Retour terrain sur le 400mm f2.8 Sony, l’optique parfaite?
Le retour sur le 400mm f2.8, une optique ultra spécialisée permettant d’être très créatif mais aussi amène pas mal de limitations.
Une optique que je rêvais d’avoir, il fût un temps ou il fallait opter pour Canon ou Nikon pour en avoir un. Aujourd’hui, Sony à pris le taureau par les cornes et veut montrer qu’il peut être présent dans la court des grands même en photographie sportive/animalière.
Est-ce une optique vitrine comme le 500f4 en monture A ou est-ce une vrais innovation ?
Je vous donne mon avis orienté terrain sur la bête. Pour vous donner une idée de mon parcours, je suis un photographe animalier dans l’âme, n’espérait pas trop un retour sportif. Je le comparerais au 100-400mm Sony ainsi qu’au 500f4 Sony.
Ergonomie:
Dimensions:
C’est un 400mmf2.8, pas de miracle on a quelque chose de très imposant. Les lois physique sont ce qu’elles sont. La frontale est massive, 160mm ! Le ratio focale/ouverture est plus grand qu’un 500f4, il est plus grand en diamètre. Un sac où le 500 passait bien se retrouvera presque trop petit pour le 400mm. Mon sac Tragopan devient limite. Au niveau du diamètre, on est similaire à un 600f4. Par contre en longueur, on est plus court car la focale est elle aussi plus courte.
Le poids, parlons en. C’est vraiment l’argument principal de la communication Sony et pour cause, il est plus léger qu’un 500mmf4 ! C’est une véritable prouesse ! En sachant cela, je n’ai pas longtemps hésité à revendre le 500f4 car le 400 avec un tc 1.4 devient un 560mmf4 ce qui permet d’avoir plus long qu’un 500mm pour une même ouverture et plus léger. Sur le papier c’est assez incroyable et en vrais aussi. L’optique est aussi très équilibrée, pour les personnes habituées aux longues focales, il pèse quasiment rien . Très maniable et facilement utilisable à main levée. Évidement, c’est dans les 3kg, il fait son poids. Pour le supporter il faut une position stable avec un appuis du coude sur le buste. Dans cette position on peut tenir plusieurs minutes facilement.Après 2min la respiration devient plus contraignante du fait du poids de l’objectif sur la cage thoracique. Pour comparaison, à Remuzat j’ai pris en mais le 400f2.8 avec 5D d’un collègue, ce n’est vraiment pas aussi maniable que le Sony et il faut faire de la muscu!
Le trépied n’est vraiment pas nécessaire sauf pour des affuts de longue durée. Quelque chose d’impensable pour un 400mmf2.8 avec un poids classique. Comme dirait les anglophones, c’est un game changer ! Canon c’est d’ailleurs empressé de faire une version 3 de leur objectif pour ne pas être en retard.
Après cela reste 3kg. C’est pourquoi pour partir léger ou plutôt lorsque les chances de faire LA rencontre sont faible, je prend son petit frère le 100-400mm deux fois plus léger. Pour une sortie rando avec le 400mm, rester sur des parcours raisonnable. C’est surtout lors du dénivelé que le poids du 400mm se fait sentir. Pour donner un ordre d’idée, limitez vous à une dénivellation de 700m, 1000m étant vraiment le max (j’ai un petit gabarit, le sac fait très vite 1/4 de mon poids).
Un vrais coup de maître pour Sony qui a sut se montrer innovant avec un objectif léger pour sa catégorie et avec un centre de gravité qui fait presque oublier son poids avec une utilisation à mains levée.
Pour le transport, j’ai opté pour une sangle en bandoulière avec absorption des chocs ou je fais pendre le 400mm. Il est ainsi très facilement transportable sur plusieurs km. Il prend cependant beaucoup de place et peut vite se balancer. Il est donc difficile d’aller dans des endroits escarpés où vous aurez besoin de vos deux mains pour grimper. Avec cette configuration, vous être très réactif si un sujet imprévu se présente. Alors qu’avec un 400mm plus lourd dans le sac, la photo ne serait qu’un souvenir.
