Trois facettes d’Equateur: Chapitre 3 Galapagos

Voilà un peu plus de deux semaines que nous explorons l’Équateur. L'étendue de la biodiversité et la diversité des paysages sont impressionnantes. Il faudrait passer plusieurs mois dans chaque zone pour vraiment pouvoir s’immerger dans les coutumes locales et se fondre dans la nature afin d’observer la faune. Mais malheureusement, mon temps ici est compté.

Après avoir découvert la foret amazoniène luxuriante est humide à Cuabeno puis après avoir pris de l'altitudes dans les andes à la rencontre des éléments, la suite du voyage se veut encore presque plus dépaysante avec une courte escapade dans l’archipel des Galápagos.

Avant de partir, on rejoint une partie de la famille à Lisa dans la capitale. On prépare toutes les affaires pour la suite du voyage avec notamment le matériel de photographie sous-marine ! On profite d’une soirée sympa avec un concert local qui s’invite à l’improviste dans le salon. Bien fatigué, on s’endort sans peine sur un matelas posé à même le sol. Au beau milieu de la nuit, mon téléphone se met à sonner… Un de mes réveils à 00:00 était encore actif, c’était un réveil pour voir si les nuages au-dessus du Cotopaxi étaient partis pour tenter une image de la voie lactée…). Le téléphone était en train de charger à l’autre bout de la maison. Pour éviter de réveiller tout le monde, je m’élance au beau milieu de la nuit pour stopper l’alarme. Dans la précipitation, j’oublie qu’il y a une marche au milieu de l’appartement en carrelage. Je m’explose le pied contre la marche et atterris 2 m plus loin en vol plané. En me tordant de douleur, je rampe les quelques mètres restants pour couper l’alarme puis je me languis au sol comme un asticot pendant bien 5 min. Une douleur tellement intense… Je tente de survivre jusqu’au petit matin malgré la douleur mais autant dire que je n’ai plus fermé l’œil de la nuit. Le lendemain, la douleur est toujours là et l’orteil est devenu massif, bien 3 fois plus gros et d’une belle couleur bleu-violette avec 2-3 hématomes sur le côté du gros orteil. À l’heure où j’écris ces lignes (3 ans plus tard), mon orteil me fait encore mal…

Pas le meilleur moment de s’exploser le gros doigt de pied quelques heures avant le départ pour les Galápagos. C’est sûr, ça sera bien handicapant pour la suite du voyage.

Bref, pas vraiment le temps de se plaindre, je serre les dents et c’est parti, on commande un Uber pour nous amener à l’aéroport. De là, on entre dans la colonne réservée aux étrangers pour décoller vers les Galápagos. Ça fait vraiment bizarre, on change vraiment de paradigme. Prix du billet d’avion, prix d’entrée dans les îles, prix des transports, on a clairement quitté l’Équateur pour arriver sur une île très touristique totalement protégée.

Je trouve leur système assez bien fait malgré une première île « sacrifiée » (Isla Baltra) pour l’aéroport et d’anciennes activités militaires, le reste des îles sont ensuite très protégées et bien préservées avec une interdiction de sortir des chemins. Pour sortir des complexes d’habitation, il faut aussi être accompagné par un guide formé par le parc.

C’est vraiment incroyable, la nature est vraiment partout. Ici un iguane qui se repose au bord de la piste d’atterrissage, sur le trajet en bus entre les îles, on peut voir passer un requin en contrebas. De la folie de voir une nature si protégée qu’elle a l’air de ne pas être impactée par l’activité humaine et semble avoir une bonne cohabitation.

On arrive en bus dans la plus grande ville à Santa Cruz et là, un iguane nage dans le port. Lisa, qui a déjà vécu et travaillé 3 mois aux Galá, nous dit que c’est super rare de les voir nager ainsi et que c’est vraiment un moment privilégié.

Ne sachant pas si j’allais revoir ce type de scène, je saute à cloche-pied le long du quai et descends dans l’eau jusqu’aux hanches pour photographier la scène au ras de l’eau sous le regard étonné des autres touristes.

Iguane marin dans le port de Sata Cruz

Finalement, j’ai bien fait de me jeter à l’eau car je n’ai plus eu l’occasion de voir d’iguane nageur durant le reste du voyage.

Le lendemain, on dégotte un masque et un tuba et l’on va à la rencontre de la faune locale au bord de l’eau. Quel soulagement d’avoir l’orteil dans l’eau, la douleur se fait moins présente…

C’est ma première rencontre avec les sergent-majors qui sont les poissons les plus communs (en tout cas ceux que l’on voit le plus facilement). Il est majestueux avec ses rayures et ses écailles jaunes.

Poisson sergent-major

Contrairement à lui, je suis loin d’être comme un poisson dans l’eau… Les îles Galápagos sont nées d’une activité volcanique. Un point chaud sous-marin fait fondre la croûte océanique, provoquant des volcans sous-marins. Après quelques centaines de milliers d’années, une île émerge. La plaque tectonique continue de bouger, formant progressivement de nouvelles îles. Elles sont donc très jeunes, et on distingue encore clairement les coulées de lave se jetant dans l’océan, noires et intenses.

Iguane prenant la pose sur la lave

Le contraste des couleurs sur cette roche volcanique est saisissant. Puis, un oiseau très coloré fait son apparition ! La première paruline que je croise, on dirait qu’elle joue à cache-cache. Les parulines sont une grande famille d’oiseaux avec plein de sous-espèces, c’est un peu ce qui remplace les mésanges sur le continent américain, celle-ci est une paruline des mangroves. On quitte l’île la plus peuplée pour une excursion à la journée à l’île Santiago. Le trajet se fait au bord d’un voilier. Le ciel et l’océan se confondent et on a l’impression de voir des îles flotter dans les airs. Sur le chemin, on croise une otarie en train de bronzer. C’est un comportement assez fréquent. C’est surprenant car de loin, on dirait que sa patte est un aileron de requin. L’île Santiago est inhabitée, totalement protégée et très récente géologiquement. Le chemin est bien délimité par un ponton en bois pour éviter de piétiner le sol très fragile.Vu que les îles sont au milieu de nulle part, la plupart des animaux sont très spécialisés et endémiques des Galapagos et la plupart ont « lave » dans leur nom.

lézard des laves

La lave est partout, les coulées sont si récentes que les plissements de la coulée de magma sont encore très visibles.

criquet des laves

cactus des laves

cactus de lave endémique des Galapagos poussant dans un milieu très hostile à la vie, du magma récemment solidifié 

Cette formation rocheuse est composée de couches successives de cendres accumulées et sédimentées, du tuf.

Puis, nous sommes partis faire du snorkeling dans cette eau incroyablement claire. Malheureusement, la douleur à l’orteil est trop grande et m’empêche d’enfiler des palmes. Je me déplace aussi bien que possible dans l’eau mais il m’est malheureusement impossible de plonger pour tenter de voir la faune aquatique plus bas. On a la chance de croiser un lion de mer sous l’eau qui semblait très joueur et surtout intrigué par le dôme de mon caisson. Mais après le jeu vient le repos. Il se met au bord et fait une turbo sieste.

Sur le bord de la rive, le pingouin le plus septentrional est en train de se reposer. Il semble accuser le poids de la chaleur.

Manchon des Galapagos

Lisa, bien plus à l’aise dans l’eau que moi, me montre de temps en temps où se trouvent les bancs de poissons colorés. Les poissons-perroquet. Avec le bouche qui ressemble à un bec de perroquet, ces poissons arrivent à broyer les coraux et les transforment en poussière contribuant ainsi à la création de sable fin.

