Trois facettes d’Equateur: Chapitre 1 Amazonie

Pourtant attirés par les régions polaires, les aléas de la vie m’ont fait atterrir vers des latitudes frôlant les 0°.

Cela fera maintenant un peu plus d’1 an que nos chemins de vie avec Lisa s’entremêlent. Que nous partageons des moments de vie inoubliables avec notre passion commune pour la nature. Par le passé, Lisa a beaucoup voyagé avec son sac à dos en Amérique du Sud en travaillant par périodes pour des organisations environnementales locales. L’un de ses pays coup de cœur est l’Equateur où par ailleurs une partie de sa famille réside. En cette fin d’année 2022, la sœur de Lisa, Marie, et son copain Djego sont partis traverser l’Amérique du Sud. Une occasion rêvée pour Lisa et le reste de sa famille de profiter de ce projet pour tous se retrouver en Equateur pour passer les fêtes de fin d’année. Les départs des uns et des autres n’ont pas été très coordonnés mais j’en ai aussi profité pour rejoindre la fine équipe pour un mois.

Le programme fut bien chargé avec un découpage en 3 parties bien distinctes pour tenter d’avoir un aperçu de l’incroyable diversité du pays. On a navigué entre la forêt tropicale, la région volcanique des Andes et les îles des Galapagos.

Pour rendre la lecture de l’article plus digeste, je vais le séparer en 3 parties et commencer directement par l’Amazonie.

Nous voici donc en forêt Amazonienne au Sud-Est de l’Equateur, pour la rejoindre il nous a fallu prendre le transport public favori d’Amérique du Sud: les bus. J’avais pas mal d’appréhension car les voyages en bus peuvent être très rocambolesques. Cette fois ci, la chance a été avec nous, le trajet, s’est déroulé sans trop d’accrocs. Plus de 10 heures de bus pour rejoindre le parc national de Cuyabeno. Sur le trajet on découvre ce qui fait la majorité de l’économie du pays, des forages de pétrole et le raffinement de celui-ci en bordure de la forêt tropicale. Des cheminées avec d’immenses flammes dépassent et forment un contraste brutal avec le vert de la forêt luxuriante. À l’intérieur du bus, le changement de climat se fait clairement sentir. Parti de nuit de Quito à 2850m, nous voilà au petit matin en Amazonie à 240m d’altitude, 29°C et 100% d’humidité. Malgré l’atmosphère pesante, presque suffocante, il faut rester couvert. Dans cette région, les moustiques sont porteurs de la fièvre jaune et du paludisme (malaria). Malgré les vaccins et les médicaments préventifs il vaut mieux éviter toute piqûre pouvant compromettre l’entièreté du voyage. Nous voilà moite voire transpirant de la tête aux pieds sans effectuer d’effort significatif. Il faudra nous y habituer car ce sera ainsi pour le reste de la semaine.

L’inconfort cède très rapidement la place à l’émerveillement. La biodiversité est folle, de toute part des oiseaux colorés et des papillons énormes qui virevoltent.

Détails d’écailles constituant l’aile d’un Chinois vert (Urania Leilus)

Les déplacements dans la réserve se font en petite pirogue sur le Rio Cuyabeno.

Pirogue en attente au croisement du fleuve avec la dernière route

L’équipe au complet dans la Pirogue: Lionel, Marie, Diego et Lisa

Ici impossible de faire une liste exhaustive de toutes les observations tellement la nature est riche. Les plus marquantes en images : 

Un groupe de squirrell monkeys (Saïmiri du Casiquiare) se nourrissant dans les arbres aux bordures de la rivière 

Une buse échasse perchée scrutant les environs

Aras blue au sommet de son palmier

En période sèche, le seul point d’eau facilement accessible est la rivière. Celle-ci concentre une très grande variété d’animaux dont des mammifères tels que des guépards ou même des ours. Lors de notre passage, nous sortons de la période humide, les forêts ne sont plus totalement inondées mais l’eau est omniprésente. Nous avons peu de chance d’apercevoir de grands mammifères qui sont particulièrement craintifs face à la présence humaine. Cependant, nous avons pu voir un reptile se désaltérer aux abords de la rivière ! 

Tégu commun s’abreuvant dans le Rio Cuyabeno

Un diptère profite du transport sur le museau du tégu commun

Sous ces latiudes proches de l’Equateur, il n’y a pas vraiment de saisons. L’ensoleillement est identique toute l’année, les arbres donnent des fruits toute l’année durant et les insectes (base de la chaîne alimentaire) sont en nombre toute l’année. Ainsi, il n’y a pas vraiment de période plus propice à l’élevage des jeunes. Selon l’espèce, certains naîtront plutôt pendant la période humide ou sèche. Au-dessus de la rivière, nous avons par exemple pu apercevoir un poussin d’onoré rayé. Sa mère, un peu inquiète de notre présence, a tenté de se camoufler dans l’environnement en tendant son cou et le bec. Ainsi, avec la ligne blanche de son cou, elle se confond avec une branche ou un roseau. 

