre trajet, nous croisons un caracara caronculé qui se laisse quelque peu approcher
On croise aussi d’autre oiseau comme le moking bird.
Pour la petite anecdote, Charles Darwin a remarqué que des groupes isolés de moking bird avaient des caractères distincts selon les régions observées. Ces sous espèces du moking bird géographiquement isolé l’on permit d’ajouter une pièce au puzzle de la théorie de l’évolution. Chaque espèce est sélectionnée avec le temps sous pression de l’habitat et, peu à peu, créer une nouvelle espèce apparentiaire.
Sur la descente, nous faisons la connaissance des campeurs de la Laguna Negra. Super sympa, nous commençons a taper la discution pour se renseigner sur les bus pouvant nous reconduire en plaine. On apprent qu’il n’y a aucun transport en commun reliant la plaine. Oups!
Ici, chacun s’organise avec des locaux. Arrivés aux premières habitations, nous retrouvons les campeurs qui sont justement avec un local de la communauté, Flavio. Il leur prépare un excellent repas avec des truites péchées dans le ruisseaux un peu plus haut. Nous voyant passer, un peu perdu, il nous convie tout naturellement à prendre le dîner avec le reste du groupe et boire un jus fait maison. On se sent un peu gené mais on accept l’invitation.
Quelques heures plus tôt, à l’aide de la carte et de l’application Peak Finder qui permet de connaître le relief environnent, on avait trouvé un spot intéressant pour camper cette nuit. Pour cela, il nous faut être véhiculés en aval de la vallée. Pour négocier un transport, on explique notre plan à Flavio. D’après lui, il connaît le spot et il peut même nous y amener! Trop bien!
Un petit détail cependant, il nous amenera en moto. Encore plus génial se dit Lisa, sourire aux lèvres, lorsqu’elle me traduit la proposition de Flavio. En vrais, j’ai pas vraiment le choix que d’approuver ce plan. Flavio et sa cousine nous prennent chacun sur une moto après que tout le monde de leur groupe soit parti (environ 2h plus tard). On se met derrière nos guides motard sans casques évidement et avec nos sacs immenses.
C’est très crispé que je parcours les prochaines quinzaines de minutes de route pas très carrossable à l’arrière de la moto cross. Puis, nous arrivons enfin… roulement de tambour… a un champ! Oui, un champ! un champ perdu au milieu de la campagne Equatorienne. C’est le champ du papa à Flavio. C’est aussi apparemment, selon ses dires, le camping du coin quand il faut dépanner. Ce n’est pas vraiment le spot auquel je pensais mais bon, soit, c’est tout en système D ici 🙂 Nous avons d’ailleurs la vue sur les volcans comme promis s’il n’y avait pas une tonne de nuages.
Flavio repart avec sa cousine qui doit retourner en ville à Riobamba pour étudier la médecine. On se met d’accord pour une heure de rendez-vous le lendemain matin pour rejoindre la gare routière. En attendant la nuit on pars « beuiller la vue » (« observer les environs » en jurassien).
Le temps se gate durant la nuit, les photos nocturnes sont compromises. Le champs pleins de graminées n’aident pas non plus à trouver le sommeille avec tous mes éternuements.
Au petit matin, le brouillard continue de masquer les cracheurs de feu. Des chevaux se découpent dans la mer de brouillard. En me déplaçant un peu, ils s’alignent avec le majestueux Chimborazo.
On doit malheureusement redescendre, nous sommes le 31 décembre. Les parents de Lisa sont arrivés et l’on doit les rejoindre au Cotopaxi pour la fête de nouvel an (oui, ces images ont plus d’1an, écrire les notes de voyage prend beaucoup de temps)
L’atmosphère en ville, à Riobamba est électrique et festive. Sur la route, nous découvrons la tradition du nouvel an Equatoriens. Ils tendent d’énorme corde pour barrer la route des voitures. Puis, des jeunes déguisés dansent au milieu de la route et viennent nous réclamer des petits sous ou des bonbons.