Chirurgien barbier

Évidemment, comment ne pas parler du mythique fou à pied bleu ! Ici quelques individus perchés sur du tuf émergent de l’océan. Ici un fou à pied bleu est perché sur la roche très friable en structure pointue que l’on a vue en image plus tôt. On distingue bien les différentes strates de cendres qui s’effritent avec le temps. Le fou en profite pour se reposer, se cacher et même pour y élever sa progéniture. Malheureusement, nous n’étions pas dans la région pendant la période de nourrissage mais on a quand même pu observer cet oiseau typique de la région de près. Le fou à pied bleu, appelé blue-footed booby en anglais, se distingue évidemment par ses pieds bleus mais aussi sa tête bleutée et ses yeux clairs, transparents. De par sa beauté, son nombre et sa facilité d’observation, le fou à pied bleu est un peu la mascotte de la région.

Une biodiversité folle. Loin d’avoir tout pu observer en si peu de temps mais la petite heure à nager parmi les poissons et les oiseaux donne presque le tournis !

Le fou bleu n’est pas le seul présent aux Galapagos, il y a aussi le fou de Nazca qui partage l’espace aérien.

Évidemment, l’un des plus grands oiseaux du monde, l’albatros des Galapagos est aussi visible au-dessus des flots. Il peut faire jusqu’à 2,5 m d’envergure (3,5 m pour l’albatros hurleur, le plus grand oiseau au monde). Le jour suivant, on profite un peu de la plage. La famille de Lisa, fan de surf, se loue des planches. Avec mon pied en vrac, je troque la planche pour un masque et un tuba. L'océan est un peu trop mouvementé pour faire du snorkeling, je tente de photographier des rouleaux. Les vagues puissantes auront malheureusement le dessus sur moi. Une un peu plus puissante que les autres s'abat sur moi et se transforme en machine à laver. Comme un pantin, je suis à la merci de cette force de la nature. Lorsque je retrouve mes esprits, il ne me reste plus que l'embout du tuba dans la bouche, tout le reste a été pris par l'océan. Plus de masque ni de tuba... Malgré une recherche minutieuse de la plage les jours suivants, le matériel reste introuvable. Ce sera aussi une anecdote qui va m'accompagner pour le reste de mes jours... Lionel masque et tuba dans les rouleaux de vagues qui revient nu comme un ver. Pendant ce temps, Lisa prend son pied ou plutôt sa mousse ici :) Obligé de botter en touche, je profite du soleil sur la plage et des oiseaux qui s'y baladent.

Mouette obscure des galapagos

À nouveau, dû à l'isolement des îles des Galapagos, la plupart des oiseaux y sont endémiques et portent le nom de l'archipel dans leur nom.

Mouette obscure des galapagos

Pélican des Galapagos

Bécasseau sanderling qui tente d'échapper aux vagues pour ne pas être mouillé mais qui suit le retrait de l'eau au plus près pour sonder le sable mou à la recherche d'une petite larve.

Bécasseau sanderling fuyant la vague

Bécasseau sanderling sondant le sable mou

Petite pause jus de fruit

Les jours suivants, l'envie de reprendre la mer est trop forte. Le pied est toujours bien douloureux mais moins gonflé. J'arrive maintenant à enfiler des palmes (2-3 tailles au-dessus que normal). Avec les palmes, je peux descendre un peu plus en profondeur pour observer le fond de plus près.

Assez impressionnant, ici, un poisson semble utiliser la protection de l'oursin pour y pondre ses œufs, ainsi protégé des prédateurs.

Un petit poisson très territorial qui garde son petit coin de rocher. Il n'hésitera pas à venir mordiller votre pied s'il est trop proche de sa maison! Ici une sorte d'étoile de mer en plein plaisir sexuel :O

Nous changeons ensuite d'île pour l'une des plus grandes mais pas des plus peuplées, l'île d'Isabela. Lisa la connaît bien, elle y a travaillé pendant 3 mois. C'est assez fou, certains habitants l'ont reconnu alors que cela fait plus de 3 ans qu'elle n'y est plus allée!

On profite de la proximité avec une mangrove pour aller piquer une tête avec notre masque et tuba. Ici, l'accès à la mangrove est aménagé avec un petit ponton en bois. Les otaries sont chez elles et il faut les contourner pour réussir à passer!

Une otarie plongeant depuis le ponton que l'on aperçoit derrière elle.

Un peu plus loin, je croise deux raies léopards. Je tente de les suivre mais bien plus rapides et agiles que moi, je les perds rapidement dans ces eaux troublées. Quelle beauté de les voir voler ainsi dans l'eau. L'île est immense, on décide d'aller explorer un peu les terres en montant au sommet d'un volcan. Sur le flanc du volcan, une ambiance toute particulière règne. Un brouillard épais s'est installé au petit matin et les arbres recouverts de lichen transpirent une ambiance toute particulière.

Moucherolle des Galapagos femelle sur sa branche

Arrivé au sommet du cratère, la chaleur y est accablante! Autour du cratère principal se trouvent de nombreux petits cratères satellites. Bien protégés dans les pics des cactus, les petits pinsons noirs endémiques des Galapagos ont su tirer parti de cette forteresse irsute. Ils nichent dans les pics des cactus à l'abri des prédateurs mais malheureusement, avec la mondialisation, des moucherons ont fait leur apparition sur l'île et ils mettent à mal la population de pinsons endémiques. Ces moucherons pondent leurs œufs dans les yeux des bébés pinsons dans leur nid. L'office de la protection de la nature des Galapagos réfléchit à importer une petite espèce de guêpe qui se nourrit de ces moucherons pour tenter d'enrayer l'hécatombe. Il existe plein de sortes de ces pinsons noirs des Galapagos. Ici l'un d'entre eux. La principale caractéristique est leur couleur noire :) De retour au bord de l'île, on parcourt les plages de sable à la rencontre des locaux. L'iguane marin semble quasi mort au plus chaud de la journée. Stoppée net dans son mouvement, elle semble prendre un bain de soleil. La vérité est tout autre, les reptiles ont un sang froid et ne peuvent pas réguler leur température. L'iguane passe en mode survie et minimise ses mouvements jusqu'à ce que le soleil soit moins fort. Elle redeviendra active une fois les températures plus clémentes. À la merci de la température, elles peuvent même s'arrêter pour la journée au milieu d'une route dans un village. Dans ce cas-là, les autorités mettent des cônes de signalisation autour de l'animal pour attirer l'attention des automobilistes pour ne pas l'écraser. Elles sont aussi très sensibles au phénomène El Niño qui est un réchauffement cyclique catastrophique pour l'iguane. Cette hausse de chaleur peut faire succomber une grande partie de la population d'iguane marin. On retrouve aussi le petit lézard de lave aux abords des chemins. Et la chance nous sourit, on croise une très impressionnante tortue des Galapagos qui peut vivre plusieurs centaines d'années. L'iguane marin des Galapagos est un iguane vert qui a traversé les océans jusqu'aux Galapagos. Une fois arrivé sur les îles, il s'y est plu et au fur et à mesure des siècles, la sélection naturelle lui a permis de s'adapter au mieux aux conditions de l'archipel équatorien. Darwin a élaboré sa théorie de l'évolution en étudiant justement la proximité entre l'iguane vert et l'iguane marin des Galapagos.

Détail de la crête de l'iguane marin des Galapagos

Si lent que même les algues (dont il se nourrit) s'installent peu à peu sur ses écailles

Coucher de soleil sur Isabella

Les îles des Galapagos formées par couches de lave successives forment parfois des tunnels de lave qui finissent pris dans les eaux. Avec l'érosion, il ne reste plus que des arches.

