Breithorn 4164m

La liste des autres 4000m

Avec Stephane, on remet ça. On repère un 4000m dit facile un peu comme le premier que vous pouvez lire en dessous. Mais comme pour l’Allalinhorn, on aime bien se compliquer la tache pour préparer des 4000m plus compliqués. Plutôt que de le faire de manière classique: remontée mécanique jusqu’à 3800m puis monter au sommet à 4164m, on pense à une variante plus ambitieuse. On partirait du dernier village à savoir Zermatt (1600m) en ski de randonnée pour monter jusqu’au bivouac Rossi e Volante à 3750m pour y passer la nuit. Le lendemain seulement, nous ferions le sommet.

Le sommet est fait en début d’hiver, les ski + équipement d’avalanche vient s’ajouter au reste du matériel déjà bien lourd (bivouac + alpi + photo)

C’est parti, on chausse les ski à 1600m d’altitude, on monte dans la foret par de petits chemins, on longe les pistes par moment. 1400m + plus tard, nous somme confronté à un problème. Si nous continuons comme cela, nous devrons traverser le glacier de nuit pour rejoindre le bivouac. Aucun de nous deux n’y est déjà allé, le vent peut être violent et les températures fortement chuter. Nous décidons à contre cœur de gravir un petit bout du trajet avec la dernière remontée mécanique. Le parcours initial avec 2400m+ et chargé avec des sac de plus de 17kg était un peu surréaliste. Malgrès cela, nous ne sommes de loin pas arrivé. Nous devons encore rejoindre le bivouac à des km plus loin sur un glacier qui peut être capricieux.

Nous voila encordé

Le vent pouvait souffler fort par moment (évidement, pas de photo lors des plus grosses bourrasques)

La lumière chute, le temps presse.

Castor 4228m et Pollux 4092m

Sur notre droite, nous avons l’Italie

Les belles lumières exploserons quelques minutes plus tard. Malheureusement, pas le temps pour ressortir l’appareil et pas vraiment de composition intéressante. Les lumières magiques resterons dans nos têtes.

C’est ici que notre chemin avec la trace ce termine. Ceux avant nous on l’air d’avoir passé le col du Schwartzgletscher. Nous devons trouver une voir qui nous permete d’atteindre l’arrête rocheuse (à gauche sur la photo) sans trop se mettre en danger. Ici, nous voyons clairement de gros céraques et crevasses.

La nuit tombe très rapidement. La pente enneigée et soufflée est peu adhérente, mais nous arrivons jusqu’à l’arrête. En contre bas, notre bivouac nous attend après 1600m de montée en ski de rando.

La descente est très raide, on estime que la voie d’accès la plus simple et dans la pente sur la droite. Je tiens Stéphane au bout de la corde. Il descend une dizaine de mètres et voici que la corde est sous tension. Je me plante dans la neige pour ne pas le laisser filer plus bas. Tous le versant est totalement gelé, impossible de descendre plus bas. 15 minutes plus tard, après l’avoir retiré de la pente tell un poisson au bout d’une ligne, Stéphane est à nouveau avec moi.

Pas vraiment le temps de se réjouir car nous ne sommes toujours pas à la cabane, il commence à faire vraiment nuit et les doigts s’engourdissent, les -16 -20°C ne doivent pas être loin. Cerise sur le gâteau, ma lampe frontale ne fonctionne pas. Il nous faut trouver une solution pour descendre rapidement et surement. Nous estimons le bivouac à plus de 15m, il n’est pas possible de faire un rappel dans les règles de l’art (2x la longueur de corde). On fixe la corde avec un encrage, nous lançons la corde de 30m dans le vide après avoir faire un nœud de 8 au bout pour éviter de finir en crêpe 200m plus bas sur le glacier. On se prépare à la descente, en fixant les crampons sur nos chaussures de ski gelée. Un prussique pour s’assurer en cas de problème, celui-ci nous bloquerait sur la corde. Nous utilisons aussi un descendeur pour doubler le système. Stéphane prend les devant et part en tête. La descente se passe sans accro majeur et le voici arrivé sur le balcon métallique du bivouac. La corde est juste assez longue, au mètre prêt. Je retire la corde pour récupérer le descendeur à Stephan et descend dans ses traces, tous se passe bien.

Le bivouac est grand luxe. Une dizaine de matelas, une table et même une lumière. Stephane est déja dans son sac mais il nous faut encore faire chauffer de l’eau pour demain et pour casser la croûte.

Après quelques aller-retour pour chercher de la neige, nous avons 1L d’eau chaude, de quoi hydrater la nourriture lyophilisée et remplir nos gourdes qui resterons dans nos sac de couchage pour ne pas geler. La température oscillera autour des -8°C à l’intérieur d’après nos montres. La nuit fût passablement tourmentée avec de nombreux réveilles durant la nuit ainsi qu’un bon mal de crâne pour ma part au petit matin. Surement dû à l’altitude, passer de 500m à 3750m en une nuit n’a pas du plaire à mon corps. Mais avec ou sans mal de crâne, le réveil sonne à 6:15 et il est temps de se lever admirer le paysage.

Castor 4228m et Pollux 4092m, la tête dans les étoiles

Vue depuis le bivouac (image par Stéphane)

Vue depuis le bivouac (image de Stéphane)

 

Le jour se lève, vue depuis le bivouac.

 

Après avoir tout rangé, il est temps de mettre les crampons et quitter le bivouac.

Remonter par la corde qui a été laissé là la veille. Cette fois, en plus de prussique, nous utilisons un anti-retour pour remonter.

Un dernier au-revoir au bivouac, vraiment une superbe expérience!

 

Quelques photos des alentours au petit matin.

Une image du Breithorn, notre but pour ce matin.

 

Stephane aussi prend quelques images avant de se remettre en route.

Il est temps de repartir, chausser les skis, enclencher les DVAs, tendre la corde et y aller.

Après 300m de montée, nous voici sur le versant du Breithorn. Nous sommes les premiers, pas vraiment de trace visible. Nous allons à l’instinct. La neige est très soufflée, Stephane met les couteaux sur ses skis. Je n’ai pas de couteaux pour mes ski (prochain achat, assurément), je suis contraint de stopper ici ma montée. On déchausse, fixe nos skis au sac à dos et continuons la suite crampon au pied, « droit en haut ». Le glacier est apparent, c’est vive glace!

Nous voici enfin au sommet! Quelle joie! Le vent souffle fort, juste le temps de prendre quelques images avant de redescendre.

Portrait de Stéphane

 

On peut prendre de haut Pollux

Bientôt le Cervin?

 

Nouveau record personnel

 

La descente se fait de manière un peu laborieuse. Ne sachant pour s’il y a ou non des crevasses sur le versant enneigé, nous redescendons sur nos pas, crampons au pied. Une fois le glacier traversé prudemment, nous pouvons enlever tout le matériel d’alpi et passer en ski de descente pour dévaler les pistes de Zermatt pour se retrouver en un rien de temps 2400m plus bas.

*svp remplissez toutes les cases. Merci!