Spéléo hivernale

Avec la crise des vaccins et la propagation impressionnante du variant Anglais, l’Allemagne ferme ses frontières aux pays européens pour une durée indéterminée et la France exige une quarantaine et un test PCR pour tous les étrangers. Nous voilà définitivement bloqués en Suisse. C’est l’excuse parfaite pour mettre à profit ce nouveau lockdown pour découvrir de nouvelles régions à quelques kilomètres de là. Ce weekend sera sur le thème des grottes. Les alpes sont un vrai gruyère emmental, l’eau de la fonte des neiges s’infiltre dans des failles et crée des réseaux de galeries souterraines plus ou moins grandes. La diversité des grottes est remarquable. On a pu découvrir ensemble des réseaux immenses dans le Jura, des mondes immergés ou encore des failles dans des lapias. Cette fois, intéressons-nous à deux autres grottes visitées ce weekend. Une a été découverte et explorée depuis plus de 100 ans alors que la seconde est bien plus petite est a été découverte dans la dernière décennie.

Après avoir ouvert le grillage protégeant l’accès à la grotte avec la clef du club de spéléologie des Rhodaniens, nous descendons vers l’entrée de la cavité par les échelles fixes. Après avoir monté le descendeur et descendu en rappel dans le puits, on décide de faire la « petite boucle ». Il y a plusieurs itinéraires qui ont été découverts allant de quelques kilomètres à plusieurs dizaines de kilomètres. Certains passages sont d’ailleurs encore en cours d’exploration tant le réseau est immense.

Dans un resserrement s’érigent des stalagmites, certaines sont même devenues des colonnes en atteignant le sommet de la cavité. Selon l’angle de vue, on voit le reflet des stalagmites dans les petites flaques d’eau. Sans vent dans la grotte, les reflets sont comme des miroirs et paraissent irréels.

Nous voilà au bout de la première boucle, on mange en vitesse dans la grande salle avant de se mettre en route pour le chemin du retour.

Une partie des galeries du retour sont inondées. Le niveau d’eau varie en fonction de la fonte des neiges. En hiver, le niveau est assez bas permettant de traverser la zone. Certains d’entre nous ont réussi à la traverser à sec mais la plupart finissent avec de l’eau plein les bottes.

 

 

Le lendemain, on part en direction d’une grotte bien moins connue et découverte que récemment par hasard. La grotte est plus petite et n’a pas vraiment de structures rocheuses très intéressantes. Mais en hiver, avec le froid et le tirage d’air, des stalagmites de glace se forment transformant la grotte en royaume de glace. Benjamin a trouvé ces structures glacées deux semaines plus tôt. C’est avec lui et Joanna que nous nous mettons en route en espérant que ces structures n’aient pas fondue depuis. La grotte se trouve à quelques mètres du domaine skiable, Benjamin profite du magic pass pour amener les affaires de spéléo de toute l’équipe à la grotte pendant que Joanna et moi remontons les pistes en ski de rando. Pris un peu au dépourvu par une tempête de grêlon/vent, on arrive juste à temps à la grotte avant de tomber malade. Vite, sortir la veste et les gants qui étaient dans les sacs.

La grotte se resserre rapidement et ressemble plus à un toboggan avec cette neige. Les sacs sont transvasés de haut en bas par chaîne humaine. Ce sera encore plus drôle de les remonter une fois l’exploration terminée…

Après s’être équipé, on commence par explorer la plus grande cavité de la grotte qui est gigantesque. Je positionne les éclairages de manière à faire ressortir l’immensité de la cavité en mettant mes compères troglodytes dans l’image pour échelle.

Au fond de la grotte coule une rivière mais difficile à la mettre en valeur. Au- dessus de celle-ci, un caillou coincé entre les parois est tiens en équilibre. En faisant monter Benjamin sur le rocher en équilibre, de plus petits cailloux dégringolent et finissent dans le lit de la rivière. Les gerbes d’eau s’illuminent comme un feu d’artifice avec la lumière en contre-jour.

Il est temps de remonter vers la sortie pour retrouver les formations gelées. Malheureusement, en l’espace de deux semaines, les structures ont quelque peu fondue. Mais les restent permettent tout de même quelques images avec des ambiances inhabituelles.

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Il reste maintenant à se faufiler hors de la grotte en faisant passer les kits dans les étroits passages. Contorsionné dans les trous ou au bord du vide, l’exercice n’est pas évident mais tout le matériel est à l’extérieur.

On redescent les pistes de ski équipé en spéléo de la tête au pied. On dirait un bug spatio-temporel dans les années 60′ avec mon équipement

Il est temps de prendre un apéro bien mérité sur le chemin du retour et se plaindre des courbatures aux bras les jours suivants !

Instagram de Benjamin, Instagram de Jolagaffe

Bonne journée,

*svp remplissez toutes les cases. Merci!