Arche de lave

Du haut de ces arches de lave, on peut voir passer les tortues et raies en dessous. On en profite pour aller à la découverte de ce monde aquatique typique des tunnels de lave. Masque et tuba en bouche, on se met à l'eau. Un petit concombre de mer accolé à la roche volcanique. Un de nos accompagnateurs, le conducteur du bateau, adore chercher les hippocampes. Impressionnant de le voir plonger malgré un embonpoint bien présent. Sans masque ni tuba, il découvre en profondeur son cheval de bataille, l'hippocampe. Il se cache profondément sous l'eau et avec mon orteil meurtri il ne m'est pas possible de plonger aussi bas, je donne mon appareil photo avec son caisson sous-marin au conducteur du bateau qui descend 6 m sous l'eau pour mettre en boîte le cheval des mers pour moi. À nouveau, une otarie attirée par le bulbe proéminent du caisson étanche vient à notre rencontre. Elle joue à cache-cache dans les tunnels de lave. Un ballet aquatique avec Lisa. On rencontre aussi le fameux requin à pointe blanche endémique des Galapagos. Plutôt actif de nuit, ils se cachent à l'ombre des tunnels de lave.

Dur à distinguer mais 3-4 requins à pointe blanche se cachent dans l'ombre en attendant la nuit pour aller chasser.

Un requin sort de sa cachette, sort de l'ombre. Ils peuvent paraître impressionnants mais il est inoffensif pour l'homme (moins pour les autres poissons :) ) Un peu plus loin, en dehors des tunnels de lave, on a la chance de nager côte à côte avec les tortues marines vertes. Immenses et pourtant si gracieuses sous l'eau. Des rayons de lumière traversent la surface de l'eau et créent de magnifiques arcs-en-ciel en diffractant les différentes longueurs d'onde. Dur de s'imaginer leur grandeur, ici, Lisa nage aux côtés de l'une d'entre elles. Parfois accompagnées de petits poissons colorés, elles viennent se nourrir d'algues. Elles remontent régulièrement pour respirer. Il est possible de les repérer de loin dans ce cas lorsque leur tête sort hors de l'eau. Parfois les eaux sont claires, parfois plus troublées. Ça dépend de la marée (montante/descendante) mais aussi du lieu. Ici dans une petite mangrove la visibilité y est d'à peine quelques mètres.  

Un pelican des Galapagos en phase d'atterissage au bord de la plage.

Au bord d'une plage de sable, la marée est montante remuant les sédiments et troublant aussi passablement la vision sous l'eau. Difficile de distinguer les animaux à vue, parfois on est sur le point de leur marcher dessus avant de les voir. Ici une raie-fouet tapis au fond de l'eau. Une fois dérangée, elle s'en va en faisant onduler son corps. Ses yeux orientés vers le haut lui permettent d'avoir une bonne vision périphérique tout en étant tapis au sol marin. Cette eau troublée crée des rayons lumineux. Les tortues marines vertes se nourrissent aussi dans ces eaux troublées. Elles paraissent plus craintives mais c'est compréhensible car, la visibilité étant réduite, elles ne peuvent pas nous "voir arriver" de loin et elles n'aiment pas trop l'effet de surprise. L'ambiance est magique avec un fondu crémeux. On se croirait comme nager dans un rêve aux côtés de ces géants des mers sortis d'un autre âge. D'un calme et d'une quiétude à toute épreuve, elles naviguent dans ces eaux sombres à la recherche de nourriture. On a aussi vite fait de se perdre de vue. Pour retrouver Lisa, il est plus simple de la repérer en sortant la tête hors de l'eau. On a aussi la chance de trouver une langoustine qui adopte immédiatement un comportement défensif en tentant de m'intimider avec ses antennes. Ce sont des animaux plutôt nocturnes, peut-être qu'elle se sent plus à l'aise de sortir hors de sa cachette lorsque la visibilité diminue? À nouveau, une semaine pour découvrir cette région de l'Équateur est bien trop courte, on ne fait qu'effleurer la beauté du paysage, il y a tant à découvrir que ce soit dans l'eau ou dans les terres volcaniques. Un paysage absolument splendide où lave et océan ne font qu'un!      
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Topographie sous-glaciaire

Dans le cadre d’un projet de livre, avec des amis spéléologue (GSR et SCVJ), on est monté à la rencontre d'un glacier pour y topographier une grotte de glace. L’idée du projet est de pouvoir suivre l’évolution de ladite grotte au fil des prochaines années tout en documentant, à l’aide d’images, les parties éphémères. Lors de mon suivi annuel des grottes de glace valaisannes, j’ai repéré en 2024 une nouvelle grotte impressionnante par ses dimensions. De par sa taille, elle présente un fort intérêt à être topographiée pour assurer un suivi sur plusieurs années, afin de localiser les images ainsi que les changements majeurs de la morphologie de ce glacier mourant. J’avais estimé sa longueur à 850 mètres mais les pointages au "*disto" auront le dernier mot ! *disto: instrument de mesure de distance laser modifié avec une puce et une boussole pour ajouter la direction et l'inclinaison à la mesure. Le vendredi 25 avril 2025, l’équipe constituée de Benjamin Roh (GSR), Louis (SCVJ/GSR) et moi-même (GSR), chaussons les peaux pour nous rendre au bout de la langue du glacier. Pour s’échauffer, nous topographions une première galerie, qui s’est déjà réduite de deux bon mètres depuis ma dernière visite. Nous ne nous y attardons pas trop : la voûte glacée fait moins d’un mètre d’épaisseur, et la congère de neige soufflée est impressionnante. Cette grotte s'éffondrera probablement déja ce printemps. Pas évident de passer au-dessus des blocs fraîchement écroulés avec les skis de rando, et pas forcément facile non plus de faire fonctionner le disto avec tant de luminosité : le point rouge est difficilement discernable, et la réflectivité de la glace n’aide pas. Le premier tunnel fait 238 mètres de long et atteint tout de même 6 mètres de hauteur sous la voûte pour 15m de dénivélation. On presse un peu le pas car la seconde grotte présente des dimensions bien plus impressionnantes, et la journée est courte ! Pour gagner en efficacité on se réparti les rôles : Louis est au disto, mesurant les points ainsi que les section en faisant des mesures d’habillage. Je suis en avant pour déterminer le prochain point de mesure, en le marquant à l’aide d’un bâton de ski ou d'un élément naturel avec un faible indice de réflexion, Benjamin est à l’arrière, téléchargeant les données du disto sur le smartphone pour s’assurer que les points mesurés permettent une bonne modélisation. Il s’occupe aussi de dessiner les éléments remarquables de la grotte. La stratégie est d’abord de mesurer le tunnel principal, puis de topographier les tunnels secondaires perpendiculaire en redescendant. Le début de la grotte est impressionnant, avec une voûte atteignant 7.5 mètres de hauteur. Très ouverte, la lumière y accède bien, tout comme les avalanches des derniers jours, qui se sont engouffrées par les tunnels secondaires en les obstruants. Rapidement, en explorant la galerie principale, la luminosité chute drastiquement et la neige au sol laisse place à un pierrier. En ce début de printemps, le glacier a déjà entamé sa fonte, et la rivière a transformé le terrain en véritable patinoire. Éclairés par la lumière chaude de l’acétylène, nous cherchons les cailloux libérés des glaces pour évoluer dans la pénombre glaciale. Plus on s’enfonce, moins le lit de la rivière est marqué, et plus il devient difficile de ne pas glisser. Il faut marcher sur les replats des gours gelés de la rivière mais c’est parfois trompeur : parfois le pied traverse et l’on plonge dans 30 cm d’eau glacée ; parfois le pied glisse, et l’on se rattrape comme on peut. Benjamin a dû se faire un bandage de fortune au poignet et on ne compte plus les microcoupures aux mains. Heureusement, le froid aide à ne pas trop sentir les douleurs… Nous progressons rapidement mais le temps presse. Nous voilà au bout du tunnel principal. Benjamin nous fait un rapide topo des premières mesures : 650 mètres de longueur pour 144 mètres de dénivelé ! Pas mal, mais en deçà des chiffres que j’avais estimés lors de mon repérage. À entendre les réactions de Louis, il semble que nous ne soyons pas venus pour rien (pas de réaction chez Benjamin, fidèle à son flegme habituel). La topographie est loin d’être terminée : il nous faut maintenant revenir en arrière pour mesurer les différentes galeries secondaires. La galerie principale a été mesurée avec 27 postes de mesure. Une première galerie secondaire se trouve déjà au point de mesure 25 (les points de la galerie secondaire sont donc 25.1, 25.2, 25.3, etc), et au point de mesure 20 (20.1, 20.2, etc), il s’agit d’une salle avec un lac glacé en formation où pas moins de quatre galeries se rejoignent. Le temps presse, et l’on sent clairement que le débit de la rivière de fonte augmente d’heure en heure. Nous espaçons au maximum les distances entre deux points de mesure pour gagner du temps tout en gardant une bonne précision/résolution. C’est impressionnant de constater que toutes les galeries secondaires suivent la même pente. Logique, puisque tout le glacier repose sur le même flanc de montagne, mais la topographie confirme clairement cette tendance. Lors de la descente, Benjamin trouve des reliques prises dans la glace, figées dans le temps : un bout de corde d’une cinquantaine de centimètres, gelé dans la rivière. Sûrement une vieille corde utilisée par les premiers alpinistes. On se raconte quelques histoires d’expéditions un peu folles avant de documenter la découverte, noter sa position sur la topo, et reprendre notre progression. Suite à cette découverte, nous restons particulièrement attentifs : clairement, peu de personnes se sont aventurées aussi loin dans cette grotte. Le glacier agit comme une capsule temporelle. Voilà que Louis s’exclame à nouveau : une chaussure ! Impressionnant. Dans le sel glacière, coincée entre les blocs rocheux gelés et la glace, un morceau de cuir fait son apparition. Après avoir documenté la scène, nous décidons de mettre au jour le reste de la chaussure. Avec l’été qui approche, la chaussure serait vite balayée par la rivière, et l’accès à la grotte deviendrait trop périlleux avec les risques d’effondrement. Délicatement, nous grattons le sel glacière et dégageons les pierres prises dans la glace. Peu à peu, nous extirpons la chaussure du pergélisol. Nous inspectons les environs, mais aucun autre indice ne laisse présager la présence d'un corps. Bizarre de retrouver une chaussure isolée ici. Benjamin la pacquète et nous la ferons analyser par un bureau spécialisé une fois de retour en plaine. Comme pour la corde, nous relevons précisément sa position sur la topographie de la grotte. Nous voilà quasiment de retour à notre point de départ, à l’entrée de la grotte. Il ne nous reste plus qu'à mesurer les premières galeries latérales. Le temps commence à manquer, et la fatigue se fait sentir. Voilà, le point 2.3, le 71 station de mesure est fait : la grotte est maintenant entièrement modélisée ! Elle atteint une longueur totale impressionnante de 1510 mètres, en comptant toutes les galeries secondaires et tertiaires ! Existe-t-il une grotte de glace plus grande dans les alpes ? Un énorme travail topographique réalisé en moins de 6 heures. Ce travail nous offre une base de référence pour l’année 2025, permettant de référencer les différentes images prises depuis ainsi les artefacts trouvés. Cela permettra aussi d'assurer toute la documentation future sur cette grotte vouée à disparaître prochainement. De futures topographies seront effectuées dans les années à venir pour mesurer son évolution. Merci encore à Benjamin et Louis pour ce travail exceptionnel!  
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Perdu dans les Grisons