A Riobamba, nous passons au marché local pour casser la croûte. L’atmosphère y est 100% typique et Lisa tenait à ce que je puisse découvrir ca! A peine entré dans le marché, les femmes qui tiennent les stands nous crient qu’elles ont les meilleurs repas du marché alors que tout le monde sert la même chose. Chaque jour, quelque chose de différent est servi par exemple aujourd’hui, pleins de cochons sont tués et les tenanciers de stand achète les morceaux et les préparent. Du coup, les 15stands vendent le même cochon préparé chacun à leur sauce 🙂 L’ambiance est incroyable, un vrai capharnaüm!
Il faut faut vite s’asseoir pour qu’on nous laisse tranquille. Une fois la pense remplie à raz bord, nous prenons le bus en direction du Cotopaxi. Ne sachant pas trop à quel moment sortir du bus pour rejoindre le Cotopaxi, un prétendu guide de montagne dans le bus se présente à nous. Il fait arrêter le bus au milieu d’une route principale et nous organise un taxi. Tous se passe étonnamment comme sur des roulettes et nous rejoignons la famille de Lisa qui nous attend au lodge pour passer le cap de nouvel an tous ensemble.
Par cette première journée de l’an, nous irons explorer le plateau andin à 4000m pour observer sa faune et sa flore. Nous y découvrirons une quantité d’oiseaux impressionnante au vue de l’altitude.
Pleins d’oiseaux typique des andes dont certains ont une ressemblance certaines avec ceux que l’on peut trouver sous nos latitudes
Vanneau des Andes dans son environement
Vanneau des Andes
Lisa sur le haut plateau revêtue de son poncho
Aplospize Gris-de-Plomb dont certain individu ont une teinte tirant sur le bleu
Gaucho à bec noir
Ho, un merle noir! A non, il est bien plus grand et bizarre avec ses pattes et bec presque rouge/orange. Ici, le merle est à l’échelle du paysage andin, géant!
merle géant avec une proie
Au abord du sentier, on croise une sorte de buse qui semble tout juste sortie du lit. Elle parait encore toute ébouriffée. Pas craintive pour un sou, on a droit a une séance de yoga et d’étirement.
Il s’agit en fait d’une espèce que l’on a déjà croisée, le caracara de montagne mais juvénile. Sa tête tout ébouriffée est du à des restes de plumage de poussin!
Après la séance de dégourdissage, il prend son envol.
Quelques mètres plus loin, on croise cette fois-ci un caracara des montagnes adulte. Peut être un de ses parents?
Il tourne autour des touffes d’herbe et gratte le sol frénétiquement de ses pattes pour trouver des proies qui s’y serait réfugié.
Tiens deux poulettes qui se mettent à courir devant nous! Elle ne semble pas tellement vouloir s’envoler mais reste tout de même très craintive en prenant leur jambe à leur coup. Pour éviter de trop les déranger, on change un peu de cap pour éviter de marche dans le territoire de ce couple de colombe à ailles noirs.
Le temps commence à se gâter, la météo tourne et devient humide. Il commence à tomber de grosses gouttes et nous ne sommes pas vraiment équipés pour la pluie. On décide de retourner dans notre gîte. Pour aller plus court, pourquoi ne pas couper le fromage en passant par dessus une petite colline? Très mauvais idée… La colline est recouverte de hautes herbes et de buissons. Avec la pluie, ils sont chargés de gouttelette d’eau est après 5 minutes, nous sommes totalement trempés. En plus, les buissons deviennent de plus en plus hauts et denses, la progression est vraiment difficile. Notre petit raccourcis se transforme peut à peu en cauchemars mais, mais! « Lionel, vient voir » me crie Lisa. Je m’approche et voila qu’une petite boule vert fait un bond. Hoooo, trop bien, une grenouille, j’en suis fan. Le temps parfait pour cette petite grenouille arboricole des Andes (Gastrotheca riobambae) qui se faufille entre les hautes herbes.
Son motif sur le dos est juste magnifique avec ces taches vert sombre entouré d’un liseré doré sur fond de peau vert clair!
Après quelques bonds, elle se met à grimper dans les herbes. Elle est bien arboricole, elle se sent totalement à l’aise dans la verticalité.