Onoré rayé avec son poussin

Onoré rayé tendant son cou pour se confondre avec une branche

 

Aux abords de la rivière, plusieurs espèces de singes se balancent de branche en branche. Certains sont définitivement plus lents. Contrairement aux surexcité Squirell monkeys du début, le saki monkey (pithecia milleri) a un tempérament bien plus lent. Il a toujours l’air un peu triste et passe son temps à manger ces fruits qu’il adore particulièrement. Ce n’est d’ailleurs pas le seul à se délecter de ces fruits, les aras en raffolent aussi ! 

Saki monkey (pithecia milleri) se nourrissent de fruit de palmier

Les singes, un peu maladroits, laissent parfois tomber des fruits directement dans la rivière. Le fruit dérivant ainsi colonise une autre parcelle de forêt en aval de la rivière si les conditions le permettent. 

Fruit de palmier tombant dans le Rio Cuyabeno

Les oiseaux se nourrissant dans l’eau doivent faire particulièrement attention à leur plumage. Si les plumes prennent l’eau, ils risquent la mort par noyade ou hypothermie. C’est pour cela que l’on peut souvent voir des oiseaux d’eau se lisser les plumes imperméabilisant ainsi leurs plumages avec une sorte de graisse sécrétée vers leur croupion. D’autres espèces optent pour une stratégie différente et doivent sortir régulièrement de l’eau pour sécher leur plumage au soleil. C’est notamment le cas de la famille des cormorans que l’on peut souvent voir les ailes entre-ouvertes au soleil. Ici un « snake bird » (anhinga d’Amérique) en train de se sécher au soleil. Il est ainsi appelé par les locaux du fait de sa ressemblance avec un serpent lorsqu’il se déplace dans l’eau (« Anhinga » veut dire oiseau serpent en langue « tupi » du Brésil). 

Snake bird (anhinga d’Amérique) se séchant au soleil

Anhinga d’Amérique se séchant au soleil

gros plan sur un anhinga d’Amérique se séchant au soleil

les yeux plus grands que le ventre

le dimorphisme sexuel est bien marqué chez les anhinga d’Amérique. Ici une femelle qui n’est pas totalement noire comme le mâle

 

Les cormorans ne sont pas les seuls à sécher au soleil. Presque chaque tronc d’arbre émergeant de la rivière est immédiatement pris d’assaut par une ou plusieurs tortues. Celle-ci se laisse tomber dans l’eau lorsqu’une menace survient. Elles se mettent ainsi très rapidement hors d’atteinte de toute prédation. 

Tortue de l’Amazone à taches jaune régulant sa température sur un tronc

Tortues de l’Amazone à taches jaune à plusieurs sur un tronc flottant

Probablement l’espèce d’oiseau la plus remarquable, le « stinky chiken ». On le retrouve un peu partout le long de la rivière. Il est grand et facilement reconnaissable à sa huppe caractéristique. Le hoazin huppé est appelé « stinky chicken » par les locaux car ses excréments sont particulièrement odorants. L’Hoazin se nourrit exclusivement de feuilles d’arbre très riches en cellulose. Comme les vaches, le hoazin huppé est le seul oiseau à ruminer. C’est d’ailleurs le seul animal ruminant qui n’est pas un mammifère! La première partie de son intestin (faisant 1/3 de son poids) dégrade la cellulose des feuilles par fermentation bactérienne. C’est cette fermentation qui émet une odeur nauséabonde donnant ce surnom de « stinky chicken » utilisé par les locaux. Ils disent d’ailleurs qu’il n’est pas bon à manger. 

Hoazin huppé avec sa huppe caractéristique. Ses yeux rouges contrastent beaucoup avec sa face bleue

Hoazin huppé se nourrisant de feuillage contenant beaucoup de cellulose. Sa digestion par fermentation bactérienne permet de mieux absorber les acides gras

Hoazin huppé s’approchant (maladroitement) de l’eau

Hoazin huppé s’abreuvant dans la rivière

Lagune

Coucher de soleil depuis la lagune, lac temporaire aux abords de la rivière

Aux abords de la rivière, des lacs plus ou moins grand s’y déversent. Ces lacs sont temporaires et peuvent complètement disparaître au pic de la sécheresse. Dans ces lacs à l’eau particulièrement sombres, de nombreuses feuilles et autres végétaux se décomposent. Ce procédé acidifie le PH de l’eau des lacs la rendant invivable pour certains animaux. Dans ces lacs, on ne trouvera que très peu de moustiques car les larves ne peuvent pas se développer dans ces eaux trop acides. Un poisson parasite connu pour, parait-il, s’introduire dans l’urètre humain ne survit pas dans ces eaux non plus (penis fish / candiru). Ces eaux sont peuplées d’espèces parasites de manière générale, si le lac est assez profond, il est possible d’y faire quelques brasses. Il faut tout de même faire attention, Lisa, a est vu le genou complètement transpercé de longues aiguilles. Il s’agissait d’un morrceau de tronc d’arbre avec de longues épines cachées sous les feuilles en décompositions. On a pu extraire les plus longues et grosses à la main mais il a fallu enlever les plus petites avec une pince a épiler une fois de retour au lodge. 

