Le chamois
Le chamois,
Tous le monde l’a déjà vu mais peut de monde s’y intéresse vraiment. Ses cornes sont bien moins impressionnantes et photogéniques que celles du bouquetin ou la ramure d’un cerf. Contrairement au bouquetin, il est aussi bien plus craintif et mise sur la course pour semer ses adversaires alors que le bouquetin mise plus sur la complexité du terrain.
Son rut est aussi bien moins spectaculaire que le cerf ou le bouquetin. Pourtant, notre petite chèvre des alpes à pleins de spécificités bien à elle mais éclipsée par les plus gros. Finalement, le chamois reste méconnu.
Je vais profiter de ce petit article pour partager mon expérience terrain avec cet animal fascinant et peut être vous apprendre deux-trois choses.
Le chamois est un mammifère typiquement montagnard mais on peut le trouver en forêt à basse altitude comme il peut y en avoir au sommet des arrêtes à 3000m. Les chamois de forêt sont généralement plus trapus et plus sombres que leurs homologues des montagnes plus athlétiques. Les chamois des montagnes comme les bouquetins se nourrissent sur les arrêtes dont la neige est soufflée par le vent.
Les chamois de forêt se protègent de l’hiver cachés dans les arbres. En forêt, ils ont l’habitude de frotter leurs cornes contre les arbres, la poix peut donner une apparence plus volumineuse aux cornes, il est aussi plus difficile de conter l’âge d’un individu dû à cette surcouche. Parfois cette poix mélangée aux poils peut créer de grosses boules dans leur estomac appelées bézoard, autrefois utilisées comme porte bonheurs ou comme « médicament ». Avec la modernisation la mode est plus aux cornes de rhinocéros de nos jours.
Novembre débute, les couleurs d’automne sont bien présentes ainsi que le covid…
La nature commence à se mettre en pause, les températures baissent, la durée du jour diminue et les restaurants sont fermés. Les marmottes sont cachées dans leur trou et hibernes, les reptiles et insectes commencent aussi à se faire beaucoup plus discrets. Tout semble se mettre en pause sauf pour nos amis chamois. Pour eux, c’ est l’heure du rut !
Les mâles avec la barbe du dos hérissées sont aux aguets. Si un concurrent s’approche un peu trop prêt de son troupeau, il n’hésitera pas à le courser à vive allure en traversant des pierriers dans un bruit assourdissant. Le mâle dominant se promène régulièrement à travers le troupeau avec les lèvres retroussées en faisant des petits couinements pour flairer si une femelle est en chaleur. La période est très courte, il est donc vital pour le mâle d’avoir sa harde sous contrôle et éloignée de tout autre mâle pouvant profiter d’une seconde d’inattention.
A force de persévérance, lors d’une des prospections, le museau contre le sol, le mâle sent qu’une nouvelle phéromone se promène. Une chèvre est en chaleur, le mâle lève la tête, retrousse les babines pour identifier la femelle en question. Quelques instants plus tard, madame accepte les avances de monsieur. Rendez-vous au printemps prochain pour voir les jeunes cabris jouer dans la neige 😉
En attendant, le soleil se lève sur la hard et la rosée se met à briller de mille feux.
Ci-dessous un petit album des images en HD pour le plaisir des yeux 🙂
Magnifiques images et texte intéressant
Bravo et merci