Un Bordelais en Suisse
Habituellement, en cette période de l’année, nous nous retrouvons avec certains forumeurs d’Alpha DxD au Creux du Van. C’est devenu un peu un rituel et nous sommes en général une trentaine. Malheureusement, avec les restrictions covid entre les quarantaines imposées à l’allée et au retour ainsi qu’aux tests PCR à faire tous les 2j, il a judicieusement été décidé d’annuler la sortie.
Mais, Clément de Bordeau avait déjà pris ses billets d’avion (non remboursable) pour Genève. De quoi organiser une sortie découverte de la région dans la neige. Une belle excuse pour aller brasser les cm de poudreuse tombé ces derniers jours.
Après l’avoir récupéré jeudi soir à la gare, on monte tester les raquettes en vitesse sous des mélèzes.
Le jeu d’ombre et de lumière contraste bien avec le relief de l’Obergabelhorn
Obergabelhorn avec ses 4063m
Un peu à court d’idée pour le lendemain matin, je scrolle sur Instagram et voit passer une vidéo d’une cascade avec pleins de petites billes gelées formant des structures intéressantes au pied de la cascade. Je me dis que ça peut être une bonne idée d’image et comme la température avoisine les -6 en ce moment en plaine, il y a peut-être des chances d’avoir de jolies structures gelées.
Malheureusement, pas de structure gelée à la cascade en question mais tout de même une chouette ambiances !
En montant l’après-midi sur le spot suivant, on fait un petit détour par les pyramides d’Euseigne. Ces demoiselles coiffées sont impressionnantes mais dur à photographier. Ce coté brumeux et neigeux aide peut-être à ajouter une ambiance plus mystique ?
Puis arrive la partie un peu plus challenge du weekend, partir en bivouac en condition hivernal. Le bulletin d’avalanche n’est pas très réjouissant, danger 4 sur 5 dans la plupart des alpes. J’ai pu trouver un coin avec relativement peu de neige fraiche (40cm) avec un danger de 3 sur 5 ce qui reste élevé pour ce type de sortie. Nous n’allons pas empreinter des pentes raides mais il y aura quelques passages avec des expo à avalanche. On s’équipe chacun d’un DVA pelle et sonde. Raquettes au pied, on progresse en direction du glacier.
Sur la montée, on croise une vieille femelle de bouquetin avec un comportement un peu bizarre. Elle ne semble pas marcher sur les arrêtes ou la neige est plus soufflée mais semble marcher avec peine dans les combes enneigées. On prend quelques images (on n’a pas vraiment pris les objectifs photos adéquats) et l’on fait un petit détour pour éviter de la déranger inutilement.
Bizarre une femelle bouquetin toute seul en période de rut. Ces derniers jours ne doivent vraiment pas être très loin…
Nous avons encore quelques km à parcourir et quelques mètres cubes de poudreuse à brasser avant d’arriver à notre destination avant la nuit !
La grotte de glace semble proche mais est encore loin… Mais à force de mettre une raquette devant l’autre, nous y sommes. Bien content de pouvoir montrer ce joyau de glace à Clément. Pour moi, c’est une des choses à voir avant de mourir (je ferais peut-être, un jour, la liste complète dans un autre article).
La grotte c’est encore effondré depuis la dernière fois. Tout un pan à l’intérieur c’est effondré recouvrant le sol d’un tapis de glaçon. C’est très esthétique mais ça indique à quel point c’est dangereux. J’étais venu la dernière fois, 1 mois de cela et cet effondrement n’y était pas !
Cet effondrement créer quelques structures originales, de quoi tenter quelques images qui changent un peu de l’ordinaire.
On profite aussi pour explorer une petite grotte annexe
Un trou dans le plafond du glacier laisse entre un peu de lumière et de neige. Ca me fait penser à un sablier indiquant que le temps s’écoule dangereusement pour les glaciers qui fondront quasi tous dans le siècle
Puis vient rapidement la nuit, vite monter la tente et tenter de réchauffer les pieds frigorifié de Clément. Malheureusement, j’ai oublié que mon piezo de réchaud ne fonctionnait plus… J’ai tenté plusieurs techniques pour enflammer le gaz à base d’étincelle avec la barre en métal d’un masque covid et ma pile de frontale. Malheureusement, les étincelles produites ne semblent pas assez chaudes pour inflammer le gaz. On se contentera de quelques barres de céréale pour la nuit.
Bien tout cosy dans mon sac, je me tourne vers Clément pour lui demander s’il a aussi eu bon chaud. Visiblement, ce ne fût pas tellement son cas… Bon, il se vengera car il me faudra plus de 20minutes pour enfiler mes chaussures en cuire imbibée d’eau la veille totalement congelée ce matin… Il a tout de même fait -7° cette nuit là !
On n’a pas vraiment le temps de profiter du lever de soleil qui est de toute façon inexistant avec cette brume omniprésente.
Il nous faut plier le camp fissa car à 11h, on a rendez-vous avec Lionel Fellay et Fabrice Pettruzi pour une petite sortie raquette dans la région d’Ollon.
Une fois le tout pacté dans les sacs, on entame la descente pour réchauffer doucement mais surement les oreilles de Clément. Sur la descente, on retrouve les traces du bouquetin dans la veille et là le verdict est sans appel. Les traces tournent en rond, plus de doute, elle est bien atteinte de keratokonjonctivite.
Une maladie transmise d’individu à d’autre individu via les mouches et qui rend opaque le cristallin. Notre bouquetin a donc une vue sacrément diminuée et passera probablement pas l’hiver…
Une fois à la voiture, celle-ci ne démarre pas. Heureusement, un tracteur s’occupant du déneigement de la route nous ponte la batterie et nous pouvons rapidement descendre en plaine.
Nous nous retrouvons toute l’équipe dans la région de Villard sur Ollon pour entamer une petite sortie raquette en forêt. L’ambiance est toujours très brumeuse mais se marrie bien avec ces arbres pleins de neige.
Ici, quasiment le double de neige est tombé. Malgré les raquettes, en faisant la trace, on a de la neige jusqu’aux anches, on ne voit même pas ses raquettes émerger de la poudreuse. L’exercice de cardio parfait ! KO après 100m si on sort de la piste principale.
Après avoir photographier quelques arbres brumeux, il est temps d’aller se réchauffer au gite de Solalex en mangeant une bonne fondue ! On profite aussi pour dormir bien au chaud.
Le lendemain, l’ambiance est tout autre ! Plus de brouillard, plus de nuage, tout c’est découvert. On voit maintenant distinctement le sommet des Diablerets ainsi que le miroir d’Argentine.
Quelques dizaines de minutes avant le lever du soleil, le sommet des montagnes prennent une teinte très rosée contrastant bien avec le bleu froid des arbres de l’alpage.
Un fort vent souffle sur les crêtes donnant un coté apocalyptique aux sommets.
Puis, le soleil se lève et les couleurs sont encore différente, les montagnes semblent prendre vie avec un aspect 3D impressionnant.
Une petite avalanche dévale une pente à notre gauche nous rappelant que nous sommes dans une zone à danger d’avalanche 4/5.
On devrait être protéger par l’épaisse foret faisant office de par avalanche naturel mais on n’est jamais trop sûr !
Puis, il est temps d’aller déjeuner avant de redescendre et de se quitter laisser Clément repartir au bord de l’océan !
Merci pour cette belle randonnée et ces belles photos
Ca donne envie