Lisa dans une pirogue dans la lagune

Une autre surprise lors d’une soirée de rafraîchissement dans les eaux de la lagune, j’ai cru apercevoir un caïman dans l’eau. Pour m’en assurer que ce n’en soit pas un, je suis sorti de l’eau et j’ai jeté un une branche  dans sa direction. Le caïman n’a pas bougé, j’en ai conclu que ça devait être un morceau de bois dérivant. Il commençait à faire nuit, pas évident de distinguer les formes par cette pénombre. Juste le temps de me retourner que voilà, le bout de bois en dérive n’était plus là. C’était effectivement un petit caïman blanc. Malgré le fait qu’ils soient principalement piscivores (ne se nourrissant que de poissons), nous n’avons pas tardé à quitter le sable en se jetant à l’eau et en nageant à toute vitesse pour rejoindre la pirogue. 

Jeune caïman blanc aux abords de la lagune

Coucher de soleil au laguna Grande

De jour en jour, on voit le niveau de la lagune baisser. Pendant la période humide, le niveau d’eau est tel que la forêt est totalement inondée. L’ensemble de la forêt est recouvert par environ 2 mètres d’eau. Les animaux marins comme les dauphins ou des poissons prédateurs comme les piranhas quittent le lit de la rivière pour aller chasser « dans la forêt » habituellement à sec. Une fois la période humide passée, les eaux se retirent de la forêt et se cantonnent à la rivière et les lagunes. C’est uniquement lors du pic de la période de sécheresse que les lagunes sont elles aussi totalement hors eaux. À ce moment, tous les animaux aquatiques sont forcés de vivre dans la rivière. Les grands mammifères doivent aussi s’y abreuver. C’est aussi le moment pour les arbres poussant dans la lagune d’essaimer et faire germer leur graine pendant que le sol est hors eau. 

Arbre poussant dans la lagune

Ces arbres sont d’ailleurs des biotopes à eux seuls. Une multitude d’animaux et de plantes y vivent. Ils sont totalement coupés du reste du monde hors période sèche car ils ne peuvent pas se déplacer dans les eaux trop acides. Des plantes  se sont spécialisées pour vivre en symbiose avec eux. Elles forment une sorte de coupole où l’eau de pluie peut rester. C’est dans ces petites flaques d’eau que les rares moustiques de la lagune vivent et se reproduisent. On peut aussi y trouver des œufs de grenouille arboricole. Cette faune vivant en symbiose et en autonomie dans ce microcosme est assez impressionnante. 

Plantes poussant et vivant en symbiose avec l’arbre de la lagune. Ces plantes servent de refuges pour insectes et batracien.

Le lieu de convergence des eaux de la lagune et de la rivière regroupe un grand nombre de poissons, c’est un lieu de chasse de prédilection pour le dauphin rose. On a eu la chance d’en observer bien qu’ils soient très craintifs. Malheureusement les pirogues naviguant sur la rivière sont motorisées et il arrive que leur hélice blesse des dauphins. Ils s’éloignent dès le moindre bruit de moteur. Pour les observer, il faut soit utiliser des barques non motorisées soit attendre leur arrivée avec les moteurs coupés. 

Dauphin rose (dauphin de l’Amazone) en chasse aux abords de la lagune

Les dauphins roses sont des dauphins d’eau douce. Contrairement aux dauphins que l’on peut trouver en mer, ils n’ont pas les cervicales soudées ce qui leur permet de tourner la tête. Cette rotation leur permet de mieux chasser les poissons dans des endroits plus confinés ou il faut pouvoir se mouvoir plus rapidement. Cela permet aussi de chasser entre les arbres lorsque l’eau inonde la forêt à la période humide. Par contre, leur nuque étant plus fragile que les dauphins de mer, ils ne peuvent pas sauter hors de l’eau comme leur cousins. 

Dauphin rose bombant le dos avant de plonger

Comme on le constate sur ces images, le dauphin rose ou dauphin de l’Amazone, n’est pas si rose que cela. Ici, ce sont des jeunes que nous avons pu voir. Seul certains adules peuvent avoir quelques taches rosées sur le corps. 