Construction :
On est sur une optique haut de gamme entièrement en aluminium pour un bon compromis entre légèreté et solidité. Le par-soleil est en carbone et assez court. Il est recouvert de feutre sûrement très efficace pour éviter les réflexions mais aussi très efficace pour absorber la poussière. La fixation du trépied est classique via une vis, c’est assez long à installer. Je rêve d’un système à la Minolta en dévissant d’1/4 de tour. Attention d’ailleurs à cette vis, il parait que c’est fragile ne serrez pas comme des sagouins (test de Marc chapitre 1.3). Le PS abord un horrible large liserer orange au bout du PS très mastuvu. L’objectif est aussi totalement blanc depuis que le grisouille a été abandonné après le 70-400mm Sony.
Pour protéger l’optique mais aussi pour la rendre plus discrète, un lens-coat est très rapidement venu le recouvrir. Il y a aussi un plaquette faisant très Canon indiquant la focale aussi très mastuvu, je préfère l’ancien style gravure inversée comme sur le 500f4.
Accessoires :
Un superbe coffret rigide accompagne l’objectif permettant de le ranger. Il peut être fermé à clef. Assez intéressant, un emplacement pour ranger les deux TC est prévu. Ils ne sont pas livré avec l’objectif par contre et ne sont pas donné malheureusement. Je reviendrais sur les TC plus tard dans le retour.
Je pense avoir faire le tour sur l’ergonomie de l’objectif. Ce fût long mais Sony a vraiment tout misé là dessus pour se démarquer. Il y a de très bonnes choses avec ce gain de poids et la répartition des masses. Il y a aussi des choses moins abouties ou moins utiles comme la bague rotative (pour l’instant), les 13 boutons, l’anti-vol et le clic/déclic.
L’ergonomie globale avec le boîtier est bonne, je ne trouve pas l’ensemble déséquilibré. C’est sûr que de l’extérieur le a7 ressemble plus à un bouchon d’objectif mais je trouve la manipulation très aisée, question d’habitude surement. Pas de problème d’espacement entre la poignée et l’objectif. Pour ceux qui ont peur de la résistance de la monture, il est possible de lever l’objectif en tenant que le boitier sans problème (sur les a7 v3).
Qualité optique :
Le 400 mise sur la légèreté, est-ce au détriment de la qualité optique ?
Piqué :
Le piqué est juste exceptionnel. Je n’ai pas encore faire de test à toutes les ouvertures dans le centre et dans les bords. Mais dès la pleine ouvertures les résultats sont juste parfait même en recadrant à 100% dans le capteur surpixélisé du a7rIII. C’est vraiment bluffant et c’était très important pour moi de pouvoir l’utiliser à pleine ouverture sans compromis.
Je pense que le fait d’avoir l’AF directement sur le capteur évitent les problèmes de micro-réglages qui sont cruciaux avec des optiques ultra lumineuse.
Voici quelques recadrage 100% à pleine ouverture (F2.8) sans traitement
Vignetage :
Le vignetage est présent dès la pleine ouverture. Il est très diffus et généralement non gênant. Lorsqu’il peut devenir embêtant c’est lors de faible luminosité sur un fond uni comme ci-dessous. Il se corrige bien en post traitement.
En fermant d’un cran le vignetage n’est plus perceptible.
Flare :
Si le soleil est à proximité il peut y avoir l’apparition de flare classique. Le grand PS protège bien la lentille. Néanmoins si le soleil est dans le cadre et haut dans le ciel (pas malin de faire ça avec l’effet loupe sur le capteur), on perd beaucoup en contraste. Je pense qu’il est difficile de faire mieux avec une telle lentille frontale.
Bokeh :
C’est une optique très lumineuse. Avec un F2.8 il y a de quoi jouer avec le bokeh et de composer avec. C’est un réel plaisir à jouer avec, il est très doux comme vous pouvez le voir sur les exemples. Ca permet d’avoir des images vraiment originales.
Cependant à PO les ronds de bokeh partent en cat-eye dans les bords.
Bien dommage car cela ne fait pas très naturel. Ça doit être le prix à payer pour cette formule optique un peu spéciale. En fermant le diaf les ronds de bokeh deviennent légèrement plus rond (f3,5-f4). La différence n’est pas énorme, ce qui est sûr c’est que l’on perd beaucoup sur la taille des ronds de bokeh.