Nous voila parti pour une à deux semaines dans les Grisons. Perdu dans un alpage à la limite de la forêt. Pas d'eau courante, il nous faudra faire fondre de la neige. Tout le matériel doit aussi être transporté sur pulka en ski de randonnée, pas une mince affaire! S'accorder un moment un peu hors du temps. Couper avec le rythme effréné de la vie quotidienne. Lire beaucoup, vivre au rythme de la nature, voila le programme! La priorité n'est pas aux images mais la nature nous a tout de même fait quelques belles surprises. En voici quelqu’une.  

Sur la route des Grisons, on passe la nuit a coté de la cascade de Faido au Tessin

coucher de soleil sur le petit sommet juste au-dessus de notre cahute

Une coulée de neige fondue a formé un bloc de neige, le vent et le soleil ont sculpté le reste.

 

La nuit tombe doucement, on rejoint la cabane

Les arbres mal traités par les vents et la neige surplombent la vallée grisonne sous l'emprise du brouilard.

La petite cabane de droite est notre refuge pour ce séjour hors du temps

Un petit panneau solaire nous permet d'avoir de la lumière et nos skis sont toujours prêts pour une excursion.

La pelle est prête pour ramener de la neige à faire fondre.

Les nuits sont belles mais glaciales!

Au détours d'une rando, on surprend deux lagopèdes, il faudra revenir avec l'objectif photo adapté!

Au petit matin, c'est la surprise! Deux tétras lyres paradent à nos portes! On profite du spectacle

Une fois les parades terminées, chacun retourne dans ses quartiers en marchant

Ou en volant, ici une image décomposée

De là, il est plus facile d'observer les concurents!

Parti pour une randonée, le brouillard s'invite. Sur une arrête, une silhouette semble se détacher. Après quelques instant, c'est confirmé, nous somme observé par une chèvre de bouquetin. Incroyable ou elle est perchée! Que mange t'elle? En arrière plan, on distingue le Piz Ner à presque 3000m.

Entre blizzard et brouillard au Piz Ner

Après avoir entendu les lagopèdes, on décide de partir à leur rencontre. On trouve quelques individus perchés à flanc de montagne juste avant la tombée de la nuit.     Lisa et Eiko observant les lagopèdes. Une superbe semaine qui fût aussi un entraînement intensif pour Eiko, un chiot qui apprend à découvrir la nature <3
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Creux du Van

Reprise de la sortie Creux-du-Van avec les amis du forum Aplha DxD après 6ans d'interruption dû entre autres au COVID. Une sortie randonnée orientée photo et découvert nature. Ca fait du bien que de se retrouver et de remonter vers ce cirque magnifique en dehors de la saison touristique. Profiter du paysage et de la faune. Cette année, nous avons eu la chance de vivre l'arrivée de l'hiver. Le premier jour, il faisait encore beau et les bouquetins profitaient de brouter avant l'arrivée de la neige. Ils étaient très nombreux et le rut battait son plein!

Jeune femelle restant à l'écart de troupeau sur le petit muret de pierre bordant la falaise.

Le mâle tente de "sentir" les chaleurs des femelles en agitant la langue

Pour devenir irrésistible, les mâles se parfument régulièrement

Pour mieux sentir les hormones en suspension dans l'air, les mâles retroussent parfois les babines

Une certaine tension est palpable, une femelle rejette un petit mal un peu trop entreprenant

Pendant ce temps le gros mal surveille du haut du petit mur en pierre sèche

En remontant doucement le bord du cirque, un petit éclair blanc furtif se faufile sur le bord de l'immense falaise. C'est la blanche hermine n'ayant pas encore totalement changé sa tenue d'été qui est en chasse de petit rongeur.

la presque blanche hermine au sommet de la falaise sur son promontoire saxifrage

Vulnérable sans neige, elle aime se mettre sur les petits névés

Elle fouille tous les recoins et interstice du mur en pierre sèche pour dénicher un petit campagnol.

Mais le mauvais temps arrive. Malheureusement, c'est le pire des scénarios, on a droit a une averse de pluie. On redscent au plus vite au gite pour se protéger des intempéris mais on sera tout de même trempé. Une fois au gite, on met à sécher nos habits et l'on commence a faire des petits jeux de société pour le reste de la soirée. Par la fenêtre, la pluie commence à tourner en neige! Bonne nouvelle, on espère que cette neige va tenir jusqu'au lendemain. La nuit passée, on se réveil avec un paysage recouvert d'une légère couche de neige! Houra, l'ambiance sera au rendez-vous au Creux! Il y a même des nuages qui restent accroché sur les sommets donnant une ambiance brumeuse et mystique.

la brume est parfois bien persistante transformant complètement l'ambiance

Malheuseuement, avec la neige, les bouquetins ont pris refuge plus bas dans la foret. Nous ne les verons pas de la journée.