Dauphin rose remontant à la surface pour remplir ses poumons avant de repartir en chasse

La forêt amazonienne est très dense et s’y aventurer seul nécessite d’excellentes compétences d’orientation. Il y a aussi pléthore d’animaux mortels. Nous nous y sommes aventurés avec des guides locaux. Ceux-ci nous ont aussi transmis beaucoup d’informations très intéressantes sur la faune et la flore, que je tâcherai de vous retranscrire au mieux ici. Gabriella, notre guide pour la semaine, et qui travaille pour le Jamu lodge est une source de savoir intarissable sur la forêt amazonienne.

Il y a tout de même quelques sentiers moins risqués faisant des boucles dans la forêt. Parfois, il faut faire un détour lorsqu’une araignée dorée a décidé de tisser sa toile au milieu du chemin. 

Golden spider (néphile à soie dorée) dans sa toile

La forêt amazonienne est luxuriante avec une palette infinie de verts 

graphisme avec une feuille

multiple tonalité de verts

Il faut vraiment avoir des yeux partout. Entre les oiseaux au sommet de la canopée et les araignées à hauteur d’homme, il ne faut pas oublier de regarder au niveau du sol. 

Une feuille pas si morte

Parmi les feuilles mortes, une feuille n’est pas si morte. Une grenouille s’y camoufle. La grenouille cornue (rinella ceratophrys) ressemble comme deux goûtes d’eau à une feuille mais si on se penche à sa hauteur, on retrouve les yeux globuleux de grenouille. 

Rinella ceratophrys se confondant parmi les feuilles mortes

Sur le chemin, un arbre attire particulièrement l’œil. Le tronc de l’arbre est d’une blancheur extrême, c’est ce qui lui vaut son nom « bone tree ». Dans ce type d’habitat, il n’est pas simple d’être un arbre. Entre les insectes voulant manger le tronc ou y pondre, les champignons voulant décomposer les fibres ou encore les autres arbres bloquant la lumière du soleil, les attaques sont multiples et la concurrence rude. Le bone tree mise sur une stratégie de défense particulièrement astucieuse. Plutôt que d’uniquement utiliser son écorce comme barrière de protection contre les agressions externes, le bone tree travaille en symbiose avec un champignon. Ce champignon recouvre toute la surface du tronc du jeune arbre et lui donne cette couleur blanche. L’arbre fait office de support pour le champignon et lui procure différents nutriments pendant que le champignon s’occupe de la protection de son hôte en tuant tous les parasites potentiels. 

Bone tree, arbre en symbiose avec un champignon le protégeant des agressions des parasites

Pour les peuples indigènes, les arbres ont une très forte signification et symbolique. Le Ceiba tree est l’un des plus impressionnant de la forêt amazonienne. Pouvant atteindre 60m, il dépasse largement de la canopée de la forêt. Son tronc a des nervures typiques impressionnantes qui permettent de lui donner une très bonne stabilité. Les locaux tapent sur ces nervures avec des branches pour émettre des signaux sonores sur de longue distance pour communiquer.

Ceiba percant la canopée

C’est aussi un être spirituel qui permet de rentrée en contact avec le monde des esprits. De se promener avec le différentes énergie de la forêt pour connaître le futur ou trouver des remèdes à des maladies. C’est généralement le chamane du village qui, assis au pied de l’arbre rentre en contact avec cet univers. Il utilise une boisson sacrée nommée ayawaska fabriquée à base de liane cuite des heures durant mélangé à d’autres feuilles. Pour en avoir testé, le breuvage n’est vraiment pas bon, très amer et d’une couleur très brunâtre. À dose élevée, elle produit des hallucinations permettant de voyager à travers les esprits de la forêt (et aussi des vomissements).

Ligne verte traversant le chemin

Attention! Parfois, en marchant sur les sentiers, il est possible de croiser une étrange ligne verte.

Quesaquo? Une file indienne de fourmis portant des bouts de feuilles mortes découpées. Les femelles fourmis vont découper des feuilles d’un arbre à l’extérieur de la colonie pour ensuite les ramener à la fourmilière. L’ensemble du trajet et surveillé et protégé par des fourmis gardiennes bien plus massives.

Transport de feuille coupée par des fourmis

Les jeunes fourmis pour apprendre le métier font tout le trajet avec les plus expérimenté. Une fois la feuille découpée, les jeunes montent sur la feuille et se font parfois transporter sur le chemin du retour, un peu comme si elles prenaient le bus.

deux jeunes fourmis prenant le bus sur une feuille portée par une fourmi expérimentée

gros plan sur une des fourmis

Un individu sur le point de finaliser une découpe 

Transport de la feuille fraîchement découper en direction de la colonie

Une petite embrouille sur le chemin, le collègue veut-il aider ou veut-il ramener le butin à la colonie sans se fatiguer à découper?

Ceci n’est pas l’œuvre des fourmis mais d’un champignon qui attaque la feuille mais qui n’arrive pas à ronger les nervures

Une fois les fourmis trop vieilles pour faire le périple, elles restent dans la fourmilière pour découper plus finement les feuilles et en faire de la bouillie. Cette bouillie permet de cultiver des champignons qui serviront à nourrir toute la colonie.

