Sur les traces de l’hermine
Chaque début d’année, il était coutume de se rencontrer avec quelques amis photographes dans les plaines jurassiennes à la recherche de la faune locale. Vous pouvez d’ailleur retrouver l’ensemble des images ici.
Malheureusement les rencontres en ce début d’année 2021 sont à proscrire en raison des conditions sanitaires liées au COVID-19. C’est pourquoi, cette année, ce fut en petit comité, mon ami photographe Benjamin et moi même. Il avait déjà repéré la région la semaine d’avant et avait pu observer une hermine à tête marron.
Un phénomène particulier car les hermines devraient déjà être entièrement blanches depuis bien plusieurs semaines maintenant (début janvier). Bien que la neige ne soit tombée que récemment, l’hermine change de couleur de pellage en fonction de la durée du jour. Pourquoi la tête de cette hermine en particulier est restée brune reste un mystère (article de la cscf qui en parle). Je vais aller me renseigner pour en savoir plus, peut être que comme certains renards polaires, une partie des individus ne muent pas totalement (renard polaire restant brun toute l’année sont surnommés « renards bleus »). Pensez à partager vos observations d’hermines à pelage intermédiaire sur l’application NaturaList (en mode caché) pour que des études plus poussées puissent être menées.
Avec les restrictions françaises liée au COVID, il n’était pas possible de dormir dans ma voiture ou de circuler de nuit. Le couvre feu en place dans la région interdit d’être hors de son domicile entre 18h et 6h. Il a fallu se lever tôt pour passer la frontière française à 6h du matin pour chercher l’hermine à l’aurore. Pour ne pas trop attirer l’attention, nous avons rouler les deux kilomètres avec une seule voiture en s’équipant du masque adapté!
Nous voila parqués pas loin des champs préalablement repérés. La température dans la voiture affiche -9°C, c’est le moment d’enfiler toutes les couches pour rester couché dans la neige sans bouger pendant de longues heures. Avec toutes ces couches, j’ai l’impression d’être un bonhomme Michelin. Mais mieux vaut perdre un peu de mobilité que de devoir quitter l’affut à cause du froid glacial.
Nous voila couchés dans la neige à quelques mètres du terrain de chasse de l’hermine. Les minutes passes, le jour se lève, le froid pénètre au travers des couches mais l’hermine ne semble pas se montrer. Est-elle encore là? En une semaine, elle peut avoir changé de champs potentiellement plus fourni en campagnol? En jetant un coup d’oeil par dessus mon épaule (difficilement du fait de mes 43,2 couches), j’apercois un petit point brun à une 40ène de mètres de là. Je me tourne vers Benjamin, l’hermine, elle est derrière nous!
Au début, timide, elle sort juste la tête pour observer les alentours. On se tourne un peu pour être face au petit mustélidé. Après quelques minutes, elle commence à tendre, l’oreille, tourner la tête, renifler l’air. Elle passe en mode chasse, saute de trou en trou à la recherche de campagnol.
C’est le bon moment pour nous de nous avancer pendant qu’elle nous calcule pas.
Le soleil s’est levé, le ciel est un peu couvert diffusant la lumière. L’ambiance est juste magique! On en oublie presque les doigts et les orteilles endoloris par le froid. La magie opère, l’hermine court dans tous les sens. Plonge, disparait, soulève la croute de neige sur son passage. Elle se déplace avec une telle agilité, c’est renversant.
Le nez touchant la neige, les oreilles dressées, tous les senses du prédateur sont utilisés pour trianguler sa proie sous la neige. Les campagnols n’ont qu’à bien se tenir, ils sont sur écoute!
Les efforts ont payé, la voici ressortant avec un campagnol. Pas le temps de le manger, elle va le cacher dans son garde manger non loin de là et repart en chasse.
Il lui arrive aussi parfois de faire des cabrioles. Des moments de folies particulièrement durs à mettre en boite de part la vitesse de déplacement de l’hermine et de son coté très aléatoire avec des changements de direction très brusques.
Je vous propose pour terminer l’article en regardant ce petit montagne de moments passés avec l’hermine:
Merci pour votre passage, bonne journée :=)
Génial, magnifique, passionnant et captivant. Merci beaucoup
Super rencontre et récit passionnant !
C’est vraiment génial de pouvoir observer cet animal, qui plus est magnifique. Merci pour ces belles photos.
Génial d’avoir pu observer cet animal, qui de surcroît est magnifique. Merci de nous faire partager ces images.
Magnifique série avec une bien belle lumière!!!!
Vraiment étonnant qu’elle conserve la tête brune…jamais vu ça
Très réussi bravo Lio .. c’est super le haut Doubs non ? Et tes hermines au Top …
T’es photos sont magiques. Quel plaisir de suivre les bonds et les sauts de ce superbe
animal.
Merci de nous faire partager ta passion
Un seul mot: SUPERBE