Le vent tapisse le muret et les arbres avec de la neige souflée

Sur les hauts, avec Clément Chambaud, on repère des chamois

Ayant pris le paris de n'utiliser que le 105mm f1.4 Sigma ce matin (une optique dédiée pour du portrait), je tente un cadrage au travers des troncs d'arbres

Les arbres tapissé de neige sont de vrais peintures, des oeuvre d'art

Ces ambiances n'échapent pas à l'oeil aguéri du photographe de paysage Lionel Fellay

Ambiance brumeuse

Il nous faut retourner au gite une fois la nuit tombée. Pour se réchauffer, on mangera une raclette et après quelques mirabelles, il nous faudra se coucher. Au petit matin, de gros flocons tombent par intermitence. Il y a un peu plus de neige que la veille et le brouillard fait toujours son apparition par vague. Bref, les conditions sont à nouveau parfaite pour réaliser des images d'ambiance!

Sur la montée, très tôt le matin, on croise quelques chevreuilles recouvert par la neige

Arrivé très tôt sur place, on repère un grand bouquetin mâle qui est en train de redescendre dans la forêt pour trouver des zones plus dégagée le permetant de gratter la neige pour se nourrir. On profite de cette oportunité pour photographier le maitre des lieux dans cet environement peu habituelle pour l'espèce, la foret.

Le grand mâle redescent du cirque eneigé en direction du couvert de la foret.

L'ambiance neigeuse ajoute un coté féérique qui se marie bien avec la majesté du bouquetin

Marielle et Lisa discutant quelques mots pendant que le bouquetin prend la pose

Le mâle prend la pose, il se découpe parfaitement dans une petite ouverture dans la foret

J'en profite pour changer d'objectif et réalise un panorama de 180° mettant en évidance l'habitat forestier des bouquetins en période hivernale.

Une fois que le bouquetin est descendu dans la dense foret inaccessible, on remonte au sommet du cirque pour capturer les ambiances

Le survivant, l'arbre qui résiste aux intempéris et aux bourasques au abord de la falaise

Par endroit, des petites forets plus dense forment de magnifique enchevètrement si l'on se couche et regarde le ciel

La neige simplifie la lecture du paysage et la transforme en peinture

Marielle et Clément Chambaud visiblement bien content de ces ambiances magique

  Un arbre que l'on reconnait et que l'on photographie depuis de nombreuse année. Mais il semble pourtant avoir changé. En regardant nos anciennes images, on découvre que toute une partie de gauche de l'arbre c'est cassé le déséquilibrant un peu. Malgrès la branche arrachée, il se tient toujours fierement sur son arrête.

L'arbre solitaire

Le givre fige les petites herbes sèches

  Par endroit, le vent à bien souflé formant des corniches de neige. Il n'est pas toujours évident car on peut vite s'enfoncer par surprise.

Pascal Lumbroso en pleine traversée de corniche

Pris par surprise, son pied s'enfonce et c'est la chute. La neige est bien poudreuse, plus de peur que de bien (et les appareils photos sont fait pour résister a un peu de neige)

Le lapias calcair prend une toute autre dimension lunaire avec cette neige fraiche soufflée

Les arbres et les murs tapissé par la neige deviennent de vrais tableaux

Stéphane Weisbaum nous rejoint, l'occasion pour lui de tester ses skis nordique par la même occasion.

Le vend sculpe subtilement dans la neige

Il est l'heure de doucement redescendre au gite, c'est la fin de la sortie. 

On profite pour faire quelques images dans la foret devenue magique

Marielle photogreaphiant la canopée

Un arbre a tronc triple se détache et apparait comme un fantome hors du brouillard

En quittant le creux, un renard roux nous fait l'honneur de sa présence dans un champ. Il est à la chasse au campagnol malgrès les gros flocons qui s'abattent

La fin d'une très belle balade photographique et nature au Creux-du-Van. Toujours un plaisir de partir en petit groupe en nature surtout lorsque le temps est très changeant avec pleins d'ambiance incroyable. On a aussi la chance de faire de magnifique rencontre entre les renards, chevreuils, chamois, bouquetin et hermine sans oublier les rencontres les plus belles, les rencontres humaines! Avec Clément, nous avons rallongé la sortie en rendant une visite au chamois. L'ambiance hivernale était au rendez-vous!  

Une ambiance hivernale magique!

Se moque-t-il ne nous?

A travers le brouillard givrant

Brouter quelques épines de conifère

A la prochaine!
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Sigma I serie

Hello l’équipe, J’ai eu la chance de pouvoir tester de nombreuses optiques Sigma de la gamme ART. Cette gamme mise tout sur la qualité optique sans compromis ce qui a pour conséquence d’avoir des optiques volumineuses et lourdes. Mais Sigma propose aussi une autre gamme appelée I-Serie : 17mm f4, 20mm f2, 24mm f2, 35mm f2, 50mm f2 Ces optiques sont beaucoup plus compacts et légère. Ils ont aussi un style de construction bien différent. Je préfère d’ailleurs la construction de la gamme I-Serie. Ils sont tout métal bague de mise au point et parasoleil inclus. Leurs dimensions sont bien plus compactes et le couple boitier + optique Sigma I-Serie est beaucoup plus équilibré et a carrément un look un peu vintage qui envoie ! On est aussi sur un look plus épuré avec beaucoup moins de raccourcis et de bouton sur le fut comparé à la gamme ART. Cependant, on garde tous les plus importants raccourcis avec la bague de diaf et le switch AF/MF. A vrais dire, je trouve que plus de bouton est superflu pour ma pratique (click du diaf, lock du diaf, bouton perso). La gamme I-Serie va droit à l’essentiel dans un look vintage tout en étant moderne et une construction 100% métal. La résistance aux intempéries n’a pas été diminuée par rapport à la gamme ART, on a un joint d’étanchéité au niveau de la monture ainsi qu’autour des boutons. On rajoutera que par leur taille plus compacte, on économisera beaucoup sur les filtres gris neutre et polarisant avec des diamètres dans les 62mm contrairement aux 82mm habituelle de la gamme ART. La I-Serie est moins lumineuses que la gamme f1.4 voir f1.2 de la gamme ART. Cependant, on reste sur des ouvertures bien lumineuses qui permettent de faire de l’astro et d’obtenir des bokeh bien doux. Pour ma part, j’ai pu tester les 17mm f4, 20mm f2 et 24mm f2 qui sont des focales que j’affectionne particulièrement dans ma pratique photographique paysage/astro et reportage. En résumé, un gros coup de cœur pour moi cette construction entièrement métal et ce design d’optique et équilibre qui se marie parfaitement avec les boitiers Sony. La question qui reste en suspend est : oui mais optiquement ? Il y a-t-il des compromis ?

En therme de netteté et de piqué dès la pleine ouverture, la gamme I-serie fait honneur au capteur surpixélisé de 61mgpx du sony a7rIV. Cependant la petite lentille frontale et les dimensions compact de l’objectif fait ressortir un fort vignetage à pleine ouverture qui peut être corrigé en post production (automatique sur LR). Le vignetage reste présent autant au grande ouverture qu’en fermant un petit peu le diafragme.

Vignetage visible dans le ciel à f5.6 (17mmf4) (image non traitée)

Vignetage visible dans le ciel et l’herbe en fermant un peu à f8 (17mmf4) (image non traitée)

La distorsion est aussi assez marquée lorsque l’on se rapproche des angles de l’image. Cela peut être problématique et visible lorsque la ligne d’horizon est plate comme lors de seescape (photo avec l’océan dans l’horizon). Dans ce cas, il vaut mieux cadrer la ligne d’horizon au centre de l’image pour minimiser la déformation. C’est une déformation régulière qui peut être corrigée en post production mais pensais à cadrer un peu plus large car vous aurez un peu de perte dans l’image.