Pendant ce temps-là, les mâles restent dans la colonie et s’affairent à creuser des galeries.

Aux abords du chemin, il est aussi possible d’observer d’étrange structure à base de terre.  La forme est assez particulière et fait rapidement travailler l’imagination.

Structure en terre protégeant une cigale en cours de transformation

Il s’agit en fait d’une entrée de galerie d’une espèce de cigale. Celle-ci une fois sa vie larvaire terminée finalise sa transformation à l’intérieur d’une tour en terre. Une fois devenue cigale, elle sort par le haut de la tour en détruisant la calotte.

La forêt est pleine de secret. Une faune très atypique et une multitude d’anecdotes à découvrir pour les curieux.

Sur le chemin du retour, des bruits particulier retiennent notre intension. Pour la guide, il n’y a pas de doute, des loutres géantes sont dans les parages! Le niveau d’excitation monte d’un cran dans le groupe, ce n’est pas tout les jours qu’il est possible d’apercevoir ces grandes loutres! On sort du sentier et l’on remonte un petit cours d’eau pour tenter de les entre apercevoir. La forêt et très dense et la progression lente. Les bruits de loutres s’éloignent malheureusement de plus en plus. On se résigne, les loutres ne seront pas pour cette fois. Nous revenons sur le chemin pour retourner à nos embarcations.

Lisa faisant une petite pause sur une des pirogues.

On embarque et l’on se met à l’eau pour retourner aux lodges.

A peine quelques coups de pagaie plus tard, nous entendons à nouveau les cris des loutres! Toute la famille est là! Ils ont rejoint la rivière principale!

Famille de loutre géante

Quelle chance de pouvoir apercevoir les loutres. C’est une espèce menacée, il y a moins de 5000 individus dans le monde (en comparaison, il y a environ 100’000 dauphins rose (aussi classé menacé)). La loutre géante peut être assez agressive et l’on n’a pas trop envie de s’approcher lorsque l’on voit la taille de leurs dents. Une femelle peut faire jusqu’à 1m70 de long pour 45kg!

Loutre géante entre curiosité et intimidation

Sur le chemin du retour, nous croisons d’autres espèces typiques de la région.

Martin-pêcheur à ventre roux aux aguets

Caracara noir

Black vulture (Urubu noir)

La nature est toujours faite de surprise et d’inattendu. Au détour d’un méandre de la rivière, l’on aperçoit un grand oiseau blanc dans le feuillage d’un arbre surplombant la canopée au alentour et la rivière. Le rapace est vraiment imposant, perché dans un arbre à la démesure de sa taille. C’est l’une des plus grandes terreurs volantes de la forêt amazonienne, le plus grand représentant des aigles du monde, l’aigle harpie.

Comme dans nos contrées, ces oiseaux ont été mystifiés par de nombreuse légende comme l’aigle royal ou le gypaète barbus. Les locaux disent qu’il peut emporter de jeunes enfants. Ces super prédateurs ont souvent mauvaise presse et la cause du malheur des uns et des autres leur sont très vite reprochés. Avec sa puissance musculaire, il peut soulever des proies de 7kg! Il patiente de longues heures aux aguets au sommet des arbres jusqu’à trouver sa proie qui se fera transpercer par ses serres impressionnantes de 6cm!

Aigle harpie aux aguets du haut de son perchoir surplombant la rivière à approximativement 40m de hauteur

 

La tranquillité et la prestance de l’harpie féroce imposent le respect. Intriguée, elle lève ses aigrettes lui donnant un air royal avec cette couronne.

Regard perçant, serres disproportionnées et couronne plumée, tout impose le respect

Quelle chance que d’avoir pu croiser son regard de ce grand rapace forestier.

 

Le niveau de la rivière baisse à vue d’œil. De jour en jour, il devient de plus en plus difficile à naviguer car les troncs d’arbre submergé refont surface et créer des barrages parfois difficiles à passer. Nos guides de pirogues ont parfois du découper des branches ou déplacer des troncs pour rejoindre un des hameaux.

Les lianes pendant des arbres ne touchent plus la surface de la rivière avec l’abaissement des eaux

Pour certaines espèces, l’abaissement des eaux est une aubaine laissant apparaître plus de bancs de sédiments dragués par la rivière synonyme de nourriture. Pour d’autres, les plus petites rivières comme celle-ci devient trop étroite. Les dauphins ne vont pas tarder à migrer vers des rivières plus grandes comme l’amazone pour trouver refuge.