Nous arriverons complètement trempé mais content de toute cette faune découverte! Les hauts plateaux, malgré leur altitude supérieure à 4000m ont une faune extrêmement riche. Dommage que l’on y soit que quelques jours, nous n’aurons pas l’occasion de tout découvrir.
Les festivités du nouvel an maintenant passé, la famille de Lisa retourne sur Quito pour se préparer à la suite du voyage, les Galapagos!
Ils restent encore quelques jours avant de découvrir cet archipel. De quoi profiter encore un peu de ces magnifiques paysage montagnard. On décide de se rendre de l’autre coté du parc un peu plus sauvage et préservé pour y passer une dernière nuit en bivouac.
Le maître des lieux, le volcan Cotopaxi culminant à 5897m, se montre toujours timide. Avec sa proéminence de 2400 mètres au dessus du plateau, il attire tous les nuages. Il n’est que rarement visible. Malgré mes réveils réguliers sonnant chaque heure de la nuit, il ne c’est que peu montré. Très pudique, c’est vers 2h du matin que le volcan c’est le plus dénudé sans laisser entrevoir sa cime.
Reflexion du Cotopaxi au bord du lac
Après cette nuit avec un sommeil intermittent, il nous reste le temps pour une dernière balade matinale avant de devoir rejoindre les autres à la capitale.
On a la chance de croiser un cervidé ressemblant à une chevrette que l’on appelera cerf « andin » sur le moment. Après recherche, il sagit du cerf de Virginie. Cette femelle n’est pas trop craintive et se camouffle parfaitement dans ces hautes herbes du plateau du Cotopaxi.
Cette biche de Virginie est un peu intriguée par notre présence. Elle déplace ses oreilles pour déterminer d’où vient le bruit qu’elle entend. Dans l’image, on distingue bien le paysage typique du haut plateau des Andes en arrière plan
La biche décide de continuer son chemin en passant entre Lisa et moi.
Les hautes herbes sont aussi grandes qu’elle ou c’est plutôt que la biche n’est pas si grande?
On restera quelques dizaines de minutes en sa compagnie. De quoi découvrir tout son toilettage allant des jambes au dos jusqu’au popotin.
Quel contraste de couleurs entre ces couleurs automnales d’herbes brûlées des haut-plateaux et la neige fraîchement tombée sur le flanc du volcan Cotopaxi.
Quelques centaines de mètre plus loin, on fait la rencontre de Monsieur. Bien plus craintif, il fait le coquet avec son plumeau blanc. Il s’éloigne rapidement à petit trot. Il est appelé White-tailed deer en anglais ce qui fait beaucoup plus sens que cerf de Virginie. Je vote pour que l’on rebatise ce cerf en « cerf à plumeau blanc »
Lisa observant un Lionel sauvage en train de tenter une approche sur un cerf à plummeau blanc 🙂
Un petit éclair nous coupe la route, une petite bombe de plume. C’est le retour de notre petit colibri. Moins coloré et tape à l’œil que ceux que l’on a pu voir venir se nourrir dans les abreuvoirs sucrés au gîte. Son plumage est tout de même très fin et subtilement coloré avec de magnifique reflet bleu et vert. Il s’agit d’un métallure de Stanley femelle que l’on a croisé à 4100m d’altitude.
Il nous faudra malheureusement redescendre vers la civilisation. On retrouve notre chauffeur qui nous a amenés au point de rendez-vous convenu avec quelques heures de retard comme il est de coutume en Equateur.
Sur la descente, le Cotopaxi semble se découvrir. Évidement, c’est toujours quand on part que les conditions sont les plus intéressante. Au loin, à coté d’une cabane, on croise un local avec quelques chevaux. Juste le temps de sortir l’appareil pour mettre en boite la hutte et les vêtements traditionnel du local.
Je ne pouvais pas trop passer à côté de cette photo assez typique qui clôture ce chapitre sur les Andes. Une magnifique chaîne de volcan avec un univers totalement différent de la forêt Amazonienne, dur à croire que l’on est dans le même pays! Le contraste sera d’autant plus fort avec la suite du voyage avec l’archipel de Galapagos. Un pays magnifique, diversifié en paysage et en nature avec des autochtones authentique avec le cœur sur la main!