20mm f2 avec une distotion marquée dans les bords au niveau de l’horizon (image non traitée)

Le flare est bien contenu même si la source lumineuse est dans le cadre. Je trouve aussi l’effet d’étoile en fermant le diaphragme très esthétique.

Effet étoile 20mm f2. Pas de flare.

Effet étoile 17mmf4, pas de flare

La relative grande ouverture de f2 couplé aux capteurs actuels performant permet de faire de belles images de voie lactée sans matériel ultra lumineux, encombrant, lourd et cher.

Cependant le vignetage assez marqué nous fait perdre les étoiles peu lumineuses dans les angles.

Vignetage effaçant les étoiles dans les angles 20mmf2 (image non traitée)

La coma est bien contenue mais tout de même présente dans les coins extrêmes (crop 100% dans l’image ci-dessus)

Coma présente dans les coins de l’optique 20mmf2 (image non traitée)

Mais cela reste de très bonnes performances ! Pour obtenir de meilleures performances en coma, il faut des optiques 2x plus cher et aussi 2x plus lourdes.

La petite lentille frontal de la gamme I-serie permet de facilement monter des filtres ND et pola sans trop casser la tirelire (diam 56mm). Ce type de filtre permet de diminuer le temps de pause des images pour par exemple donner un effet de filet au cascade. Un petit exemple de avec/sans ci-dessous.

17mmf4 1/30ème sans filtre ND / 2sec avec filtre ND

Synthèse : La gamme I-serie propose des optiques plus légères, compactes et abordables par rapport à la gamme Art. Honnêtement, j’aime beaucoup le style et la construction 100% métal et brute des optiques. Leur dimension est aussi un bon combo avec les boitiers Sony et fait moins « enclume » qu’avec la gamme ART. Les qualités optiques sont bonnes mais il y a des défauts dû a la petite lentille frontale qu’il faut connaitre. Les distorsions de la ligne d’horizon dans les bords est bien visible et du vignetage est présent à toutes les ouvertures. C’est des optiques que l’on prendra toujours avec soit et que l’on a plaisir à utiliser. On est aussi plus discret dans la foule et la relative grande ouverture de f2 permet de faire des photos par faible luminosité et même des paysages nocturnes avec la voie lactée. +/- + Suffisamment lumineux pour de l’astro et des bokeh doux + Compact, bon équilibre objectif/boitier + Construction solide et 100% métal + style vintage plaisant + Protection tout temps + prix contenu + flare bien contenu + piqué et bonne netteté + Assez lumineux pour faire de l’astro (f2) + Coma bien contenue + petit diamètre de filtre = filtre moins cher - Moins de bouton perso mais les utiles sont présents - AF un parfois un peu hésitant - Vignetage assez fort à pleine ouverture et persistant en fermant le diaf - Distorsion assez prononcée dans les bords - Pour une qualité optique irréprochable, la gamme Art est plus appropriée Quelques exemples d’ images prisent avec la gamme I-serie (17mmf4 & 20mmf2):

Sony a7rIII, 17mmf4, f5.6, 1/100s, 100iso

Sony a7rIII, 17mmf4, f5.6, 1/100s, 100iso

Sony a7rIII, 17mmf4, f16, 1/80s, 100iso (panorama)

Sony a7rIII, 20mmf2, f2, 13s, 3200iso

Sony a7rIII, 17mmf4, f16, 1/40s, 100iso

Sony a7rIII, 17mmf4, f16, 1/50s, 100iso

Sony a7rIV, 17mmf4, f8, 1/30s, 400iso

Sony a7rIV, 17mmf4, f8, 1/10s, 400iso

Sony a7rIV, 17mmf4, f14, 1/6s, 100iso (panorama)

Sony a7rIV, 17mmf4, f11, 1/6s, 100iso

Sony a7rIV, 17mmf4, f5.6, 2.5s, 100iso

Sony a7rIII, 20mmf2, f5.6, 1/100s, 100iso

Sony a7rIV, 17mmf4, f11, 1/13s, 400iso

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Le clown des mers

Les clowns des mers

Macareux moine aux Shetland

  Le macareux moine, un oiseau très attachant avec son bec très coloré et proéminent. Sa démarche au sol avec ses pattes palmées lui donne un petit air comique aussi. C’est pour ces raison qu’il m’arrive de l’appeler le clown des mers. D’ailleurs en allemand, il est appelé le PapageiTauch soit littéralement le perroquet plongeur. Il n’a cependant rien à voir avec les perroquets si ce n’est un air de ressemblance avec son gros bec et toutes ses couleurs. Ses cousins sont plutôt les pingouins, mergules et les guillemots. Toute la famille des alcidés a une caractéristique commune.

Pinguin torda observant en contrebas de la falaise

Pinguin torda rejoignant son nid bien caché dans la falaise

Appelé "razor blade" en anglais de par cette fine ligne blanche contrastante

Passant la majorité de leur temps en mer, ils ont adopté une technique de camouflage particulière. Leur ventre est entièrement blanc leur permettant de se confondre avec le ciel. Un requin voulant les croquer depuis les fonds marins aura de la peine à distinguer l’oiseau du ciel lumineux. A l’inverse, si un oiseau de proie comme le grand labbe voudrais donner en repas a ses petits un macareux. Le dos noir des alcidés le rendrait difficilement détectable depuis les aires.

Le dos sombre le rend difficilement repérable depuis le dessus

Le ventre clair le rend difficilement repérable depuis dessous

Les macareux sont difficiles à trouver en mer car ils se déplacent au gré des bancs de poisson qui sont généralement au large des côtes. Ils ne viennent sur la terre ferme que pour la période de nidification entre juin-juillet. C’est à cette période que nous sommes allés à la rencontre du perroquet plongeur. C’est un oiseau nordique comme le reste de sa famille. On peut le trouver en saison de reproduction aux îles Féroé, en Island, au Groenland, au Svalbard et en Ecosse. Ils reviennent aussi peu à peu sur les côtes Normande. Une région où il a été exterminé ces derniers siècles pour le plaisir du tire au bale trappe par de riche parisien en vacance de chasse. Notre choix de destination se porte sur l’Ecosse, le pays de cœur de Benjamin, un ami photographe, qui visite ses terres depuis de nombreuses années. C’est à quatre que nous mettons les voiles vers les Shetland, l’Ile Ecossaise la plus Nordique du pays. C’est l’occasion de lire quelques bouquins sur macareux pendant le voyage pour en apprendre plus sur leur comportement. Connaître l’espèce est vraiment une des clefs pour appréhender le terrain et mettre en boîte l’animal. Connaître son comportement permet de mieux anticiper ses mouvements et aussi capturer des instants typiques. Par ces notes naturalistes, je vais vous narrer les expériences de terrain ainsi que des anecdotes atypiques sur le comportement du macareux tout en vous partageant des images colorées venant des côtes des Shetland. Plus j’en lis sur lui et plus il en devient passionnant ! Une fois aux Shetland, cette région du nord de l’Ecosse, on continue notre voyage avec une voiture de location et l’on passe d’île en île avec des ferrys. C’est un moyen de locomotion très courant dans ces lieux pas assez peuplés pour justifier la construction d’un pont ou d’un tunnel. Certaines petites îles sont d’ailleurs uniquement accessibles avec de petit bateau pneumatique. Un peu rock and roll de se faire ballotter par les vagues sur une si petite embarcation avec tout notre matériel photographique calé entre les jambes. Il faut croire que les macareux ont un faible pour les petites îles balayé par les embruns et les vents violents. Je crois aussi qu’ils apprécient bien le brouillard Ecossais à couper au couteau. De quoi donner aux paysages des airs de récit fantastique. C’est équipé de nos coupe-vent imperméables que l’on serpente les côtes bordées de falaise abrupte. Lové dans les rochers, on aperçoit des fulmars boréaux. Sur les abords du chemin, on constate aussi les dégâts de la grippe aviaire qui commence à sévir en ce moment avec quelques cadavres de fou de Bassan.