Héron Cocoi profitant de l’abaissement du niveau de la rivière pour chasser sur les bancs sabloneux

Héron Cocoi se reposant sur un arbre aux abords de la rivière

Les arbres auparavant les pieds dans l’eau se retrouvent au sec. C’est le moment pour eux de lâcher leurs graines pour qu’elles prennent racine avant l’arrivée de la saison des pluies. C’est aussi le moment pour tous les habitants de l’écosystème de l’arbre auparavant isolé de changer d’horizon. De partir à la rencontre de la faune d’un autre arbre pour trouver l’amour ou changer d’air. Attention car c’est aussi une période dangereuse car les petits pythons vont aussi profiter de cette aubaine pour venir se servir dans ce banquet maintenant accessible!

Géant de la mangrove les pieds au sec

Le lac se morcelle en pleins de petits étangs peu profond reliés par des méandres de rivière auparavant enfouis. Il faut vraiment bien réussir à lire le paysage pour ne pas se retrouver échoué avec notre barque. Il nous aura fallu nous mouiller les pieds plus d’une fois pour pousser la barque dans une zone plus profonde.

Echoué

Grande aigrette appréciant particulièrement les eaux peu profonde

Dans la forêt amazonienne, il n’y a pas 4 saisons comme dans les zones tempérées. La température varie peu au cours de l’année, seule la période des pluies vient annuellement modifier la hauteur d’eau dans la forêt. Tantôt totalement inondée et parfois avec des rivières presque à sec. Toute la faune et la flore locale sont parfaitement adaptées à cet environnement et malgré le peu de temps sur place, nous avons pu sentir ces changements. Migration, opportunité de chasses, adaptation de comportement en fonction du climat local un peu comme on peut le constater avec nos 4 saisons. Il est vraiment intéressant de faire le parallèle entre des régions du globe pourtant si éloignée.

La variation d’ensoleillement et de température n’est pas si extrême ce qui ne créer par des cernes de croissance dans les arbres. Ici, l’humidité est tel que la plupart des arbres sont creux, le duramen, partie « morte » du tronc est absente. Avec une telle humidité, elle pourrit rapidement et l’extérieur de l’arbre assure la rigidité de celui-ci.

 

De nuit, la faune timide de la forêt amazonienne se montre sous la lumière des lampes frontales. La diversité est étonnante. Un coup de lampe frontal au raz de l’eau fait apparaître de nombreuses billes dorées. Les yeux des caïmans reflètent la lumière et l’on peut compter un nombre impressionnant de ces prédateurs reptiliens pourtant timide de jour. En plus du caïman blanc, on peut aussi croiser le caïman noir réputer bien plus agressif.Caïeman noir en affût

Des animaux bien étranges font aussi leur apparition. On les dirait directement sorti d’un film de science-fiction. La Heterophrynus batesii est très surprenante voir dérangeante. Elle paraît disproportionnée avec ces immenses pattes et ces sortes d’avant-bras de crabe/mente religieuse.

Droit sorti d’un film de science-fiction, la Heterophrynus batesii sort de l’ombre à la lumière des frontales

Cette créature de la nature n’est ni de la famille des araignées ni des scorpions. Une sorte d’alien qui montre bien la biodiversité incroyable de la région.

D’accord, la nuit avec ses caïmans, ses serpents et ses créatures étranges ne donne pas forcément envie de s’aventurer trop loin dans la pénombre. Pourtant, la nuit apporte aussi son lot de beauté et d’enchantement. Parfois, il est possible d’avoir un ciel presque dégagé de nuit permettant d’admirer le ciel nocturne de l’équateur. Venant du nord du globe, on est bien perdu en voyant la voie lactée « depuis dessous ». Heureusement, la constellation d’Orion m’est familière.

Spectacle lumineux biologique, des lucioles virevoltent, leur bioluminescence se reflète dans la rivière

Assis sur le ponton en bois, aux abords de la rivière, avec Lisa on a la tête dans les étoiles. Puis, soudain, dans la pénombre de la forêt, un point jaune apparaît pendant une fraction de second. Bizarre, puis quelques instants plus tard, voilà qu’il réapparaît et il semble qu’ils se multiplient. Bientôt, c’est une dizaine de points lumineux jaune qui scintillent presque à l’unisson. La beauté de la nature se révèle, un show lumineux offert par des lucioles, rien de tel avant de rentrer dormir au lodge.

Les lodges sont vraiment très beaux tout construit en bois et sur pilotis pour éviter d’être noyé pendant la saison des pluies.