F2.8
F4
AC :
Très bonne résistance aux AC, inexistant même sur des sujets très contrastés. Bon point car c’est une des grosses problématiques avec les optiques ultra lumineuse.
J’ai néanmoins remarqué un phénomène bizarre en très fort contre jour. Au niveau de la zone de netteté deux franges colorées peuvent apparaître comme sur cette images
Je ne sais pas encore à ce stade si ca vient de l’objectif ou de l’appareil (j’étais en mode silencieux avec le a7rIII) peut être même du moiré?
Coma :
oui, vous me connaissez, j’ai l’intention de faire de l’astro avec mais je n’ai pas encore pu le faire à ce jour. Stay tunned.
AF :
Une des grosses innovations de sony est l’utilisation de moteur linéaires. Le 400mm inaugure la techno chez Sony, le 24mm suit le pas. Le moteur linéaire permet un déplacement plus rapide du bloc lentille et plus précis. Le résultat est vraiment très bon, l’AF se fait de manière quasiment instantanée. Comme dit plus haut, couplé avec l’eye AF c’est juste bluffant d’efficacité. En animalier il faut bien paramétrer la zone d’AF ainsi que la sensibilité pour le suivit. Le suivit est vraiment très bon, on est bien loin de l’ancien Sony à la traîne dans ce domaine. Le suivit automatique de sujet avec intelligence artificielle fonctionne aussi relativement bien si la luminosité ainsi que le contraste est au rendez-vous. Il s’adapte aussi assez bien en cas de changement de forme du sujet. Ce mode devient utilisable alors que c’était encore très expérimental sur les SLT.
L’AF croche très bien par faible luminosité (merci F2.8) dans tous le cadre grâce aux multiples collimateurs des v3. L’AF devient assez lent par faible luminosité mais permet de mieux accrocher.
L’AF devient moins bon si l’on ferme le diaphragme car avec l’effet live view activé, l’objectif se met au diaphragme réglé ce qui laisse moins de lumière pour la mise au point. Je n’ai pas trouvé le moyen de faire l’AF à pleine ouverture mais il doit y avoir un moyen c’est sûr (le 105mm f1.4 Sigma fait l’AF à PO et ferme une fois le point fait). Pas trop urgent encore car je shoot tout à PO O:). L’option doit exister car dans un des FW, le mode silencieux de l’apn régule la fermeture du diaphragme pour éviter un claquement (au détriment de l’af).
L’AF se fait aussi par très faible contrast. J’ai pu photographier des chamois sans problème à travers de nombreuses herbes. Si la luminosité est très faible, l’AF aura quand même de la peine à crocher, on arrive pas encore à faire le point avec la lumière de la pleine lune uniquement.
- Un autre exemple avec le suivit automatique de sujet passant derrière un buisson et un rocher
L’AF croche même si de nombreuses perturbations passent devant le sujet comme ici avec de la neige.
L’AF avec le a7rIII fonctionne bien même avec la reconnaissance du sujet sur des oiseaux en vol comme ici des vautours à Remuzat (+TC1.4)
TC :
Je ne vais pas donner un résultat définitif sur la qualité optique avec les TC car mon exemplaire était défaillant. Après retour au SAV je trouve que la diminution de l’AF est notable (toujours très bon mais notable) et qu’il y a des AC perceptibles dans les bords (très léger et en crop 100% mais il y en a). Ce que je trouve cependant très dommage c’est de ne pas avoir de TC intégrer à l’optique. Il aurait été parfait à la place de la trappe à filtre que seul 0.001% des personnes achetant cette optique utiliseront. Cela aurait aussi été un élément très démarquant de la concurrence. Dommage…
Après réparation du TC et l’achat d’un TC2 je reste toujours dubitatif sur les résultats, je trouve que le piqué soufre un peu. Mais il faut que je persévère et que je teste sérieusement tout ca.
Philosophie mirror less.
Pourquoi ce chapitre ? On dit souvent qu’un ML est compact est doit le rester. Dans cette idée, le 400mm f2.8 est une hérésie car il est immense, on a plus rien de compact ! Pourquoi y mettre un ML alors qu’un reflex traditionnel serait plus adapté?