A travers le brouillard, un macareux rassemblant des brindilles pour tapisser l'interrieur du nid

Finalement, le brouillard semble se dissiper laissant enfin entrapercevoir nos oiseaux colorés. Ils sont posés au sommet des falaises et leur regard semble scruter l’horizon marin. Nous voici arrivé dans une des colonies de macareux, quel plaisir de les voir vivre leur vie au bord du vide. Ils apprécient particulièrement ce type de falaises. Pas loin de l’océan avec des bancs de poisson pour nourrir leur jeune mais surtout, une falaise herbeuse. Assez étonnamment, les macareux creusent des terriers dans cette petite couche de terre ou de tourbe. Un tunnel de 1 à 2 mètres de profondeur où ils pondront un unique œuf. Le poussin est ensuite goinfré avec des poissons pendant 6 semaines On a eu la chance de pouvoir observer quelques nourrissages. C’est vraiment un moment très émotionnel car c’est un vrai sacrifice pour l’adulte. Plus de trois éprouvantes heures sont généralement nécessaires pour accéder jusqu’au banc de jeune longeron en haute mer. Là, ils plongent en moyenne à une 15ène de mètre pour capturer les poissons un à un. lls plongent d’ailleurs régulièrement à 30m voire même 60m pour le record ! Il est vraiment impressionnant de voir des vidéos du macareux évoluant sous l’eau. S’il n’est pas habile sur les terres, il est vraiment comme un poisson dans l’eau. Il fait des acrobaties, des virages serrés avec une dextérité déconcertante ! C’est vraiment un oiseau parfaitement adapté à la vie aquatique des océans. Une fois que leur bec est plein à ras bord, ils se remettent en vol pour rejoindre le poussin les attendant sagement depuis plusieurs heures terrées, bien à l’abris des prédateurs au fond de son petit tunnel. Ça n’empêche cependant pas certains squatteurs comme les rats ou lapin de venir leur rendre visite. Une fois au sommet de la falaise, papa ou maman macareux doit retrouver son trou dans la falaise pour aller nourrir son jeune. Connaissant le véritable exploit de ramener une becquetée complète de poisson, parfois dans des conditions venteuses dantesques, on ne peut qu’être en émois lorsqu’on voit les parents « atterri » au bord de la falaise pour nourrir leur poussin. Avec le vent et le brouillard, leur atterrissage ressemble plutôt à un coussin s’écrasant sur les rochers. Ils anticipent d’ailleurs leur atterrissage car ils ont tendance à mettre en avant leur poitrine bien rembourrée pour amortir le choc. Les terriers sont vraiment bien dissimulés entre les herbes et les petites fleurs roses. Nous-même devons être particulièrement attentif pour ne pas trop bloquer l’accès des macareux à leur terrier car ils sont quasiment invisibles. Si l’on est un peu étourdi que qu’un macareux veut passer, il vous le fera savoir d’un petit grognement. Une des questions qui m’est venue à l’esprit et : comment font-ils donc pour réussir à attraper autant de poisson sans perdre ceux qu’ils ont déjà capturés ? Car contrairement à certains oiseaux marins qui préfèrent régurgiter leur poisson près digéré à ses poussins, le macareux livre ses poissons entiers à l’oisillon! Il n’a pas non plus de grande poche comme les pélicans pour les stocker pendant le trajet qui dure plusieurs heures entre le lieu de pêche et le nid. Non, le macareux a développé* une technique particulière sur des millions d’années de pêche. Son palais supérieur est recouvert de petit pico dirigé de manière à crocher et bloquer les poissons. A l'aide de sa longue langue, le macareux maintient sa précieuse pèche plaquée contre son palais laissant le bec inférieur libre pour attraper le prochain poisson. Une fois le poisson capturé, il rejoint le reste de la brochette coincé entre la langue et les pics de son palais. Il peut ensuite attraper le prochain poisson une fois le bec libéré et ainsi de suite. Sur ces falaises balayées par les vents, pas grand-chose ne pousse sauf ici, ces petites fleurs roses rajoutant une petite teinte plaisante aux images et à l’ambiance générale du lieu. Ces petites fleurs sont aussi des warriors dans leur domaine. Elles parviennent à se développer dans cet environnement particulièrement hostile balayé par les vents violents et les embruns salé. L’Armeria maritima aussi appelé l’œillet de mer ou gazon d’Espagne est une plante vivace qui colonise ce type d’endroit inhospitalier ou les autres plantes n’arrivent pas à s’implanter. Pour mon plus grand plaisir d’ailleurs, j’essaie d’avoir un maximum d’œil maritime dans l’image pour apporter cette petite touche d’été et de légèreté dans les images avec ces teintes rosées. Lorsque les vents sont vraiment forts sur les falaises, les macareux tentent une approche alternative. Ils pratiquent le créneau aérien en marche arrière. Ils se laissent planner, quasiment en faisant du sur place 1-2m au-dessus de la falaise. Ils regardent derrière eux, au-dessus de leur épaule puis commencent leurs créneaux aériens. Ils perdent progressivement de l’altitude et ajustent leur parquage en vissant une mousse ou une touffe d’herbe. Ils se posent ensuite doucement en marche arrière. Cette approche plus douce laisse le temps aux photographes de mettre en boîte la manœuvre aérienne. Au abord des falaises, les macareux passent aussi beaucoup de temps pour se lisser les plumes. Ce n'est pas pour des raisons d'hestétique! En se grattant une petite glande à la base de la queue avec leur bec, ils sécrêtent une huile. Cette huile venant de la de la queue appelée glande uropygienne est ensuite enduit sur l'ensemble du plumage pour assurer l'étenchité du macareux l'assurant de rester au sec sans risquer une hypothermie tout en flottant comme un bouchon sur les eaux!   Nous remontons plus au nord pour la suite du périple. Le paysage change quelque peu, le gazon d’Espagne cède sa place aux tourbières plus acide et les macareux ne sont plus aussi avancé dans la nidification.

Drosera, petite plante carnivor engluant de petit insect dans des tourbières aux terres acides

Ils ne nourrissent pas encore les jeunes mais ils sont plus affairés au creusage de leur terrier. Ce n’est pas le cas de tous car les macareux reviennent généralement toujours pondre dans le même terrier d’année en année. Les couples sont d’ailleurs très fidèles et restent ensemble toute leur vie s’il n'arrive pas malheur au conjoint/conjointe. Il peut y avoir de courte infidélité si un membre du couple arrive dans la colonie avec du retard au début de la saison des amours. L’individu se retrouvant seul invite un congénère pour reprendre le terrier traditionnel mais dès lors que le retardataire revient, le « bouche trou » se fait virer des lieux. C’est la galanterie selon les macareux. Parfois, il peut y avoir quelques prises de bec pour s'approprier un terrier ou une demoiselle Seuls les jeunes nouveaux couples doivent creuser un nouveau terrier. C’est après 3ans en mer qu’ils atteignent leur maturité sexuelle et reviennent vers leur colonie natale pour perpétuer le cycle de la vie. Ils vont devoir trouver un congénère adolescent et creuser un nouveau terrier en périphérie de la colonie. Ils participent ainsi à l’agrandissement de la colonie qui s’étale peu à peu depuis son centre. Il arrive parfois que certains vieux terriers au centre des colonies se rejoignent et créer un mini-réseau avec plusieurs couples et plusieurs entrées. Certains jeunes couples peu expérimentés ne calculent pas très bien leur conception de terrier. La pente jusqu’au fond du terrier soit dans le mauvais sens, il peut arriver que leur œuf une fois pondu se mette à rouler hors du terrier et s’écrase dans la falaise en contre bas :S