Pour des non habitués à l’humidité relative de plus de presque 100% en permanence, il n’est pas des plus agréables de trouver le sommeil lorsque tout est humide. Pour assurer un maximum de ventilation, il y a presque 1m d’espace entre les murs et le toit. Il n’est pas rare d’entendre ou d’entre apercevoir des chauves-souris voler au-dessus de nos têtes. En chassant à l’intérieur, elles nous débarrassent des insectes volants qui peuvent être assez invasifs. On n’oubliera pas non plus mes petits amis de l’ombre. À chaque fois que l’on revenait au lodge, on commençait notre petit jeu, cache-cache! Ils sont experts en la matière, parfois je les retrouve sous une chaussure, sous un paquet de mouchoir ou dans nos sacs. Mes amis les coucaratchacs sont experts aux jeux de cache-cache et c’est toujours un plaisir de les revoirs parfois seul mais généralement ils sont en groupe de 3-4 individus. Bon, apparemment, ça ne plaisait pas à tout le monde, certains perçaient des cris perçants lorsqu’ils tombaient nez à nez avec ces cafards 🙂

Petit thé suspendu dans le hamac au lodge

L’Amazonie est aussi une incroyable explosion de couleur. Les animaux sont de vrais arcs-en-ciel:

Rouge

Paroare Rougecap avec cette calore rouge vive lui donnant un style certain!

Vert

Relativement commun, l’Amazone Aourou est très persécuté. Capturé pour être vendu comme animal de compagnie, chassé pour sa chair ou car il ravage les cultures fruitières des locaux.

Bleuté

Ani des Palétuviers ou grand ani a de superbe reflet bleu/vert/mauve, c’est un arc-en-ciel a lui tout seul. Sa boursouflure au niveau du bec est aussi très remarquable

Jaune

Cacique Cul-Jaune est remarquable par sa couleur jaune vive et son œil bleu mais aussi par son cri et ses nids tissés suspendus sous les branches des arbres.

Dans les oiseaux très colorés, on ne peut pas louper le toucan. Il est devenu très craintif à l’égard des humains car il est un trophée très convoité des braconniers. Mais malgré la distance, on ne peut qu’admirer ces couleurs et motifs sur leur proéminent bec!

Toucan à bec rouge (ou plutôt bleu) sur son arbre perché

Araçari à Oreillons roux, il ressemble vraiment à un toucan mais il n’en a pas, c’est un cousin.

notez la finesse des « flammes » dessinée sur le bec de l’araçari à Oreillons roux

Les oiseaux nous mettent pleins les mirettes de par leur couleur alors que d’autres nous font sourire par leur mimique. Une petite compilation d’image amusante de nos cousins grimpeurs d’arbre.

Décortiquant un fruit d’arbre

On mange la bouche fermée!

pris sur les faits!

Incorrigible!

Un tamarin à manteau noir utilisant sa queue pour se stabiliser

Vivant en petit groupe, ils communiquent à l’aide de cris stridents

Vivant en groupe, ils peuvent être très proches. Qu’ils sont chou!

L’immersion dans la forêt Amazonienne touche a sa fin. Quel dépaysement, quelle nature, quelle biodiversité!

Une forêt extrêmement riche en tradition et en anecdote. Une nature incroyable qui est parfaitement adaptée a son environnement contrairement à nous qui sommes bien contents de quitter cette chaleur et humidité étouffantes. Une expérience incroyable et inoubliable qui restera pour toujours gravée dans nos mémoires.

Un peu plus tard dans notre voyage, nous nous sommes à nouveau aventurés dans la forêt mais moins profondément. Nous y avons rencontré une nature différente mais tout aussi intrigante et surprenante.

On entre dans la forêt accompagné par Ramon. Ramon est un local qui est sensible à la beauté de la forêt mais aussi à sa vulnérabilité. Dans la région, la forêt est rasée pour le bois puis des arbres à cacao sont plantés pour être exploité. Il a pour sa part racheté quelque  hectare de forêt pour éviter qu’elles ne disparaissent. En visitant son petit bout de paradis protégé par les exploitations, on a pu entendre le bruit des tronçonneuses aux alentours.

Assez rapidement, en bordure du petit chemin qui mène vers sa maisonnette en cours de construction au beau milieu de sa forêt, un truc rouge bondit à nos pieds. Oui, c’est bien elle, une grenouille toxique!

oophaga sylatica grenouille toxique dans de la mousse en bordure du sentier

Une rencontre que je rêvais de faire. Croiser la route d’une grenouille toxique rouge ou bleue. Elles sont tellement photogéniques non? Mais attention de ne pas trop les approcher ni de les touchers! Leur peau est très toxique! En mangeant des fourmis, ces petits amphibiens arrivent à métaboliser une toxine. Elles doivent d’ailleurs faire attention de ne pas en sécréter trop car elles peuvent s’empoisonner eux-mêmes!

Il y a beaucoup de variations de coloris chez cette espèce. Ici, la oophaga sylatica est rouge avec des pattes noires mais sa couleur peut varier du rouge au jaune tacheté! La toxicité de son mucus était utilisée pour empoisonner des flèches. Certains lèchent volontairement leur peau pour partir dans des hallucinations mais c’est très risqué. C’est aussi très risqué pour le batracien car des bactéries humaines peuvent être transmises par toucher et décimer des populations entières de grenouille!