La philosophie ML ne se limite pas juste à la compacité. Il y a aussi le gain de poids. Le 400mm ou le 24mm récemment sorti montrent bien le travail fait dans ce sens. On est sur une philosophie plus intime entre le boîtier et l’optique. Plus de micro-réglage handicapant pour les optiques ultra-lumineuses, un AF direct sans l’intermédiaire de came ou d’hélicoil. Une symbiose entre la stab du capteur et de l’optique. Des régulations des diaphragme pour diminuer le bruit. Sony ne c’est pas limité à avoir un déclenchement silencieux mais pousse le vice encore plus loin.
Ce 400mm et encore plus le 24mm démontrent le potentiel des optiques optimisées ML. Le future me parait très prometteur. Sony à un bon cran d’avance dans le domaine sur la concurrence qui n’a pas l’air prête à sortir ce type d’optiques. Contrairement au 500f4 qui a tardé à sortir et qui n’amenait pas de réel innovation, ce 400mm donne un tout autre son de cloche. Reste à voir si les fabriquant tiers adopteront aussi cette philosophie ou se contenteront d’adapter des optiques pour réflex (Laowa, Voigtländer, Samyang ainsi que Tamron s’y sont mis).
+
-
- légerté
- centre de gravité
- Construction robuste, résiste au grand froid
- tropicalisé avec joint au niveau de la monture
- ultra lumineux ambiance/aube/crepuscule
- qualité optique dès la pleine ouverture
- Mobilité à main levée
- réactivité de l’AF
- accroche de l’AF en faible condition lumineuses
- suivit avec avec eye-af et reconnaissance de sujet
- Efficacité de la stab
- pas d’AC, très bonne résistance au flare
- pas de micro-réglage
- philosophie ML
- optimisé silencieux (diaf commandé, moteur linéaire)
- optimisé pour la vidéo (power focus, mode aps-c, moteur linéaire, diaf commandé)
–
-
- prix
- pas de TC intégré
- prix des TC
- l’utilité de la trappe à filtre en 2018 ?
- Pas de pied arca d’origine
- trop orienté sport (anti-vol, switch aps-c, click
- trop de boutons tuent les boutons ?
- bokeh cat-eye à PO
- un bourdonnement une fois allumé (stab active ou non, le bruit est le même)
- défaut du TC (AC et AF) à confirmer
Quelques exemples d’images prisent avec le 400mm pour vous donner une meilleur idée de ce qu’il est capable de faire.
Bonjour Lionel,
j’ai testéson grand-frère le 600mm f/4 GM sur a7rIV pendant quelques jours avant le confinement avec et sans le TC1.4x mais je n’ai pas remarqué de baisse du piqué, ni de l’AF (il faut dire que les conditions lumineuses étaient bonnes).
Je partage ton regret sur le fait de ne pas intégrer le TC directement au télé-objectif (un 400 qui se transforme en 560 ou 600 serait superbe en pratique).
Pour information, j’avais également emmené un 200-600 de chez Sony et un Sigma 60-600 en monture Canon via bague MC-11 (prix similaires):
-le nouveau BIGMA 60-600 via MC11, pèse autant que le 600GM, son AF est moins rapide mais le piqué à 600mm est impressionnant (difficile de différencier du 600GM), avec des AC bien maitrisées.
-le 200-600 est léger, très agréable à manipuler (bague de zoom avec un seul doigt) AF rapide (pas autant que le 600) mais le piqué est en dessous des 2 autres sur les 60Mp
Cordialement,
David
Merci beaucoup pour ton retour David!
Effectivement les zoom en 600mm sont assez incroyable en terme de piqué, ce sont de excellentes alternative ou complément plus polyvalent pour de la billebaude. Pour de l’affût par contre, au petit matin, les grandes ouvertures sont encore irremplaçable 🙂
J’ai ai autre collègue qui avait le 400mm et qui est passé au 600mm. Selon lui, le 600mm supporterait mieux les TC. A confirmer.
Super article, j’ai reçu récemment on 400mm qu’i me tarde de prendre avec moi en finlande et en afrique ! J’attends la version 2 des TC qui devraient prochainement voir le jour.