Macareux creusant un début de terrier en arrachant une petite motte d'herbe avec son bec

Pour creuser leur terrier, ils utilisent leur gros bec ainsi que leurs pattes. Leurs pattes palmées sont équipées de griffe leur permettant de gratter et de creuser. Cependant, ce n’est pas super pratique d’avoir des griffes sous l’eau ou pour palmer à la surface. Ils ont développé des griffes pivotables. Lorsqu’ils n’en ont pas besoin en mer, les griffes sont pivotées sur les côtés ne les gênant plus pour manœuvrer sous l’eau. Cependant, ils les pivotent une fois sur la terre ferme pour pouvoir creuser et aussi pour gagner en adhérence lors de leur déplacement en bordure de falaise. C’est parfois très cocasse de les voir creuser, ils commencent à mouliner leurs pattes avant même d’être dans le terrier. Ils leur arrivent aussi d’expulser la terre sur leur congénère attendant patiemment hors du terrier.

Pluie de terre éjectée par le partenaire en train de creuser le terrier conjugal

Ils se relaient ainsi durant la soirée. Mais je vous rassure que ce n’est pas un travail de longue haleine, ils prennent leur temps pour creuser. La plupart du temps, ils s'étirent en battant des ailes Ou ils profitent du soleil à l’abord de la falaise et admirent la vue, et quelle vue ! Ils sont généralement plus actifs lors du coucher de soleil. Ils s’encouragent mutuellement en émettant leur petit grognement. Ils utilisent aussi ce signal pour se relayer lors du creusage du tunnel. Parfois, ils se font comme des petits bisous en se frottant le bec d’un côté et de l’autre. Cela fait partie de leur petit rituel amoureux, leur parade nuptiale. Si l’ambiance devient encore plus chaude, les deux tourtereaux continueront leur ébat en mer, là où ils sont dans leur élément et à l’abri des regards indiscrets. C’est aussi à cette période de l’année que les clowns des mers se maquillent. Un maquillage très sophistiqué avec même des implants ! Pour faire ressortir ses beaux yeux, un cercle jaune vient éclaircir le pourtour des yeux. Pareil pour le bec qui se voit contourner par un renflement jaune. Ces deux implants sont temporaires et uniquement utiles pendant la saison des amours. Ils tomberont une fois que les poussins seront capables de voleur de leur propre aile. Ces artifices leur permettent de montrer leur bonne santé à leur conjoint mais nul besoin de ces couleurs tap à l’œil une fois de retour à leur vie aquatique. Ces couleurs vives augmenteraient leur risque de prédation en mer. Ils sont presque méconnaissables sans leur attribut coloré hors saison de nidification ou lors de leur période juvénile. Les jeunes ont d’ailleurs un bec bien moins proéminent que leur parent. Il grossira et prendra de l’ampleur pendant leur jeunesse. Chaque année, une strie de plus se gravera dans le bec jusqu’à atteindre le nombre de trois indiquant qu’ils ont atteint leur maturité sexuelle. Ils pourront ensuite quitter la mer pour la première fois en 3ans revêtu de leur maquillage nuptial. Si loin dans le nord, le soleil ne se couche presque pas en été. Le soleil passe furtivement sous l’horizon entre 22h et 3h du matin. Les ambiances sont particulièrement magiques si une trêve de brouillard a lieu. Avec benjamin, on a passé une nuit sur place pour vivre une journée complète en compagnie des petits clowns. En immersion avec la colonie, on comprend mieux leur cycle journalier. Le soir, avant de partir pêcher en mer, les macareux ayant un petit creux indiquent aux autres membres de la colonie qu’ils veulent partir manger en mer. Ils hochent frénétiquement de la tête et émettent quelques gémissements affamés. Peu à peu, d’autres individus se joignent à la dance et se mettent aussi à lever la tête. Puis, une fois qu’un petit groupe c’est formé, ils sautent dans le vide de la falaise et partent pour la haute mer. En partant ainsi en petit groupe, ils se protègent des prédateurs qui ont de la peine à cibler leur proie. Ça réduit aussi le nombre d’exposition dangereuse. Sur la mer les macareux ont peu de prédateurs. C’est lorsqu’ils rejoignent leur colonie qu’ils sont vulnérables.

Labbe parasite n'hésitant pas à prendre en chasse un macareux pour lui piquer son butin

Il n’est pas rare de voir des labbes parasite tenter de dérober la précieuse livraisons de poissons. Ils tentent de déséquilibrer les macareux en vol pour leur faire lâcher leur butin. Le labbe tient bien son nom, parasitant les honnêtes pêcheurs mais eux aussi doivent nourrir leur famille… Pour tenter d’échapper à son ravisseur, le macareux assez maladroit en l’air peut retourner dans son milieu de prédilection en se cachant quelques minutes sous la surface de l’eau, le temps que le labbe passe son chemin. C’est au moment de retourner au terrier familial que les labbes les attaquent en embuscade. C’est aussi à cause des labbes et goéland que les macareux creusent des terriers. Le diamètre d’entrée est bien trop petit pour qu’un labbe puisse aller visite le poussin. En entrée du terrier, il y a généralement un petit goulot d’étranglement pour qu’uniquement les parents puissent passer. Parfois, des petites visites ont lieu. Des rats ou des lapins passent dire bonjours aux poussins. La nuit est bien courte à 60° Nord. A peine 3h du matin et le soleil repointe le bout de son nez. De ce coté de l'île, les macareux sont plus craintif. Je laisse l'appareil photo sur le trépied et je le déclenche à distance. La chance me souris, un macareux prend la pause devant le trépied pendant le lever du soleil. Quelques mètres plus loin, je déclenche. Quelle chance de pouvoir vivre le reveil de la petite île la plus nordique d'Ecosse avec les macareux. Les paysages et les ambiances sont sublimes.   Les macareux ne sont pas les seuls à coloniser ces falaises. Il y a aussi quelques fous de bassan survolant les côtes à la recherche de banc de poisson. La vue est assez désolante cette année car la grippe aviaire continue de faire des ravages. Les cadavres de fou de bassan jonchent les cailloux habituellement pleins de vie :S Un peu plus dans les terres, ont rencontres d’autres oiseaux comme le pluvier doré que l’on peut croiser en migration dans nos régions lors de ces escales. Malheureusement, les aléas de la météo font que nous avons dû modifier quelque peu le programme initial. Il y a aussi eu quelques restrictions dues à la grippe aviaire. Certains sites sont fermés au public pour limiter la propagation du virus. L’occasion de visiter quelques ruines laissées lors de l’occupation viking de la région. Ces ruines de pierres sont maintenant des abris pour les puffins et d’autres espèces. Sur la plage de sable clair, d’autres espèces indiquent leur présence par des cris frénétiques pour détourner l’attention de leur petit. L’huîtrier pie est particulièrement sonore. Les grand gravelots parcourent le sable blanc à la recherche de lombric à extirper du sable. Il les nettoie ensuite minutieusement lorsque la prochaine vaguelette se casse sur la berge. Les phoques folâtrent aussi dans les eaux glacées de la région et en contrebas des falaises. Il n’est pas rare de voir passer des cormorans huppés qui occupent, eux, le bas des falaises. Plus dans les terres, on peut aussi croiser les plongeons avec leur magnifique robe. Assurément, ces côtes nordiques sont pleines de vie et de surprise! Merci d'avoir longé ces falaises à mes cotés en lisant ce petit reportage naturaliste. Au plaisir.     Retrouvez les images en HD avec l'album spécial macareux moine: http://apvl.ch/album-macareux/
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