 

Ce qui est amusant en se baladant avec des locaux, c’est qu’ils n’appellent pas les oiseaux par leur nom scientifique. Ils ont des petits noms pour les décrire. Par exemple ce surprenant oiseau avec une tête rouge bien pétante est passé à toute vitesse. Totalement surexcité, il voletait de branche en branche, il ne tenait pas en place. Malgré la faible luminosité et toutes les branches, j’ai réussi à tirer le portrait de « mon ami » comme il le surnomme.

Manakin à cuisses jaunes surnommé « mon ami » par notre guide local. 

Manakin à cuisses jaunes surexcité jouant à cache-cache derrière le feuillage dense de la foret

Parfois, ce sont des petites choses qui attirent mon œil. Ici, une petite plante parasite en fleure.

 

Les insectes sont assez impressionnants par leur taille et leur couleur. On se croirait dans un papillorama!

Papillon se camouflant avec la végétation en fermant ses ailes. S’il se sent agresser, il ouvrira d’un coup sec ses ailes effrayant le prédateur avec ses couleurs vives.

Papillon sirotant le nectar d’une fleur

La transparence des ailes est assez surprenante. On distingue bien les contours de la feuille au travers.

un agrion rouge métallique

Une araignée loup surveillant son territoire depuis un caillou émergeant du ruisseau

Un crabe d’eau douce dans le ruisseau

Un faux caméléon qui peut changer de couleur en fonction de son niveau de stress

ici, l’individu n’est pas stressé, il est encore vert mais il peut très rapidement tourner au brun/noir

De part sa ressemblance avec le fruit, notre guide local la surnome « l’araignée fraise »

Singe laineux avertissant ses congénères de notre présence

Pione à tête bleue

Toucan du choco jouant à cache-cache à travers les feuillages

Recto

verso

 

Nous avons aussi pu déguster une multitude de fruits de la forêt. Incroyablement savoureux et sucré, un vrai délice!Lisa dégustant un biriba

singe hurleur mâle solitaire avec qui nous avons passé une bonne heure

Mangrove

L’un des plus beaux spectacles naturels que l’on puisse observer est les phytoplanctons bioluminescents. Un phénomène de défense du phytoplancton contre ses prédateurs. La lumière émise est d’un bleu électrique sublime. Pour simuler une attaque de prédateur, il suffit de remuer vigoureusement de l’eau avec des phytoplanctons bioluminescents de nuit. Parfois, leur activité et densité et tel que l’on peut voir les plages devenir bleu de par les remous générés par les vagues.

Ici, il a fallu les chercher bien reculé dans la mangrove.

mangrove, une forêt avec les pieds dans l’eau salée

La mangrove est une forêt qui arrive à pousser les pieds dans l’eau. De l’eau salée! C’est une des rares plantes qui arrive à désaliner l’eau et aussi dont les racines peuvent être immergées en permanence sans pourrir. La mangrove est un habitat très fragile qui est souvent détruit pour gagner du terroir. Dans cette région d’Equateur, l’industrie de la crevette déforeste beaucoup de mangrove pour faire des bacs d’élevage de crustacé.

De par leur nombreuse racine dans l’eau, la mangrove casse les vagues venant de l’océan et protège les cotes d’une érosion rapide. La mangrove protège aussi contre les tempêtes bref, c’est un atout précieux à protéger en plus de son énorme apport en termes de biodiversité.

Les nombreuses racines font office de protection naturelle contre les vagues qui érode les cotes

Pour espérer apercevoir ce phénomène presque magique de bioluminescence, il faut attendre que la nuit s’installe.

Coucher de soleil aux abords de la mangrove

Une fois la nuit bien installée, la magie opère. La pirogue en fondant les eaux fait apparaître une ligne bleue.

Les remous du bateau sont illuminés par les phytoplanctons

Que d’émotion, depuis le temps que je rêvai de voir ce spectacle!

En mettant la main dans l’eau, l’on peut apercevoir le déplacement des phytoplanctons lumineux.

L’expérience la plus folle fut de nager dans la lagune. Lors de la brasse, à chaque mouvement, l’eau se met à briller.

Lisa faisant une brasse parmi le plancton

Un spectacle incroyable, hors du temps.

Nager parmi les phytoplanctons est un rêve qui se réalise et un souvenir mémorable!

 

Avant de continuer avec le deuxième chapitre de ce voyage avec des paysages plus montagneux dans les Andes, on se quitte avec un petit bernard l’hermite se baladant tranquillement sur la plage pendant que je tentais de surfer sur mes premières vagues.

Un grand merci pour votre lecture de cet article. J’espère que vous avez bien pris du plaisir à le lire, autant que moi à l’écrire. Etant friant et curieux de nature, je n’ai pas été déçu par cette semaine au cœur de la forêt tropicale. Une diversité de faune et flore que je n’ai rencontrée nulle part ailleurs!

Au plaisir de vous retrouver au deuxième chapitre sur l’Equateur: les Andes!

 

 

 

*svp remplissez toutes les cases. Merci!